Sud Raid 2025

Les photos sont de l’orga (merci, elles sont splendides !), ou de nous !

Conquis par l’édition 2023, nous avions signé de nouveau pour 2025, mais avec une équipe recomposée et inédite : Après le Sud Raid 2023, nous avions couru sur des raids de 24h le LSN en Lozère et le LAR dans la Loire avec Etienne, Joseph, Damien et Maëlle mais Etienne avait de nouveau été malade donc n’a pas voulu retenter, et c’est Fab qui le remplace pour l’occasion. Côté Maëlle, pour changer, beaucoup de doutes en amont de la course, avec un entraînement qui reste limité, une charge côté pro un peu trop dense, et c’est dur de laisser Etienne et les filles partir en montagne pendant ce temps-là. Mais bon l’expérience s’annonce sympa, entre ce raid très réputé pour son parcours à la fois sublime et ultra-technique et la composition de notre équipe, au top : Joseph qui atteint le haut niveau en orientation et roule comme une fusée, Dams qui sort de la French Divide avec une super perf, Fab qui enchaîne les trails (et les triathlons mais bon ça on n’assume pas trop), et surtout une bonne bande de potes ! 

Cette année, rendez-vous à Gap le samedi après-midi sur le lieu d’arrivée de la course, départ inconnu.

Préparation en avant course plutôt efficace, on commence à avoir l’habitude, et Etienne n’est pas loin avec les filles pour nous filer un coup de main. On est content de retrouver tous les copains, les gones Clem Guigui Gillou et Goud, Les jeux de Mollets Lola Alaïs Mat et Emile et tous les autres, DSN, LSN, XTTR63, FMR, Absolu, Ligéraid & co au départ.

Petite pause dimanche matin dans la préparation des caisses matos pour…

Petit prologue de 2h dimanche matin, que courent également Etienne, Zélie et Charlotte, avec un déroulé ludique, le tout en contre la montre : c’est aussi une des marques de fabrique du Sud Raid, pas de départ en masse et on valide !! 

Départ en golf (oui oui), puis VTT, les garçons partent à fond et Maëlle peine à suivre, mais derrière c’est plutôt descendant. Pause course d’orientation dans la forêt en ordre libre, on croise les filles et Etienne c’est rigolo, ça déroule, on n’a qu’un doigt électronique pour pointer donc c’est Fabien qui s’y colle pour tout le prologue. En fin de section, une balise est positionnée au bout d’une île, de l’autre côté d’un petit canal. On se dit qu’on peut gagner au moins 3 secondes donc Fabien se jette à l’eau pour aller pointer la balise… sauf que le sol est de type vaseux, donc il se retrouve couché dans l’eau jusqu’au cou. Bon nous on rigole bien, et lui aussi tout en se disant que son téléphone risque de moins avoir apprécié la manœuvre… On enchaîne sur une belle descente VTT, puis en arrêt chrono on rejoint le centre-ville de Gap. Fab veut alors regarder l’état de son téléphone et se rend compte qu’il n’est plus là… donc 2 options : soit il est tombé dans l’eau lors de sa cascade aquatique, soit avant et avec un peu / beaucoup de chance quelqu’un l’aura retrouvé. Ou sinon on est bon pour refaire le parcours en fin de journée les yeux rivés au sol (téléphone en mode silence bien entendu).

On ne peut pas y faire grand chose pour l’instant donc on suit le mouvement, pour une nouvelle section inédite : après le golf, le curling ! On croise en route Erik à qui l’on demande de faire passer le mot pour la perte de notre téléphone, puis on retrouve dans la file d’attente tous les copains, et Etienne et les filles et Fabien tente d’appeler son opérateur téléphonique pour géolocaliser son appareil, mais sans succès. Curling sur la glace comme des pros avec les balais et tout (bon il nous manque un peu de pratique 😅) et good news à la sortie, l’équipe des Américains a ramassé le tel de Fabien dans une descente VTT ! On leur doit une fière chandelle, soit une bonne tournée de bières, mais qui attendra la fin du raid, à l’arrivée…

Puis petite CO urbaine pour finaliser le prologue, en passant dans des anciens bâtiments de la ville où l’on recroise la bimbim family, c’est ambiance et encore une fois très ludique, et le centre-ville vraiment très chouette, ça donne envie de s’y poser ! On termine le prologue en 4e position, ce qui nous donne notre ordre de départ du lendemain, plutôt confort car cela nous évitera de partir dans le rush. L’orga nous remet alors dans une enveloppe un code mystérieux, 021, qui aura son importance pour la suite…

Départ le lundi matin, rendez-vous à 5h du matin dans Gap pour monter dans le bus, destination surprise. Petite sieste, on se réveille vers l’Argentière la Bessée, et on poursuit jusqu’à Vallouise.

Sortie du bus, puis embarquement 9h15 pour 2 télésièges d’affilée et prendre ainsi gratuitement beaucoup de D+. On se dit que ceux qui suivent nos trackers GPS doivent halluciner derrière leurs écrans de notre vitesse ascensionnelle et de son uniformité ! Fabien en préparateur mental nous fait profiter de cet instant tous les 4 pour partager nos envies, nos objectifs de course : garder le rythme jusqu’au bout, rigoler, et si tout va bien, cela devrait nous permettre d’accrocher le top 5, ce qui ne sera pas une mince affaire vu le tableau des équipes en présence.

En haut du 2e télésiège, l’orga est au taquet, musique au maximum pour une ambiance au top, on nous remet les cartes au débarquement, c’est parti !!…

… Parti pour un beau trek montagne, l’une des 3 longues sections du raid. Patrice nous avait dit au briefing que l’on aurait des chemins jusqu’à la balise 2 et qu’après c’était fini. Mais bon quand on aime on ne compte pas donc on part direct à la sortie du télésiège en mode sanglier au plus court, juste derrière les copains de LSN. Quelques questions existentielles à l’approche de la balise 1, indiquée coude sentier mais au final cachée dans une ruine, puis globalement on redescend tout le dénivelé pris en télésièges avant de remonter à dré sur le versant en face. On quitte comme prévu les chemins, à la balise 2 dans une belle zone rocheuse, l’équipe absolu nous double, on poursuit à notre rythme, c’est splendide. A la balise 4 on croise les FMR, LSN et XTTR63 qui avaient un peu galéré sur la 1ère balise. On repart de notre côté avec les FMR, poursuivant notre ascension et on sort des zones boisées. Arrivés à la balise 5, casque obligatoire, on remonte un pierrier bien raide qui parpine de partout, on poursuit notre cheminement, souvent à flanc en montant en mode dahu dans les pierriers, cherchant la meilleure trace. On se retrouve proche d’une zone interdite par l’organisation,  probablement pour raisons environnementales ou pâturage. La carte indique de passer dans une zone “parenthèses” mais c’est dangereux pour nous de les rejoindre sauf à faire un grand demi-tour, on s’en rapproche alors tout en évitant au mieux la zone interdite pour limiter le risque de pénalités, d’autres équipes la traversent en plein milieu. L’ascension se poursuit, il fait chaud et l’estomac de Damien n’est pas d’accord… cela ne l’inquiète pas trop car les 1ères 24h sont souvent difficiles mais après le corps se remet toujours ! Patience donc… Nous poursuivons et après le col de la balise suivante qui nous amène dans une belle vallée sauvage, nous retrouvons un bon paquet d’équipes, prenons le temps de bichonner nos pieds qui chauffent déjà bien et dans la redescente. C’est le soulagement de trouver de l’eau dans le ruisseau car les réserves s’épuisaient. Poursuite dans ce beau vallon avant de basculer sur la station de Serre-Chevalier, environnement qui devient très minéral. On fait le choix de recharger avec les gourdes filtrantes dans une retenue collinaire (Mode question existentielle : “Tu préfères… ne plus avoir d’eau ou boire de l’eau douteuse ?”). Nous rejoignons un grand nombre d’équipes à l’arrêt chrono de 2h de la via ferrata, ce qui doit nous placer à la 10-12e position. Nous choisissons de nous engager tout de suite dans la via, préférant garder le temps de pause après la section cordes. La Via nous amène au sommet à un panorama 360° sur les Ecrins et ses glaciers, pas loin des 3 000 m d’altitude, c’est splendide ! Comme il parait que le chrono tourne, nous terminons le passage en cordes. Joseph et Damien profitent de la demi heure résiduelle de l’arrêt chrono pour tenter de dormir et requinquer l’estomac de Damien. Pendant ce temps, Fabien et Maëlle dressent les plans pour la suite : Ce serait bien de se décrocher du paquet d’équipes dans lequel on est avant la section suivante en VTT, pour rouler plus sereinement… “the church” comme nous répètera Fab pour la suite du raid 😉

Allé le chrono repart et cette fois-ci on accélère. Dernier sommet au Rochet de l’Yret et on attaque la longue descente vers l’AT. ça déroule, les Chauds Patates nous mettent la pression, nous doublant au taquet sur la fin de la descente. On poursuit à notre rythme, profitant de la piste pour manger et préparer la transition suivante… 

Arrivé à l’AT, Maëlle va voir l’orga et explique notre inquiétude sur la zone interdite que l’on a évitée, c’est fait, on peut passer à la suite…

Transition express, l’estomac de Damien n’est toujours pas au top mais le moral est bon ! On repart en ayant doublé au moins 3 équipes qui étaient arrivées avant nous à l’AT, ça nous requinque. Début en descente, ça envoie… mais un peu trop, Fabien crève 10 min après le début de la section.

On trouve le trou, enfile une mèche dans le pneu et c’est reparti. Entre temps on s’est fait redoubler par deux équipes, l’équipe LTR 400 team Bol d’Air et les chauds patates. On recolle et redouble à la fin de la descente les chauds patates, mais Fabien est de nouveau à plat. On tente de simplement regonfler, et cette fois-ci c’est la bonne. Joli sentier en balcon technique qui surplombe la rivière, on se régale. Peu après ce sont les LTR qui sont sur le bas côté avec une crevaison. Puis démarrage de la longue montée, en sentier puis en route, Damien tient le coup même si ce n’est pas facile, il nous impressionne. Les chauds patates sont par là et ont aussi quelques soucis mécaniques. On finit par passer devant, et on croise un troupeau et son berger qui nous avertit qu’un de ses patous est parti dans la pampa en suivant une autre équipe. A la tombée de la nuit nous arrivons au col en même temps que les LTR qui nous ont remontés, heureusement pas de trace du patou en perdition. On bascule sur la descente en 1er et à partir de ce moment, on sera tout seul jusqu’à la fin de la section. Plutôt roulant et ludique, alternant sentiers de montagne, piste de DH et sentier joueur le long du canal, on profite, c’est beau !

Arrivée à l’AT2, ça commence à aller mieux, on s’engage sur cette section qui s’annonce stratégique avec près de 20 balises techniques, progression quasi tout en hors sentier et intégralement de nuit, orientation sur carte en format IOF, Joseph est tout impatient !

On part rapidement dans la nuit noire, un peu trop rapidement car Maëlle et Fabien oublient d’enfiler le pantalon de CO. A la 1ère balise (n°22) Joseph leur laisse 50 secondes pour l’enfiler, heureusement on est bien plus rapide car il part au bout de 20 ! On tombe sur les XTTR à la balise 23, chacun choisit son chemin pour la suite, la 24 se passe sans encombre et nous rejoignons le secteur de la 25, LA balise annoncée la plus difficile par l’orga (“entrée de grotte entre deux rochers”, située dans un vaste chaos rocheux). Opération quadrillage méthodique et on trouve la fameuse balise rapidement. Poursuite de notre chemin à travers la forêt, on croise un petit daim qui nous regarde sans bouger dans le noir, instant suspendu, puis on bascule sur une zone plus ouverte. L’orientation est menée d’une main de maître par Jospeh. Mais petit à petit notre rythme baisse et on fait des erreurs. Nous choisissons alors de faire une pause avec 40 min de sommeil dans un talus dans la forêt pour repartir sur de bonnes bases. Dans le froid, juste avant le réveil LTR et DSN nous doublent. Dur pour LTR car un de leur coéquipier a des soucis de santé et a dû abandonner. On jouera au chat et à la souris ensemble jusqu’à la fin de la section, un peu galère sur les dernières balises, à chercher de nuit des rochers en définition de la balise alors que la forêt est pleine de grosses souches coupées qui ressemblent toutes à des rochers ! Joseph arrive toujours à nous recaler proprement et nous mener à bon port, chapeau car nous ne l’aurons pas beaucoup aidé côté orientation sur cette section…

On enchaîne à vélo et de nuit, toujours, sur une section qui sera un peu plus longue que prévue ! Départ en montée, puis au bout d’un certain temps, Joseph nous annonce qu’il s’est trompé et qu’on va avoir un bonus de près de 100 m de D+ et que c’est trop tard pour faire demi tour. Bon, c’est le jeu… sauf que le D+ est raide, très raide, ça ne passe pas sur le vélo, ça pousse et c’est même difficile de pousser. Maëlle râle car aurait préféré faire demi-tour et avancer sur le vélo plutôt que de galérer à côté, heureusement Damien a retrouvé la forme et arrive en soutien ! Bascule au sommet, c’est aussi raide à la descente qu’à la montée et ça chauffe tellement les freins que ça ne fonctionne plus sur le vélo de Fab… Petites frayeurs mais les freins finissent par répondre de nouveau, la descente est belle et technique, on en profite. Joseph fait la course avec une petite fouine noire qui galope sur le sentier, puis on double l’équipe des américains et on arrive rapidement à l’AT suivante.

Dépose des vélos pour rejoindre l’entrée de la grotte pour une section atypique et ludique, avec une trentaine de balises cachées dans la grotte. On se dit qu’on est dans un site touristique et aménagé donc qu’au final il n’y aura pas de passage étroit mais ce n’est pas trop le genre de la maison donc dès la 3 ou 4e balise on se retrouve à 4 pattes puis à ramper à alterner les “Aïe mon casque” “Ourch mon dos” et à rigoler… en tous les cas on aura exploré la grotte des Mines de l’Argentière de fond en comble, ses salles, ses galeries, ses puits, et même son mini coffre aux trésors, qui s’ouvrait grâce au code remis par l’orga la la suite du prologue. Un bon moment… Sortie de la grotte, le jour se lève !

Petit VTT rapide qui nous amène au bord de la Durance…

Et nous voici pour l’énorme section du raid.

A l’AT à l’Argentière la Bessée on croise les FMR qui repartent, et les XTTR qui sont dans leur transition. On ne fait clairement pas la transition la plus efficace, un peu de fatigue qui se fait sentir… et l’appréhension probablement de partir pour une section en packraft avec 1 500 m de D+ annoncés ! Enfin, la Durance s’annonce belle et joueuse, ça va nous réveiller. Joseph dit à Maëlle qu’il a scotché les bateaux pour qu’on avance plus vite sur les portions plates (les bateaux sont autovideurs, donc avec un fond percé, pratique en eaux-vives mais pas très performant côté glisse…). Maëlle lui dit qu’il faut oublier tout de suite, que l’on va remplir les bateaux et ce sera pire que tout ! Nous arrivons à la rivière, eau turquoise, splendide, on met les bateaux à l’eau et on les remet en pression, et là l’eau devient marron d’un coup et monte de 40 cm (véridique !), et tout le monde est d’accord pour enlever les scotchs… La 1ère balise est quelques centaines de mètres plus loin, dans un contre-courant dans le bassin de slalom, on la pointe et on la repositionne car avec la montée de l’eau elle n’était pas loin de se faire embarquer !

Suite de la descente très sympa, on double rapidement le surplus d’eau, dommage mais il y a déjà de quoi faire ! Une dizaine de kilomètres plus loin, nous avons des balises à aller pointer au Mont Dauphin et on croise Mat qui nous encourage. Nous faisons le choix de laisser les bateaux à la rivière et de partir prendre les balises en boucle. On profite de la civilisation pour recharger en boissons, fruits et quiches et on redescend en petites foulées vers le Guil, il fait déjà chaud à 9h du matin… et Joseph commence à avoir mal aux pieds et s’inquiète. En voyant le Guil qui est splendide on regrette un peu de ne pas avoir les bateaux avec nous pour le plaisir, côté timing a priori notre option reste plus rapide et au moins on était léger à pied. Retour donc à nos bateaux, et on réembarque. Maëlle et Damien s’endorment sur le bateau, heureusement on arrive sur la zone du Rabioux qui nous réveille ! La suite est un grand classique en eaux vives, impossible de s’en lasser… Beaux trains de vagues et on arrive rapidement sur le lac de Serre-Ponçon. Nous avions déjà depuis un bon bout de temps le vent de face mais ce n’était pas gênant avec le courant, là en lac et avec nos packrafts (non scotchés !) ce n’est pas la même. Malgré tout, on avance tout en admirant les amateurs de Wing en foil à côté de nous. Comme le vent nous a bien refroidis, nous faisons le choix de conserver nos combis néoprène et de ne pas les donner à l’organisation à la drop zone à l’entrée du lac. Nous remontons toute la rive sud. Le temps tourne et il se met à pleuvoir, ce qui fait tomber le vent. Nous en profitons pour rester sur l’eau le plus longtemps possible pour limiter le portage des bateaux, et débarquons après Savines et les Eygoires.

Gaetan et Mathieu sont sur la plage et nous encouragent, ça fait plaisir et on en a besoin car la suite s’annonce costaude ! 800 m de dénivelé à crapahuter et chercher des balises hors sentiers avec bateaux, pagaies, gilets casques et combis sur le sac…! XTTR63 débarquent également, nous attaquons la montée quelques minutes avant eux. Fabien porte 2 bateaux dans son sac, vaillant ! Le tracé est plutôt adapté à nos sacs encombrants car les bois restent assez ouverts même si Joseph se sera coincé un paquet de fois dans la montée… fin de la montée via un très beau sentier et la balise sommitale est sur une crête. Mais juste avant d’y accéder la météo s’est bien dégradée, l’orage se rapproche sérieusement. Nous préférons ne pas prendre de risque et nous restons dans la zone boisée sous l’abri de survie le temps que ça passe. On rigole bien dessous, c’est pas très stable en pente, nous sommes assis dos contre dos avec une bâche qui nous recouvre,  pas très oxygèné comme ambiance et il y fait au moins 40 degrés !! On entend alors XTTR passer mais nous préférons patienter encore. L’orage s’éloigne et on sort de l’abri, enfin de l’air ! Par contre il fait froid, très froid et il pleut. On passe alors en mode survie, on avance sur la crête en claquant des dents, objectif se réchauffer… mais la descente ne suffit pas. On enfile alors à la tombée de la nuit nos combis néo, et on fait les 800 m de dénivelé négatif avec. La descente est moins éprouvante que ce qu’on pouvait craindre, ouf ! De nouveau au bord du lac mais de l’autre côté de la montagne cette fois. Les XTTR sont là et tentent de se réchauffer auprès d’un feu fait par des italiens en bivouac. On ne s’éternise pas car c’est le risque à ne plus pouvoir repartir, et on embarque.

La navigation sur le lac est magique ! Frontales éteintes, tableau d’étoiles… il nous reste ensuite 3 balises à pointer à l’intérieur des terres, avec à choisir, prise en aller retour et on laisse les bateaux vers le lac, ou on replie tout et on rejoint les balises par la terre. Comme on n’avance pas vite chargés, on laisse les bateaux à la rive. La 1ere balise est très belle dans un ruisseau, on recroise au retour les XTTR en se disant qu’ils risquent de nous remonter avec leurs bateaux plus rapides. La navigation suivante est plus fastidieuse, la brume se lève sur l’eau, tous les 4 nous dormons en pagayant donc ce n’est pas franchement efficace et personne n’est assez réveillé pour booster les autres. La balise suivante nous sort enfin de notre torpeur, dernière navigation avant le débarquement. Les pieds qui n’ont pas séché depuis près de 24h sont douloureux et bien crevassés, Fabien marche comme robocop. On a épuisé toutes nos réserves de nourriture, donc on a faim, mais la transition arrive enfin vers 4h du matin. Nous aurons donc mis 20h sur cette section que nous espérons faire en 15… Au programme à l’AT : préparation des vélos pour la suite et on dort 1h30, au chaud et au sec ! Juste avant de se coucher, on croise Absolu qui s’engage sur le vélo.

Section xx : NEUTRALISATION

Vers 6h, on sort de la salle mise à disposition par l’orga pour dormir (salle de motricité d’une école, grand confort avec matelas de gym !), et Erik nous informe que la course va être neutralisée à cause de gros orages en perspective donc on ne repartira pas avant un bon bout de temps. S’en suit une journée plutôt cool à alterner repas (au resto du village, on ne se refuse rien ! Et très bon en plus…), siestes à 70 dans une même pièce, avec là aussi une température bien élevée et une oxygénation douteuse, et papotages avec les autres équipes qui sont arrivées depuis. En sortant d’une de nos siestes Maëlle tombe sur Etienne et les filles qui sont venus nous encourager et qui se moquent de nous “Wha la tronche !” On profite de ce temps de pause, l’orga le met à profit pour optimiser la fin de la course et réfléchir sur les modalités de reprise de chrono pour que ce soit équitable pour tous. En tous les cas, le concept d’une pause en milieu de raid, c’est vraiment pas mal, à méditer…

Nous avons le droit de repartir à 20h19 ! XTTR partira 10 min derrière nous. Devant 3 équipes patientent à l’AT suivant après le VTT, et c’est Cap Opale qui réouvre le bal en repartant à 20h. Ils ont donc une section d’avance sur nous, Absolu en 3e place 1h30 d’avance sur nous et FMR entre les deux.

Nous repartons très motivés, dans l’idée de se faire plaisir en VTT, consolider notre 4e place voire, qui sait, titiller ceux de devant.

Le tracé de la section n’est pas simple avec des choix stratégiques : passer par la montagne ou traverser la Durance ? On ne repart donc que quelques instants avant la remise des cartes à XTTR en espérant qu’ils ne vont pas prendre notre roue…

On envoie dans la descente pour profiter des dernières lueurs du jour, c’est chouette, la même descente qu’au J2 des chemins du soleil de cette année. On double et encourage l’équipe de Hongkong qui, certes en short race, se régale sur ce raid, grandes découvertes pour eux ! Nous commençons à chercher un spot pour traverser la Durance. Le lit de la rivière est clairement trop profond sur le début, mais on entend un rapide un peu plus loin qui nous laisse espérer une gravière. On la passe puis on revient sur nos traces et on se jette à l’eau ! La traversée de la rivière passe bien, mais derrière c’est la jungle, nous voici donc à ouvrir une trace dans la végétation avant de retomber sur une piste. Damien nous dit avoir vu une frontale des XTTR derrière nous (hallucination car ils n’étaient pas là du tout, mais on ne le saura qu’à la fin du raid !). Puis c’est parti pour une belle montée route, qui passe vite et comme on a pu dormir dans la neutralisation, pas de sommeil pour nous ralentir.

Arrivés à la fin de la montée, on ne trouve pas le sentier carté, demi tour, puis de nouveau demi tour, tant pis on va partir hors sentier et à dré dans le champ puis dans la forêt, on trouvera bien quelque chose. Ça fonctionne plutôt bien et on attaque une portion à profil descendant, très ludique dans les marnes on se régale ! Puis nous arrivons à Curbans, en croisant Cap Opale à vélo dans l’autre sens, eux ont terminé la section suivante et repartent et nous atteignons l’AT, beaucoup plus vite que les temps rapides estimés, en ayant repris 1h30 sur Absolu à ce moment.

Transition rapide, un peu trop rapide : Nous partons une première fois tous contents avec des parts de pizzas que nous avions commandées pendant la neutralisation et glissées dans le sac de la transition, mais oublions aux vélos les définitions des postes. Retour à la case départ ! Puis nous repartons, mais dans la mauvaise direction… 2e demi tour, les bénévoles se marrent en nous voyant repasser mais cette fois ci c’est la bonne ! On attaque en trace directe pour la 1ere balise mais on se rend compte au bout d’un certain temps que ce qu’on croyait être une zone plate sur la carte est en fait une zone mega raide dans les marnes, les lignes topo n’étaient bizarrement pas sorties à l’impression sur certaines portions de carte… il fait nuit noire, impossible de savoir si ça passe ou non… Allé on assure le coup et on fait demi tour pour aller attraper un chemin. Montée régulière, on essaie de bricoler la montre de Joseph dont les  boutons sont bloqués, la seule de l’équipe car celle de Fab a été refusée au départ, et la seule à nous donner l’altitude, ce qui sera fort utile pour cette section…. Poursuite de l’ascension puis on attaque les choses sérieuses, 5 balises à aller chercher au milieu de… rien, enfin loin de toute trace d’activité humaine. C’est l’aventure ! On avance sur chaque balise proprement, Joseph nous sort une orientation parfaite. Seulement la progression, de nuit, est difficile, c’est soit raide, très raide : on aura beaucoup fait du 4 pattes en montée et de la luge sur les fesses en descente ! Ou alors c’est à flanc en mode dahu, ou encore dans les ronces, les troncs, on tâtonne pour trouver nos passages, lentement certes, mais c’est une vraie section sauvage comme on les adore ! La dernière balise est dans un ravin. On s’approche péniblement et de nuit, on surplombe des zones très très raides… mais le jour finit par se lever et nous aide à y croire, au final ça passe bien dans les marnes ! Retour à l’AT,  encore une fois on n’a plus rien à manger et Fabien plus rien à boire mais on est plutôt contents de notre section tout en devinant que les 1ers ont été bien plus rapides, vu l’heure à laquelle on les avait croisés la nuit… On apprendra après que rien que sur la 1ere montée et nos déboires du départ on avait lâché quasi 1h, et sur la suite on a également perdu une heure, les équipes de devant sont des sangliers-chamois ! 

Au départ la bénévole de l’AT nous demande si on traverse la rivière ou pas, nous indique que les 1ers ont fait demi tour et que Patrice recommande de ne pas y aller. Bon, on a la flemme d’aller voir donc on contourne mais ce n’était clairement pas la bonne option ! Pour la suite, section rapide qui nous amène au swim run.

A l’AT Etienne est là ! Comme il est encore tôt on se met en combinaison, quelques balises dans le village avant d’arriver au plan d’eau.

On s’y jette, mais Damien, qui avait pris sa bouée, n’est pas serein quand il voit la distance de la traversée aquatique ! Oui oui, il faut aller de l’autre côté du lac… et il n’y a pas d’île au milieu… On avance un peu, tranquillement, mais cela lui prend beaucoup, beaucoup d’énergie alors Fab vient à sa rescousse en l’aidant en tirant la bouée. Fabien est trop heureux de nager il avait pris ses lunettes et tout ! 1ere traversée OK, Etienne nous attend de l’autre côté en rigolant, puis on entame la 2e, plus courte, et retour à l’AT en passant pointer une balise dans la ferme aux cochons du village !

A l’AT LSN arrive, ça nous met un coup au moral car ça veut dire qu’ils nous ont littéralement explosés sur le dernier trek. Paulo est en forme olympique, on se dit qu’il veut nous manger tout cru ! Mais bon le raid n’est pas fini, chacun sa course… 

C’est reparti pour la 3e et dernière longue section du raid, annoncée en 8h30 en meilleur temps par l’orga. Ça s’annonce donc technique ! Départ en montée, il fait chaud. C’est dur pour Fabien qui n’a plus d’énergie et l’estomac qui se révolte. On s’arrête au col sous Céüse pour prendre du coca. Fabien en a vu d’autres et nous dit qu’on peut repartir, Joseph et Damien l’aident, on lui dit qu’il va se refaire à la descente. Arrivé en haut de la 1ere montée, petite Céüse, le début de la descente est difficile avec des épingles serrées donc ce n’est pas idéal pour se refaire, en plus on perd le chemin et on se retrouve à pousser les vélos pour retrouver le sentier… la suite est plus facile, ça déroule ! Et on attaque enfin la dernière montée, piste roulante, on parle pour éviter de s’endormir et la fontaine à mi montée est bienvenue… on quitte alors la piste et choisit ensuite l’option de poursuivre la montée pour passer sous les falaises de Céüse, c’est superbe. Le chemin est lui aussi très joli, à flanc puis en descente, très roulant et plaisant ! Vu l’heure on se dit qu’au final on va pouvoir arriver plus tôt que prévu, ça nous motive pour redonner du rythme jusqu’à l’arrivée ! On croise Clélie, Etienne et les filles sur la fin de section, ça sent bon !

On pose les VTT et avec nos chaussures de vélos qui font un bruit d’enfer on part en courant en ville pointer les toutes dernières balises de la course puis la ligne d’arrivée au Miroir d’eau, Youpi !!!

Quelle course…

Que de bonheur et de plaisir, quelle chance de pouvoir vivre ça, traverser en mode aventure ce territoire incroyable, chercher des balises au milieu de nulle part, jouer avec les autres équipes, se raconter tout ça à l’arrivée !

Merci les organisateurs, clairement il y a le raid et il y a le Sud Raid… On adore votre marque de fabrique et votre état d’esprit : bonne humeur, rigolade, parcours plaisir et très technique et équité. Patrice, tes tracés relèvent du grand art… et Erik, chef d’orchestre au top (ce sont eux sur la photo !!), et toute l’équipe de bénévoles… quel travail, MERCI !

BimBim, équipe parfaite, on a pu pas mal en reparler entre nous après la course, ça a vraiment bien fonctionné et chacun a été solide et solidaire ! Avec Etienne pas loin en ange gardien… 

Vivement de prochaines aventures… en parlant de ça on a peut être un tracé de GRAM pour 2026…

Extrême LSN

Bien au chaud à l’abri, petit bonheur de vous faire ce compte-rendu d’une nouvelle aventure pleine d’émotions fortes… Crédit photos : orga LSN 🙂

Nous revoici avec une équipe de choc ! Joseph et Dam’s en méga forme, Etienne avec une préparation en amont avec un nutritionniste pour tenter de résoudre les problèmes digestifs et moi-même, Maëlle, en grande motivation, mais moins grand entrainement et avec un peu d’appréhension face aux mensurations monstrueuses des sections annoncées (330 km VTT, 60 km trek, 60 km packraft) et aux conditions météorologiques froides (tempête de neige sur le trajet aller pour se mettre dans l’ambiance !) mais heureusement, plutôt sèches…

Départ de la course, CO ludique rapide, puis packraft sur le Lot, portion toute mignonne pour nous mettre en jambes.

Puis nous voilà partis sur un 1er VTT de 33 km, c’est très roulant donc vite avalé, avec une ambiance magique, il neige des flocons énormes avec un timing impeccablement calculé par l’orga (merci ! ❤ ) pour nous faire arriver au coucher de soleil sur le plateau ! Un choix en orientation nous coûte une dizaine de minutes, rien de méchant.

On arrive à la tombée de la nuit à la 1ère transition, on doit être 5-6e, mais c’est encore le début de course donc ça ne nous importe pas beaucoup. Températures glaciales adoucies grâce à la localisation de la transition dans une grange à foin, petit détail qui change tout ❤ quand on doit repartir…

On pose nos vélos et on repart donc à pied, pour la 1ère CO, la vraie, 20 km annoncée. Nous voici courant en descente dans des champs mouillés, questions existentielles « mais comment on va tenir encore 45h dans ce froid, trempés ? » puis « mais c’est quoi tous ces gros cailloux coincés sous mes pieds dans mes chaussures ?? » Bon en fait, quelques minutes plus tard, les pieds se réchauffent et on retrouve des sensations et on quitte le mode survie, quel bonheur ! En plus la section est ultra sauvage, des choix en orientation, des trajectoires dré dans la pente, à travers les genêts, à flanc de forêt, sur les crêtes de granite… c’est ça qu’on vient chercher en raid, se « perdre » loin de tout, juste avec ses coéquipiers… Et plus les conditions sont difficiles, plus les souvenirs sont forts… ça déroule bien, on voit les frontales des équipes de tête, 400team-MUC et FMR devant, puis Ligéraid et MUC-Vertical. L’orientation est fluide, Joseph serein, on profite. On recolle Ligéraid et MUC puis passons devant. La section est superbe, on se régale ❤ . Nous atteignons le plateau en fin de section, avec un vent qui se déchaîne, on ne tient plus debout, on farfouille un peu pour trouver le bon menhir et la balise, MUC nous rejoint, pour ensuite s’enfuir au plus vite vers l’AT et quitter cette zone peu hospitalière !

On retrouve la super aire de transition dans la grande à foin…

…. Et c’est reparti pour… 95 km de VTT, de nuit pour démarrer. Bon, 95 km de VTT d’affilée en début de saison, quand on a pas trop le temps de s’entraîner, ça fait peur, et sans parler du froid et de la fatigue !! Mais on range toutes ces questions au placard et on y va, en 3ème position, avec MUC et Ligéraid pas loin derrière. Benjamin nous l’avait annoncé, la 1ère moitié du vélo est très roulante, du coup un peu soporifique, et heureusement que Dams a sa laisse pour m’aider à ne pas lâcher prise, mais c’est dur. En parallèle, pour Etienne, ça y est, l’estomac commence à se révolter. Bon de toute façon, pas trop le choix que d’avancer, et d’espérer que ça passe…

Les FMR nous doublent à 2 comme des avions de chasse, ils ont eu un pépin mécanique à cause du froid, et un VTT HS… dur dur… La 2e moitié de section nous fait passer dans des villages perdus, splendides ❤ , avec quelques pépites en sentiers techniques, de quoi remettre de la mine dans le crayon ! 

Etienne serre les dents, ça ne va pas mieux, il ne peut plus manger mais arrive encore à boire.  On croise aussi souvent Alaïs qui nous dit que Lola et tous les copains sont au taquet sur le suivi de la course, ça nous motive…

Arrivée à l’AT en fin de matinée nous devons, maintenant ou après la section suivante (un monstre trek de 40 km), faire une pause de 3h30. Le choix est vite fait, on s’arrête là en espérant que le sommeil remettra l’estomac d’Etienne d’aplomb. Les 3 autres profitent du repas sur place de l’orga (encore un détail qui change tout 10 ), puis tentative de sieste, moyennement concluante du fait de l’horaire en milieu de journée. On sera les seuls à prendre cette option, ce qui fait qu’au réveil, on se retrouve derrière la quasi-totalité des équipes. Etienne ne va pas mieux, on va voir le médecin de course, on tente un anti-nausée et on fait coucou aux copains des gones et on repart. Trek plus roulant, qui démarre par une longue descente en trottinant. Pas encore bien re-rentrés dans la carte, on s’égare un peu et lâchons une quinzaine de minutes dans les ronces à tenter de rattraper le coup. Dans la suite du trek l’orientation sera plus fluide, nous traverserons plusieurs vallées magnifiques, c’est beau la Lozère ! ❤  Et on a même chaud ❤ … On croise des poneys sur nos chemins qui veulent nous suivre ! Bien plus loin, au croisement de la route sur l’approche de la B20, on entend du gros son… et il y a au moins 15 personnes de l’orga à fond pour nous encourager ! ❤ Ils nous surprennent en nous disant qu’on fait un trek énorme, alors que nous pensions seulement « limiter la casse »… Etienne essaie de négocier avec des bénévoles pour que l’un d’eux le remplace mais rien n’y fait, va falloir aller au bout… On poursuit, c’est encore long mais on tient le bon bout. Moi je guette Etienne, je le vois encore concentré dans sa carte, c’est plutôt bon signe (même si ça fait maintenant 6h qu’il vomit toutes les heures et demi ☹ ). On se rapproche avec quelques frayeurs quand on tombe sur des chevaux en pleine nuit ! Allé, on y est, de retour à l’AT vers minuit après 10h de trek…

Bon, Etienne ne va toujours pas mieux. Que fait-on, on dort de nouveau 3h et on avise ? On comprend qu’aucune équipe en full race n’a encore quitté la transition, ce qui fait que, potentiellement, on bascule en tête de course. Ça ne va pas nous aider dans notre choix… Malgré tout on ne dit rien, on ne veut surtout pas influencer Etienne. On se change doucement, on recharge en eau, nourriture…  Etienne nous fait comprendre qu’on continue. Allé, vaille que vaille ! Bon, sauf qu’en fait c’est le cœur de la nuit, on part pour 50 km de VTT sur du roulant, sur le plateau, il fait froid… du coup c’est un peu l’hécatombe. On s’endort sur nos vélos, perdons quasi dès le début 15 min sur un embranchement manqué, on a froid, on n’avance pas un cachou… Je réclame une pause de 5 min pour relancer la machine mais il fait trop froid, pause refusée ! Puis enfin le jour se lève. Etienne ne mange toujours rien mais ne vomit plus (il nous dira après coup en rigolant qu’ « en vélo j’ai pas le temps… »). Arrivée à la transition !

La section suivante est un trek-packraft sur le Tarn, rien de mieux pour se motiver. L’orga nous annonce que 4 balises, et une portion de navigation, sont annulées pour tout le monde. Etienne réclame un bout du sandwich chaud proposé par l’orga, ça c’est méga-bon signe… En quittant l’AT nous croisons les copains d’XTTR63 qui arrivent, ils ont dû mettre les gaz à vélo ! Nous comprenons donc que nous sommes toujours en tête en full race. Cool ! Descente au train vers le Tarn, avant d’embarquer les 1ers sur la rivière, juste au lever du soleil, quelle chance ! La rivière est incroyable, l’eau limpide défile sous le bateau, les falaises sont majestueuses… Pause à mi-descente pour rejoindre un rappel 100 m au dessus de la rivière ! les genoux grincent un peu avec le froid mais bon, ça passera. Rappel ambiance depuis la passerelle de saut à l’élastique, merci l’orga !! ❤ De retour sur les bateaux pour une petite demi-heure et un débarquement à l’amont de l’infran du Pas de Souci, avant de rejoindre un raidillon magnifique qui nous ramène sur le plateau, où l’on croise Benjamin (il est partout !). Direction la balise 29, qui donnera du fil à retordre à pas mal d’équipes. Concentrés, nous l’attaquons parfaitement et la trouvons dans une zone magique d’arbres moussus entre 2 falaises… Les attaques des balises suivantes sur le Causse sont intéressantes en terme d’orientation, tout est fluide, mais les inter-postes sont longuets, avec le poids des packrafts et combi mouillées qui nous empêche de courir. On essaie de suivre les grandes enjambées de Joseph (qui nous dira après qu’il aurait pu marcher encore plus vite !)

Allé, Transition, nouveau sandwich « made in LSN », Etienne est au taquet, ça nous requinque ! on repart à vélo pour la dernière section, 50 km de VTT, avec cette fois-ci pas mal de sentiers, plus ludiques et des magnifiques descentes, notamment la descente de St Enimie ❤ 

La fin est un peu longuette, avec une option et une piste manquée qui nous font perdre quelques minutes (en plus de la faille de mentale quand on se croit arrivés alors que non !) mais nous y voilà !

Sacré morceau, sacrée bambée ! Comme d’habitude, une équipe soudée, tout est fluide et naturel, nos deux orienteurs nous ont donné du rêve, Joseph un festival à pied et Etienne une fusée à vélo, génial. Damien et Joseph en grande forme, ils nous auront bien aidés… Etienne d’une résistance et résilience incroyable, et éternel phœnix… Après près de 50 h de course on termine à quelques minutes devant les 2e , XTTR 63 très solides, et idem des 3e 400 team-MUC, Ligéraid pas loin derrière, on est tout émus de ce résultat !

Chapeau bas à toutes les équipes sur ce parcours exigeant dans des conditions compliquées… et dans un cadre incroyable. Chapeau bas à l’orga pour tout ce travail de préparation tant sur la logistique que sur la beauté du tracé, nous avez gâtés ! et bichonnés en course, ça fait plaisir… Merci !! Prochain défi pour nous, maintenant, le GRAM ! Côté organisateurs pour Etienne, Dams et Maëlle, et coureur pour Joseph… En tous les cas on prend bonne note de toutes les bonnes idées de LSN 🙂

Sud Raid 2023

Les photos sont de l’orga sur Sud Raid, ou de nous ou nos copains, merci !

Allé nous voici repartis pour une nouvelle aventure !! Les copains qui avaient participé à la 1ère édition nous avaient bien donné envie, en nous décrivant un parcours sauvage et bien technique, comme on les aime… Et pour ce raid une composition inédite de la BimBim avec Jojo, Dams Etienne et Maëlle !

Pour autant, à l’approche du raid, on arrive chacun avec nos doutes et nos chats noirs… il faut dire que sur le dernier raid, les Dentelles en format 30h, nous n’avions pas fini la course, problème digestif pour Etienne… et entre les soucis de sommeil sur du long pour Jojo, les soucis digestifs d’Etienne, un programme de courses très très chargé pour Dams, et un entraînement limité à des sessions courtes casées à droite à gauche pour Maëlle, on ne sait pas trop dans quel état on va démarrer la course et encore moins comment on va la finir vu les températures extrêmes annoncées…Mais bon, pas grand chose à perdre, juste à profiter un max avec les copains pour découvrir ce que nous a concocté l’orga dans ce si beau département (presque le plus beau après le Jura, l’Auvergne, et surtout la Matheysine, territoire du GRAM !).

Rendez-vous donc sur place le samedi 19 août après-midi au camping des Rives du Lac à Veynes, the place to be pour rayonner dans cette zone qui fourmille de singles VTT. 

Etienne et Maëlle arrivent avec les filles. Préparation du matos qui démarre, les caisses sont à déposer le lendemain matin, exactement en même temps que les filles qui font leur semaine aventure en colo à l’UCPA à Serre-Ponçon. Elles comprennent bien qu’on n’est pas complètement opérationnels et on ne les entendra pas de l’après-midi, merci les filles…

A la pré-pesée des caisses, c’est un peu la déprime car on doit renoncer à tous les bonus nourriture qui permettent de se requinquer le moral aux transitions et on craint de manquer en course, mais bon c’est le jeu. Samedi midi tout est bouclé, les caisses livrées, les filles déposées et c’est parti pour la course ! Démarrage pour un prologue le dimanche après-midi, la suite pour le lendemain restant secrète…

On s’était dit que ça ne servait à rien de s’énerver sur cette section, mais ça part tout de même vite (Heureusement qu’on est parti en contre la montre sinon ça aurait été un vrai carnage… Merci l’orga !), on assure, 2 petites CO très ludiques, une en mode urbain et l’autre en forêt ! On termine 10èmes à 10 min des 1ers sur une grosse heure de course, ça annonce la couleur, les autres équipes sont au taquet ! 

Vers le départ : Lundi matin : rdz-vs 9h sur la place de Veynes, où l’on apprend que l’on va prendre le train, trop chouette, destination toujours inconnue… et dans le train on apprend que l’on s’arrête à Guillestre, Jojo à domicile ! puis on monte tous ensemble au départ au Mont Dauphin, il fait déjà très très chaud, il va falloir gérer…

L’attente est un peu longue sous le caniar pour le départ donné sur le parking… Mais à 15h, les premiers s’élancent ! Nous suivons une 10aine de minutes plus tard pour une visite touristique du Mont Dauphin, en mode CO. Cela permet d’éparpiller les équipes, ou d’en regrouper certaines. On se retrouve dans un petit groupe, autour de la 10ème place. Tout le monde court et plutôt vite alors que la course ne fait que commencer, et qu’il doit faire 40°C au soleil 🥵  

Ce trek nous fait descendre de Mont Dauphin pour basculer en rive droite de la Durance, à l’ombre en cette fin d’après-midi. La bonne idée ! Quelques choix d’itinéraire, pour les balises 17 et 18 notamment, permettent de se retrouver rapidement seuls. Tant mieux, on peut caler notre rythme. Etienne insiste pour jouer la sécurité à suivre les chemins en ce début de raid. Joseph aurait préféré couper, dans le canyon pour la 17, ou dans la falaise pour la 18. On lâche un peu de temps là-dessus, mais au moins ça déroule. Sur toute la section, on prend soin de se rafraîchir dans tous les ruisseaux et de recharger en eau, ce qui fait que la chaleur n’est pas un problème pour le moment. On attaque la via-ferrata à la tombée de la nuit, en 6ème position juste derrière DSN74. Belle via sous les étoiles, puis redescente en mode single VTT très sympa et très rapide.

Première partie sur l’eau de ce raid, la nuit, sur une partie de Durance plutôt tranquille pour une section ludique. Joseph passe devant dans cette région qu’il connaît bien et nous guide sereinement jusqu’au camping d’Eyglier.

Direction Risoul ! Cette montée est connue de la BBT qui aime bien venir rouler ici et a pratiqué plusieurs raids Vauban. Elle sera longue et fatigante pendant cette première nuit. Mais la motivation est là, car au retour, on sait aussi que la descente sera belle !

Malheureusement, Etienne commence à tirer la langue, surtout son estomac qui en a déjà marre de cette aventure. Pourtant tout se passait bien jusque là, l’alimentation comme l’hydratation. Ce n’est pas bon signe et ça recommence exactement comme les Dentelles : longue montée VTT dans la nuit qui sera suivi d’un trek montagne, puis les vomis… avant l’abandon ?

Vomi à la transition. Mais le raid ne fait que commencer. Contrairement aux Dentelles, on peut (il faut!) prendre le temps de se poser, laisser l’organisme redescendre en régime. Espérer et patienter pour que ça revienne et qu’on puisse terminer. Tant pis, on laisse partir les équipes de devant. Etienne se repose pendant une petite sieste de 30min, puis la BBT repart en le tractant, une bonne heure après être arrivée à vélo. La section est immense, toute en orientation, en alternant les supports entre IOF (toute la station est cartée !) et IGN, avec de nombreuses variantes côté itinéraires. ça s’annonce sympa à suivre derrière le PC !

Lever du jour au frais, puis la chaleur arrive vite. On traverse Vars au tout petit matin, les boulangeries ne sont pas encore ouvertes, dommage… 

Le rythme est lent et chaque montée se déroule comme si on était à 4000 m. Scotchés. Ces difficultés nous poussent à optimiser l’itinéraire pour limiter le dénivelé et ça paie ! De plus, l’orientation par Joseph est irréprochable. On évite la montée à la tête de Paneyron, regardant tout là haut les silhouettes parcourir la crête. C’est beau ! Mais ça monte quand même. Les patous ne sont pas loin mais acceptent notre passage. 

Second ou troisième vomi au col de Serenne. Le point est critique, à l’entrée de la boucle haute montagne. Que fait-on ? Etienne n’est pas bien, dans l’idéal il faudrait qu’on s’arrête un bon bout de temps mais la sieste n’est pas évidente à caler ici, soit dans le vent, soit sous le soleil de plomb. Etienne veut continuer… on continue donc, plein de doutes. On croise les équipes de tête qui gambadent en pleine forme et ont bouclé les balises haute montagne en 2h, mais à un rythme bien différent du nôtre… Heureusement, Joseph reste alerte et nous guide jusqu’à la balise de la tombe de l’orienteur sans souci. On croise la 400 team qui est dans le mal aussi et s’est arrêtée quelques temps pour faire une sieste.

Tel le petit poucet, Etienne laisse une nouvelle bile sur la route, puis c’est la “descente infernale” jusqu’au refuge Napoléon. La descente est longue, raide, et on commence à sentir nos genoux, nos chevilles, nos pieds… Et on ne dirait pas qu’Etienne n’est pas au top car on a du mal à le suivre ! Au refuge au pied de la descente, petite erreur stratégique sous l’effet de groupe, où l’équipe s’installe en terrasse avec 400 Team pour prendre glaces et crêpes. Etienne préfère prendre ces 30 minutes pour la sieste avant de repartir alors que XTTR arrive juste. La pause n’est pas très efficace, Maëlle réclame une sieste de 15 min mais au final on repart pour de bon et on restera devant ces 2 équipes jusqu’à l’AT, avec un magnifique orage au coucher de soleil alors qu’on descend la dernière crête vers Risoul.

La pause dodo semble obligatoire pour qu’Etienne puisse repartir. On met le réveil dans 2h, histoire de partir vers 23h/minuit et arriver à la Durance avant la fin de la Dark Zone (embarquement autorisé à partir de 6h). Mais à 22h, Joseph n’a toujours pas trouvé le sommeil. On décide de repartir et dormir en bas s’il nous reste du temps. Au moins, l’orage est passé.

On suit la piste #7 d’enduro pour rejoindre Risoul village puis Guillestre. La descente est belle, et la BBT déroule sur son terrain de jeu favori. Le canal de Salva est toujours aussi beau, mais éprouvant la nuit où il faut rester vigilant avec l’ombre des herbes hautes qui cachent le single ! ça nous remet de la mine dans le crayon ! En plus Etienne commence à aller un peu mieux. Une dernière montée, puis belle descente avant de pouvoir dormir à la dark zone. On croise XTTR dans le mal avant qu’ils montent au canal… bon courage ! et attention à ne pas mettre la roue dans le vide :/

Arrivée à l’AT vers 3h. Nous avons 3h devant nous pour dormir et gérer la transition. 

L’orage a bien arrosé ici : Maëlle et Dam dorment dans leurs caisses à vélo. Joseph et Etienne s’installent sur le bitume à la belle étoile. En parallèle, on comprend que même pour les équipes de tête, la forme se complique…

5h15, début de la transition pour se lancer sur la Durance. 

Petit déj, gonflage des packraft, démontage des vélos… les 45 min sont bien occupées.

Finalement, seules les équipes d’Absolu et nous sommes prêts à partir à 6h, alors que nous nous attendions à un carnage en imaginant 40 personnes embarquant en même temps sur l’eau… La nuit a donc été plus difficile que prévu pour beaucoup. LSN abandonne. 400 Team et XTTR semblent à la bourre ou pas encore totalement remis. DSN arrive à l’arrache à la bourre pour la transition… bizarre.

La Bimbimteam repart donc avec les 2 équipes de tête, qui semblent bien plus rapides et fortes physiquement d’après cette première moitié de course.

On profite de cette très jolie descente, la grande classique de la Durance avec ses beaux trains de vagues, ça nous rappelle le RIF 2012 et notre fameux enchaînement Guil Durance avec Rémy et Fab. 

Transition roller, on croise les 2 équipes devant nous, et derrière, personne pour le moment. Bien. Etienne va un peu mieux. Bien… Petite section de transition sur route en rollers, rien de particulier, avec une descente en fin de section sur une petite route. La route tourne, on aperçoit au loin l’équipe de devant Absolu (les 2e) en chaussette en courant, rollers dans les mains, dans la descente. Ni une ni deux, on s’engage quelques minutes derrière eux. Maëlle en 1er, négocie le 1er virage, puis le 2nd, et entend un bon bazar derrière : Etienne et Dam ont choisi l’option freinage par la piste latérale pour un peu de freestyle ! On retire les rollers et on peut laisser les sacs, pour monter faire une mini CO urbaine dans Embrun. On croise les 1ers, on double les seconds qui s’étaient arrêtés en boulangerie (on aurait bien fait la même mais le porte monnaie était resté avec les sacs aux rollers…), on essaie de ne pas sentir les délices des étals du marché en train de s’installer et on boucle rapidos, pour un retour roller rapidos également. A la transition, on voit les 1ers, on repart 2nd. Chez l’équipe Absolu dorénavant 3e, un coéquipier est malade à son tour… Bon la course est longue, on n’est pas rendus !

Récupération des cartes, Etienne s’exclame : la balise passe à la colo des filles ! On part, Jojo fait un crochet par le club de kayak d’Embrun pour faire coucou à ses potes. Petite pensée pour Fabien et son IronMan d’Embrun de la semaine passée. Le VTT semble sur la carte pas ouf, mais au final on emprunte quelques singles bien jolis le long des marnes qui surplombent le lac. Bravo aux traceurs ! On arrive à l’AT au niveau de la colo UCPA du lac de Serre Ponçon. Pas de signe des filles, dommage, on continue ! 

A l’AT on croise les 1ers qui repartent au taquet. Le temps de gonfler les bateaux, Maëlle part chercher 2 barquettes de frites (Merci au caméraman qui nous a aidés à couper la file d’attente !) barquettes qu’on dégomme en moins de 2 minutes, la prochaine fois on en prendra le double ! C’est bon le gras ! Et la baignade fait tellement du bien. Les packrafts n’avancent rien sur ce lac, mais on progresse avec patience, le cadre est splendide avec des couleurs incroyables donc ça nous aide. Pause photo-plongeon sur le pont englouti. 

On ne s’en aperçoit pas, mais à ce moment-là, l’équipe de tête choisit l’option de débarquer le plus tôt possible pour la portion à pied de cette section packraft. Nous sommes partis de notre côté pour naviguer un max et limiter le dénivelé et le portage. On débarque sur une anse avec deux naturistes qui nous zyeutent bizarrement. La montée en plein caniar est vite pliée, mais l’eau se fait rare dans cette zone pour se rafraîchir et on sent la chaleur qui nous écrase… Une petite coupe bien trouvée sous la ligne électrique nous fait gagner du temps. On s’en rend compte car on tombe sur Absolu (les 1ers) en arrivant au village de Rousset ! ça rassure sur notre rythme. Des riverains nous offrent la douche au jet d’eau et on peut s’élancer sereinement dans la longue descente vers la Durance aval.

La transition se fait sous les yeux des photographes, 10 min derrière Absolu qui a dû courir dans la descente. La navigation est belle dans cette rivière où on aperçoit les truites sauter pendant qu’on slalome dans les gravières, ou pour éviter les naturistes (encore!). Le soleil tombe sur l’horizon pile en face de nous. C’est beau, mais on est complètement aveuglés. 

Arrivée à Tallard à la tombée de la nuit : Absolu vient d’arriver à la transition et se dépêche de repartir à vélo. Nous sommes moins efficaces. Mais personne n’est encore arrivé derrière quand nous repartons.

Cette section est très roulante au début, ce qui met Damien dans le mal. On s’arrête manger un bout avant de basculer dans une belle descente qui efface rapidement le dénivelé pris jusque là. Le manque de sommeil se fait sentir : on manque la balise du moulin de peu, nous obligeant à un petit aller-retour. Arrivés à Barcillonnette, on est en mode radar, et devant la longue montée à venir, on vote tous pour une petite sieste derrière la mairie. Joseph réclame 1h30, Maëlle 15 min, on coupe la poire en deux pour 45 min de sommeil. Ainsi, 1h plus tard, Maëlle réveille la troupe, sauf Joseph qui reste profondément endormi. Son premier vrai sommeil depuis le début. On a quelques scrupules à le secouer, mais il faut bien y aller, d’autant plus que face à nous, à 10 mètres de là, se dressent 4 frontales. L’équipe Absolu (les 3e) nous a remontés pendant notre sommeil. Ils décident de faire une pause, mais expresse de 5 min sur le bitume, ça part en chasse derrière nous… 

En tous cas ça nous rebooste et on part sur un joli rythme jusqu’à l’AT. Passé le dernier col avant le refuge, on aperçoit les frontales des premiers qui sont déjà bien avancés sur la CO. Hé oui, on a pris du retard pendant la sieste ! 

L’omelette du refuge nous requinque même si la motivation pour cette section est variable… comme prévu, Absolu (les 3e) nous rattrapent à la transition. On a repris un peu d’avance dans la montée, on essaie de ne pas tout perdre dans la transition et surtout d’éviter de partir l’un derrière l’autre de nuit dans cette section sanglier. : La CO s’annonce très difficile. Mais Joseph a retrouvé toute sa lucidité, contrairement à Etienne qui ne sera pas en état pour orienter… la 1ère balise donne le ton, perdue dans les ravins… la 2e encore plus, puis la 3ème on ne la trouve pas. Sur ce type de situation, tout peut dégénérer très rapidement… on ne se laisse pas abattre et on revient sur la piste, pour se recaler et attaquer proprement l’approche de la balise. Bingo… 3ème balise validée. La suivante est dans un mur, montée éprouvante dans les buissons… on parvient tant bien que mal à l’atteindre. Pour la suite, on ne prend pas de risque et on contourne la crête. La suite s’enchaine bien même si notre vitesse de progression est lente. Puis à l’approche du col, on aperçoit, en face, 4 frontales. Bizarre, soit on s’est fait doubler dans le début de la CO mais ça parait quand même curieux, on l’aurait vu, soit c’est Absolu équipe 1 déjà sur le vélo mais il n’y a pas de chemin là-haut… bon, on poursuit notre route… pour croiser l’équipe Absolu 1 à l’approche de la fameuse balise 80. Ils sont sur le retour, nous sur l’approche, mais là où ils avaient facilement 1 à 2h d’avance, ça s’est bien réduit… si nous ne jardinons pas autant qu’eux… Joseph reste concentré et tout se déroule bien et proprement. Le jour se lève, ce qui nous redonne de l’énergie et va nous aider aussi sur l’orientation. On se préserve en avançant doucement. 2 balises plus loin, on entend Absolu 1 qui est tout près devant nous, et on pointe la suivante ensemble… C’est bon pour le moral ! On ne s’emballe pas pour autant, la course est censée être encore longue. Direction le refuge. On croise les Absolu 1 qui ont mis le turbo, et là, Maëlle réclame une omelette pour assurer le coup de la section suivante qui d’après les timings doit être technique. Transition pas très efficace, on y laisse bien 20 bonnes minutes mais on repart en pleine forme et surtout débarrassés de nos montagnes d’épines de pin et de terre qu’on avait accumulées dans nos chaussettes, habits et sacs pendant la CO…

Départ rapide sur cette section qui démarre avec une descente très roulante, petite remontée puis belle descente technique. On envoie, un peu trop car Maëlle explose son pneu sur une racine. Réparation efficace, on repart et on se régale sur la descente. La suite est moins fun, en pistes et routes, ça ne nous aidera pas à rattraper les avions de chasse devant nous, mais on se motive en se disant qu’il faut qu’on évite que les avions de chasse derrière nous nous recollent… Petit passage sympathique dans le lit de la rivière, puis on rejoint l’AT sous le soleil qui commence à se faire lourd…

Au petit trot, on rejoint l’arrêt chrono et le départ de la spéléo, où l’on croise Absolu 1. Enfin une section dans laquelle Joseph n’est pas, mais alors pas du tout à l’aise, c’est plutôt drôle pour Maëlle qui le suit… Petite balade au frais, avant un gap de température à la sortie et l’embarquement vers l’activité surprise concoctée par l’orga : une tyrolienne géante, posée spécialement pour le raid, qui traverse la vallée. Bon on réfléchit pas trop au fait qu’on va arriver à mac 12 sur le tapis en face et on s’élance, Yhaaaaaa ! A l’arrivée, on est plombé par le soleil et on se demande comment le guide qui va réceptionner tous les concurrents va survivre… On s’enfuit rapidement, la suite par la via ferrata est écourtée pour cause de canicule. Nous retrouvons Absolu 1 dans une grotte dans laquelle on patiente jusqu’à la fin de l’arrêt chrono, en débriefant avec Erik et les bénévoles de l’orga. Puis le chrono repart, on y retourne, non sans faire un crochet baignade et recharge en eau dans le ruisseau…

Petite section mais costaude. On pinaille au démarrage, globalement comme à chaque fois qu’on a eu une caméra face à nous… On s’attendait à une liaison relativement plate sur route, mais on attaque par un bon gros poussage, heureusement dans les bois, avant la montée de la mort, sur route puis piste, par 40°C, on a une pensée pour toutes les équipes derrière nous… Mais on rejoint Veynes très rapidement, en savourant cette fin de course…

Sacrée aventure !!

Comme d’habitude, on oublie bien (trop ?) vite les moments difficiles… Et on se laisse envahir par ce doux sentiment à la fois d’“accomplissement” et de reconnaissance de notre chance d’avoir couru sur ce parcours exceptionnel, à la fois très technique et ludique, très équilibré dans les épreuves et très cohérent par rapport au territoire. Chapeau bas les artistes qui nous ont tracé ce raid, incroyable… Le tout dans une ambiance au top, avec l’esprit village arrivée – départ avec le camping qui contribue à mixer les équipes, se prêter du matos et des conseils avant la course, et se partager toutes nos anecdotes après la course, et avec des organisateurs à la fois justes et pragmatiques dans leurs consignes, c’est très très agréable… Et merci encore et toujours à nos copains et familles qui nous suivent à fond et nous motivent, c’est cool de partager ça avec vous aussi !

RIF 2022 : la BBT à la maison

Les photos sont de nous ou de Gwen Lavila, ou de l’orga RIF ou de nos supporters, merci !

L’aventure commence il y a 10 ans, lorsque 4 Bim Bim décident d’aller se frotter aux raids non-stop. 2012, ce sera notre première participation au Raid In France, dans sa version la plus folle, hôte des championnats du monde 2012 : une première dose de vaccin douloureuse mais addictive ! S’en suivent plusieurs doses de rappels, tout d’abord en Espagne (Raid Aran 2014), en Ardèche (RIF 2017), à la Réunion (RIF 2018) ou en Croatie (ARC 2019), avec comme coéquipiers, Etienne et Maëlle pour toutes les éditions, puis selon les dispos Rémy, Fabien, Joseph et Gillou. 

La nouvelle édition du RIF, proposée dans les Alpes, à la maison ou presque, sonne comme une évidence. Mais il faudra attendre 2022 et 2 reports COVID pour la concrétiser.

Nous voici donc à Bourg St Maurice, en cette fin juin 2022. La Bim Bim Team Raid comme il y a 10 ans, avec quelques rides de plus mais également beaucoup plus d’expérience pour aborder sereinement cette édition en Savoie Mont-Blanc. Maëlle est sur-motivée par un départ qui s’annonce secoué en packraft sur l’Isère, qui lui rappelle sa jeunesse et de nombreux stages et compets avec le CK Dole (Jiji, si tu nous lis !), mais également quelques bains dans les fameux rapides d’Aime sur ses 1ères années de kayakiste, le temps d’arriver à maîtriser suffisamment les éléments… Rémy et Fabien espèrent passer tout près de leur maison à Annecy et voir leurs plus fidèles supportrices venir les encourager. Etienne a la tête ailleurs, au GRAM 2022 sur lequel il travaille depuis de nombreux mois en tant que créateur et organisateur avec les Gones Raideurs, évènement programmé dans 2 mois.

10 ans plus tard, on ne se sent plus tout seuls sur la ligne de départ et nous retrouvons toute la grande famille du raid, les équipes que l’on connait bien, et également les bénévoles du RIF ! Que d’émotions après 2 ans d’attente et 4 ans depuis le dernier RIF ! Et également pas mal de supporters qui vont nous bichonner le moral, nous sortir de nos coups durs et nous sur-motiver sur tout le raid, avec dès la ligne de départ Emilie à nos côtés ! On pense aussi à nos bénévoles à domicile qui gèrent le camp de base, pour la gestion des filles (et oui en 10 ans la BBTR s’est reproduite !) Madeleine, Marie et Chanchan qui se passent le relais avec un programme largement aussi compliqué que le nôtre entre école, activités et sorties de fin d’année, et Claire avec sa maman pour s’occuper des jumelles.

Les vérifs et préparations matos se passent sans encombre, mis-à-part un trafic de bonnets entre les équipes qui n’avaient pas prévu que les buffs ne seraient pas acceptés et un oubli de piolet à la maison, réparé par la Team 7 les Gones Raideurs qui avaient du rab, au top. Tout le reste avait été préparé par chacun en amont de la course (notamment la bouffe), ce qui permet de ne pas être dans le rush sur l’avant course. 

Ce n’est même pas assez le rush et on doit tuer le temps en attendant le top départ, donné dans l’aprèm pour des questions de timing sur l’Isère. Détente dans le jardin de la maison funéraire de Bourg-Saint-Maurice.

Prologue : Trek-packraft – 10 km  

Samedi 15h, départ du RIF 2022 sur la place de Bourg-St-Maurice avec une chasse à la balise en packraft avant d’embarquer sur l’Isère. Faut-il gonfler les bateaux avant le départ ou sur place quand on devra embarquer ? Nous décidons que ces 10 min de gonflages sont bonnes à prendre avant le départ, donc nous partirons gonflés ! Puis direction le départ, et au bout de 2 min Etienne a le dos trempé, annonciateur d’une série de casse matos qui nous suivra tout le long du raid en commençant donc par son camel. Petit coup de scotch et ça tiendra bien le temps de la section, on a un camel en rab dans nos caisses matos aux transitions. 

En parallèle, la plupart des équipes semble avoir convergé vers la solution de gonfler les bateaux avant le top départ, et c’est un joyeux troupeau de bateaux multicolores qui prend le départ dans les rues du village. 

Go ! Tout le monde oublie qu’il lui reste 100h de raid et court au taquet chercher la première carte. Mauvaise lecture et mise en route pour la BBT qui se retrouve en bonne dernière position. Maëlle qui voulait embarquer en première sur la rivière râle sur son orienteur préféré qui lui fait prendre du retard. Même pas vrai, j’ai pas râlé ! Au 1er embarquement sur le plan d’eau, les bateaux sont tous mous et Rémy et Maëlle craignent la crevaison et de se faire avaler par leur bateau plié en deux. Descente du bateau dans la vase pour regonfler, ouf, ça tient… La suite est plus fluide sur un prologue plutôt ludique en mode jungle boueuse et une bonne transition avant d’embarquer sur l’Isère nous permettent de mieux nous placer. On retrouve Emilie sur la transition “J’hallucine, tout le monde est à fond alors qu’il reste 5 jours de raid !”

Dernier check avant embarquement : “Fabien, tu as bien ton couteau et la strobe-light ??” (matériel obligatoire à transférer sur le gilet pour les sections navigation)

“Non, je ne les trouve pas !! Pourtant je suis sûr de les avoir préparés pour être efficace à la transition !”

Fouille et vidage intégral de sac, finalement la Strobe-light et le couteau sont retrouvés à leur place dans son gilet de sauvetage… Petit coup de stress, c’était pas le moment de se prendre une pénalité pour manque de matos… (Maëlle aurait pu me tuer à ce moment-là si elle avait eu le couteau à disposition)

Rq : Durées de section indiquées transitions et repos compris 😉

Section A : Packraft 1 – 18 km. D+ : 0 ; D- : 192 m. Durée BBTR : 1h45  

L’Isère, on gère !

La descente de l’Isère se présente bien, les packrafts absorbent les vagues et filent à l’aval. Mais Gilles Zok nous demande de sortir de l’eau peu après l’entrée des rapides d’Aime car les premières équipes se sont retournées et fait bien fait peur.. On râle car on venait pour ça, c’était un peu la section de Maëlle ! On comprendra plus tard à l’arrivée que l’orga avait demandé un débit adapté pour la course, 10-15 m3/s, ce qui avait bien été appliqué, sauf qu’en pagayant les équipes ont rattrapé le débit précédent dans la journée, soit 20-30 m3/s, donc bien costaud !

Il nous demande de rembarquer 2 km plus loin (!) en suivant la rivière par la piste cyclable. Chacun se répartit la charge, Fabien portant notamment 2 sacs étanches relativement lourds. On trottine pour rembarquer rapidement quand CRACK ! Fabien plie sa pagaie en 2 ! Pagaie cassée. “Y’avait un trop gros bras de levier” dit-il penaud à Maëlle qui lui demandait ce qui s’était passé (elle comprendra plus tard que les deux sacs étaient portés en  mode baluchon de part et d’autres de la pagaie, on révisera les bases de la physique pour le prochain raid Fab !). On rembarque malgré tout, Fab en mode canoë avec une demi pagaie option fibres de carbone acérées (-> ouille les doigts), sur la section Aime – Centron, bien plus sauvage dans un beau défilé de gorges et avec quelques beaux rapides qui nous en mettent plein les yeux et de bons trains de vagues, sympas !

Plein les yeux surtout pour l’équipier de devant, je ne savais parfois plus où j’habitais après m’être mangé un rouleau !

Nous terminons cette première section tranquillement et arrivons dans l’effervescence du peloton qui se prépare pour la suite. Heureusement pour nous, la Team des copains de MECOJIT nous propose sa pagaie de secours, et c’est plus sereins que nous pouvons fermer le sac-pagaie pour monter sur nos VTT, on se voyait déjà bricoler avec scotch et branches, ce sera plus simple. Tout le monde remplit sa gourde à la fontaine et feu !

(Spoiler : la gourde est remplie à un robinet qui n’est autre qu’une dérivation de l’Isère pour nettoyer les combis à la base canoë… Faudra pas s’étonner des nombreux problèmes gastriques ayant eu lieu sur ce raid…)

Section B : VTT 1 – 68km. D+ : 3767 m ; D- : 2 034 m. Durée BBTR : 12h

Une section raide mais vite pliée

L’histoire ne retiendra pas grand-chose de ce long VTT de nuit à travers les stations de la Plagne et des Arcs, où l’intérêt VTTistique fut limité. On appréciera le coucher de soleil sur les hauteurs de Notre-Dame du Pré, qui permet déjà d’apprécier un bout du chemin parcouru avec l’Isère en contrebas.

Cette section permet toutefois de faire du bien au moral puisque nous n’aurons fait que remonter des équipes. Évolution piégeuse avec la lecture de carte au 50 millième pas toujours évidente, et des sentiers qui n’existent pas toujours. La balise K6 est mal placée, croisement piste-piste au lieu de croisement sentier-piste. Cela nous vaudra une belle perte de temps à vouloir jouer le beau jeu et suivre le sentier de descente indiqué qui n’était pas le bon… Beaucoup de déniv très raide, jusqu’à la fin de la section. On espérait se laisser glisser tranquillement vers l’AT mais que nenni,  montée sur route bien raide avant l’AT au-dessus de Sainte-Foy, on avait une moyenne de 2 km/h tout en étant sur le vélo…

On rejoint l’AT parmi les 10 premiers, pointant 30 min des 8h de repos obligatoire pour une microsieste et préparer les affaires pour le trek montagne suivant. Le temps passe vite, il faut remplir l’eau à la rivière, la filtrer, préparer ses pieds, la nourriture.

Etienne a déjà du mal à s’alimenter depuis le début du vélo, il va falloir gérer…

Cette fois c’est le dos de Rémy qui est trempé : 2ème camel percé, irréparable cette fois. Perte de temps et coup au moral pour moi, heureusement j’ai une gourde flexible de 1L en rab, moins pratique, je demanderai sur toute la section à Fabien de me la prendre dans la poche arrière !

Rappelez-nous, la prochaine fois, on fera tout avec les gourdes…

Section C : Trek 1 – 53 km. D+ : 4 535 m ; D- : 4 720 m. Durée BBTR : 29h

Le GROS morceau du raid, voyage en Haute Montagne

Allez, sacs chargés (équipement trek classique + chaussures d’alpi, crampons, baudrier, longes de via, casques & co + nourriture pour 24h), on y va.

Tout n’est pas rentré dans les sacs à dos, on se balade un sac plastique de nourriture à la main, des gros touristes…

Nous remontons le vallon du Charvet, on est au bout du monde, c’est magnifique et très sauvage. Donc sur le papier tout va bien, sauf que pour Etienne ça ne passe pas, impossible de manger, douleur au ventre, à la bouche, à la gorge. Démarrer un trek de + de 24h comme ça avec derrière encore 4 jours de course, c’est dur. Le doute et les pensées sombres arrivent, pourquoi faire ce genre de course, pourquoi ne pas rentrer à la maison, retrouver les filles et reprendre une vie normale… Bref, de toute façon, là où on est, pas trop le choix que d’avancer, de balise en balise, en espérant que les choses s’amélioreront. On bascule alors côté station de la Rosière avec retour de la civilisation, puis direction l’hospice du Petit St Bernard. Pause fastidieuse, contrôle matos montagne (ok !), on se ravitaille d’une crêpe a nut’ et d’un coca, ça nous fait un bien fou mais pour Etienne ça ne passe toujours pas. On repart, ça monte dré, puis on bascule col de la Forclaz avant de remonter tout le vallon jusqu’au Plan de la Forclaz, c’est absolument magique.

Vallée très sauvage, c’est là qu’on prend conscience des dimensions de ce territoire de jeu que Pascal et l’équipe RIF nous fait traverser. On avance, tranquillement, pour se préserver, la route est longue et il faut assurer. On est dans les mêmes temps que DSN et les Panthères, ça permet de discuter un peu de temps en temps (et de faire de la pub pour le GRAM !).

Etienne serre les dents, on ne parle pas abandon, la ligne d’équilibre est fine mais on tient le choc. Bascule au col giga-raide, on voit le glacier ! Et quand on se retourne, on commence à se dire qu’on l’a déjà bien entamé ce monstre de Trek qui pouvait paraître insurmontable ! La montée vers le glacier se poursuit, on traverse des troupeaux de marmottes.

Rémy : Passage à vide pour moi, rien à voir avec Etienne mais je ne mange pas grand chose, hypo, hydratation pas ouf, manque d’entrainement, j’ai la tête qui tourne et des jambes en mousse, je laisse des plumes dans le raide pierrier jusqu’à la neige.

Le vent se lève, on se demande ce que cela peut donner au sommet… Vu d’en face, comme toujours, ça parait raide ! Mais au final, le pied du glacier est abrité et le parcours est ajusté pour nous faire éviter la crête ventée, on s’encorde et c’est parti. Petit passage magique au coucher du soleil, entre les crevasses… On n’a pas froid, les perspectives sont incroyables, on slalome entre des cathédrales de neige et de glace, on savoure… Etienne tient le choc, ne mange toujours pas grand chose. Courage, au prochain CP on dort !

On se dépêche d’attaquer la redescente pour profiter du jour, on trottine à l’aise en crampons et on rattrape les copains des DSN74 – équipe 4 et on a juste derrière nous l’équipe 21 Les Panthères Absolu. Traversée rubalisée jusqu’au refuge, on trouve les bénévoles qui nous annoncent qu’on ne peut plus dormir au refuge car c’est plein et qu’il faut qu’on aille au suivant, 3h plus loin. Ou alors on dort dehors, ici, dans le pierrier… Notre urgence est de requinquer Etienne donc on guette dans l’entrée du refuge (d’autres équipes dorment) on doit bien pouvoir se serrer, et je pense aussi aux 2 équipes qui arrivent derrière et misent là-dessus… Au final le gardien accepte que nous dormions dans la cuisine, génial ! On pose 3h de sommeil direct, affaire sèche, bivy bag, c’est plaisir ! Malgré la dureté du carrelage le sommeil vient facilement.

Et grâce à la dureté du carrelage, le réveil est également facile ! Que c’est bon de ne pas se lever transi de froid ! On repart ragaillardis, vers 2h du matin 1/2h devant les 2 autres équipes. Départ en descente, il faut guetter un sentier qui part sur la droite. On arrive sur une moraine, tiens c’est bizarre, pas la bonne orientation… On remonte, petit chemin comme on cherchait, top. On remonte, le chemin disparaît. De nuit, on est dans un pierrier immense, puis sur un immense névé, on ne voit pas les formes au loin… Il faut trouver une faille dans le cirque rocheux pour passer de l’autre côté. On farfouille et déjà on voit venir les frontales des deux autres équipes. Les panthères font comme nous et on se retrouve ensemble à chercher dans le vallon, les DSN sont plus haut à chercher le chemin qui part sur la droite. Mais bon, manifestement ce n’est pas très fluide car ils avancent et reculent. On remonte un pan de neige, on tombe sur un glacier, c’est quand même bizarre il n’y a aucune trace… Trop craignos, on enlève les baskets et on enfile les grosses et les crampons, au moins, on ne se posera pas de question. D’après la carte, on doit passer derrière deux petits pics “évidents” un peu plus bas que la barre qui forme le cirque de la vallée. Cela va faire deux heures qu’on tourne, on ne progresse pas et on gaspille l’énergie retrouvée au refuge, c’est dur ! Questions existentielles, on se pose et on sort la tente d’urgence pour attendre le lever du jour ? On remonte au refuge se recaler ? On continue de chercher ? En éclairant fort on semble apercevoir les deux fameux pics, là où on cherchait au début. Allé, on y va, ça semble passer derrière via une belle langue de neige, mais quand même c’est vraiment curieux qu’il n’y ait aucune trace et pas de sécu… les DSN ont abandonné leur recherche en haut et nous ont rejoints, les Panthères sont parties au font de la vallée. On décide de contourner par en bas, en parallèle le jour se lève… et oui ça fait bien 2h qu’on farfouille au même endroit… et c’est là que tout s’éclaircit : nos deux fameux pics ne sont pas au 1er plan mais au 2nd… donc il faut traverser plus bas encore un poil avant de remonter… Allez, on se remobilise pour avancer. Les 2 équipes nous sont passées devant, le moral n’est pas au top, mais bon encore une fois, pas bien le choix, on avance péniblement jusqu’à passer au col et retrouver – enfin – un chemin. Allez, pause pour enlever les grosses et remettre les baskets, puis on enquille. L’estomac d’Etienne n’est toujours pas là, mais il fait jour et le jour a toujours eu un effet magique sur Etienne et côté orientation c’est plus simple donc on déroule et le terrain est très ludique et splendide, on se régale. Bouquetins et chamois sont de la partie, habiles et gracieux… On remonte les deux équipes et on accélère (tout est relatif, disons qu’on garde un rythme constant sans faire de pause intempestive !) pour rejoindre le refuge du col de la Croix de Bonhomme, où l’on arrive pile à 7h30, l’heure du petit dej donc on en profite ! On se pose à table au milieu des randonneurs. Muesli, thé, pain & confiture, c’est comme à la maison ! La nuit m’a vraiment remis de la mine dans le crayon, l’appetit est là, miam. Les deux autres équipes feront pareil, et eux aussi rencontrent des problèmes côté digestion… Etienne repart avec sa tartine de confiture à la main et la mangera cm par cm dans la traversée suivante, magnifique crête de la Gitte… ce sera déjà ça de pris ! La suite est plus roulante, on enchaine jusqu’au départ de la via Ferrata que l’on aperçoit au loin puis de plus en plus près, en même temps que le brouillard se lève. Via ferrata du Roc du Vent en plein brouillard, ambiance ! Le pont suspendu du milieu n’est pas laid. On est tout seul, on ne voit plus les équipes derrière nous. A la sortie de la via on était censé suivre les indications des guides pour prendre le chemin le plus court, mais comme on les a oubliées on joue la sécurité et on fait le tour pour récupérer le chemin officiel qui nous mène à l’AT.

Au détour d’un chemin, quelqu’un nous encourage, et Rémy s’exclame “ ha mais c’est Cricri !” “ vous avez pas vu Emilie ?” “ben non on a fait le tour” et là voilà qui crie pour qu’Emilie nous entende et nous rejoigne ! En même temps on continue la descente, ça nous a requinqués ! Et puis après c’est VTT, ça va forcément nous remettre Etienne en ordre de marche, on y croit… 

A la transition Christine, Noé et Emilie sont à fond, ils nous donnent un peu des nouvelles de nos supporters, ça fait du bien à tout le monde !

Vigilance sur les infos transmises, un commissaire de course tend l’oreille 🙂

Hé, dites-donc les gars, on n’aurait pas fait la moitié du déniv déjà ? c’est bon ça !

Section D : VTT 2 – 49 km. D+ : 1 590 m ; D- : 2 700 m. Durée BBTR : 13h

VTT bigoût

VTT de jour dans le Beaufortain, tous les ingrédients semblent présents pour en profiter un max. Sauf que Pascal a prévenu : nous allons trouver des occasions de le maudire. Sur la carte, on identifie une montée difficile qui se profile à la sortie de St Guérin. Avant cela, ça déroule avec un sentier à vaches un peu technique (Rémy : manque de lucidité dans les ornières pour moi, des micro-perte d’attention me font choir à plusieurs reprises !) pour contourner Roselend et une longue montée vers le col du Coin. Le genou de Maëlle tire un peu, on change le réglage de la selle et on allège un peu le sac, ça ne passe pas tout de suite, on tente le dangereux plan B anti-inflammatoire et ça passe, et le problème ne reviendra plus du tout sur le raid. Ouf ! Sur la piste, on croise Absolu 1 avec 2 estomacs en vrac. Echange d’encouragements et de médicaments puis c’est reparti. Sylvain, le caméraman qui les suivait, prend notre roue et nous accompagne jusqu’au bout de la montée et du 1er portage jusqu’au col du Coin (easy, il nous double, nous filme, nous redouble, nous refilme…), avec de belles images de brouillard, puis bascule en descente ludique ! Direction le refuge de la Coire qui nous accueille chaleureusement en nous proposant une omelette aux patates ! Miam, même Etienne n’y résiste pas 🙂 c’est de bon augure pour la suite…

Jusqu’au lac de Saint Guérin avec quelques pauses pour contourner les troupeaux à l’heure de la traite, avec bonus bouse bien fraiche. On nettoie bien les embouts de bidon ! La remontée semble tenir toutes ses promesses avec un lonnngg portage de 400 m de D+. On désosse le vélo de Maëlle pour l’alléger et les garçons portent ses roues, quelques centaines de grammes en moins, ça change tout ! Arrivés en haut, l’orage se profile. Maëlle commence à dire qu’on n’est pas en sucre mais heureusement Etienne ne lâche pas l’affaire et tous aux abris sous un chalet miraculeusement présent à proximité, c’était moins une l’orage éclate juste au-dessus de  nous, on laisse passer le gros de la pluie puis on repart sous une fine bruine, plus une moins fine grêle. C’est reparti pour une traversée magnifique sous le Grand Mont où les nuages se déchirent après l’orage. Mais la fin de la galère portage n’est pas terminée. Les sentiers en balcons sont inroulables et il nous faudra bien 4h pour rejoindre, à pied, le col de la Bâthie. C’est bien fatigués mais plein d’espoir qu’on attaque la descente vers Albertville. Malheureusement, malgré quelques virages coupés par la piste VTT “la Toutafond” au début, on la quitte rapidement pour se diriger vers les pistes forestières au fond du vallon. C’est ballot, porter le vélo pendant des heures pour descendre dré dans le pentu des pistes forestières… On se console en se disant que les km passent vite. Il ne faut quand même pas mollir sur l’orientation avec toutes ces pistes, mais Etienne est bien présent, ça va vite. La Bim Bim Team rejoint rapidement la transition suivante, déterminée à pagayer de nuit pour mieux dormir ensuite.

Section E : Packraft 2 – 11 km. D+ : 10 ; D- : 30 m. Durée BBTR : 3h

L’Isère par jour blanc, on gère !

Alors qu’on se prépare, Joseph et la 400 Team 2 sont déjà sur l’Isère et ça a l’air d’inquiéter l’orga qui se pose des questions sur la sécurité de la navigation de nuit, avec un peu de débit supplémentaire à cause des orages. Finalement, avec quelques consignes pour les passages des 3 ponts, on peut partir nous aussi descendre la rivière. Une fine couche de brouillard à fleur d’eau, éclairée par nos frontales, nous empêche de voir plus loin que quelques mètres devant nous. On se dirige à l’ouïe et en contrôlant sur le côté que la berge et ses arbres restent à proximité. Les consignes sont contradictoires. Au milieu du pont ? A gauche ? De toutes façons on découvre les piles au tout dernier moment donc on passe là où le courant nous a amené. Heureusement la navigation est facile, et même si on se laisse déboussoler quelques fois par des gravières invisibles, la sortie de l’eau est vite arrivée. Direction l’AT, sans encombre à travers champs, pour 2h de repos salvateurs sur lit d’herbe et au calme, bonheur.

Section F : Trek 2 – 54 km. D+ : 4 370 m ; D- : 3 660 m. Durée BBTR : 20h

Le Trek des Bauges, fraise des bois 

Autre gros morceau du raid, avec un trek pour traverser les Bauges qui devrait marquer le corps et les esprits. La partie sur le sommet de Chaurionde est annulée pour contourner par la station de la Sambuy. A la lecture de la carte, ce trek annonce beaucoup de passages en forêt, sur piste ou sur route (difficultés administratives ayant manifestement contraint le parcours…). Nous voici partis dans l’ascension du col de Tamié. Première surprise de la journée, un cri “Allée la Bim Bim” survient à la sortie d’un hameau, Bart-S vient à notre encontre au détour d’une balise, matinal le bougre. Rien de mieux pour donner un méga coup de boost à toute l’équipe !

La forme est bonne, on allonge le pas sans se mettre dans l’orange et les paysages défilent. Oh, un panneau Annecy, on rentre ? 2 options se présentent à nous une fois arrivés au col : la première nous fait faire moins de distance et plus de dénivelé, la seconde nous fait contourner par la vallée. On choisit celle-ci. Bien nous en a pris ! une belle coupe plus tard et nous voici sur les hauteurs de la Sambuy en train de cueillir quelques fraises des bois. En redescendant vers le parking de la station, nous apercevons au loin une équipe. Cool, on ne doit pas être si lent que cela. La descente vers St Ruph se fait au pas de course et nous voici rejoignant l’équipe de Jo, 400 Team Naturex 2, qui se ravitaille au bord de la rivière. Ils avaient choisi l’option directe. La motivation est au top, on prend soin de nos pieds, de nos estomacs, et nous voici face à un nouveau choix d’orientation. Cette fois, on prend l’option “dénivelé”, l’équipe de Joseph l’option “à flanc” et cette fois-ci ce sont eux qui gagnent. Tant pis, nous maintenons un bon rythme, on esquive un chantier forestier placé en plein milieu de l’iti (“On fait tomber des arbres sur le chemins, faut pas y passer”), et nous croisons l’équipe estonienne pour la première fois du raid lors d’une pause agréable sur les bords du golf de Giez.

Nous voici dans la bataille pour la place de 3 ! Allez, poursuite de notre long bonhomme de chemin par le bas des Bauges. Les chemins / routes que nous empruntons ne sont pas très intéressants, et ça chauffe les pieds. C’est à ce moment-là que nous croisons des autochtones qui nous indiquent que 2 filles en Dacia Duster nous cherchent. Encore des supporters ! Emilie et Fiona nous font la surprise de nous accompagner sur la première partie de la montée suivante. Rémy : Elles me trouvent au pire moment du raid pour moi, des douleurs soudaines me lancent les aducteurs et isquio, je ne sais pas ce qui m’arrive mais je n’en peux plus… Les filles nous laissent pour continuer seuls notre chemin vers la balise K26. L’indication du roadbook est claire : “Bord de sentier, altitude 1020m”. On remonte le sentier. L’altimètre affiche 1020 m, toujours pas de balise. 1040m, 1050m, 1060m… on fait le choix de se séparer et de ratisser le secteur pour trouver cette balise. On redescend de 150 m, puis on crapahute à droite et à gauche (calvaire, on ne s’entend plus, on ne s’écoute plus, on ne se voit plus), toujours rien. Notre patience en prend un coup. Se serait-on trompés de vallon ? Les altimètres sont-ils bien calés ? Y a-t-il un autre sentier en rive gauche, de l’autre côté du ravin ? Faut-il comme parfois au Raid in France remonter le lit du ruisseau pour y trouver la balise ? 1h plus tard, la mort dans l’âme, dernière issue : remonter le sentier et se recaler en haut. C’est reparti sur le sentier. Altitude 1090 m, la balise ! Rah ! à chaque fois c’est la même chose, on ne pousse pas assez loin. Il va nous falloir rattraper les équipes de devant que l’on sait loin puisqu’on ne les a pas croisées en train de chercher avant nous… tant pis c’est le jeu. On se console en se disant qu’on a la balise et que c’est le principal, et qu’on n’aura pas été les seuls à perdre du temps dessus ? On retrouve un journaliste anglais sur le plateau, qui interview Fabien : “it is Wonderful” qu’il dit le zigoto. On rigole bien et ça nous remonte le moral, même si le CP suivant se laisse désirer. Il s’agit de débrancher le cerveau pour la suite, avec une looooongue descente vers l’AT suivante et son canyon. Au milieu, on rattrape l’équipe de Jo, en perdition à cause de leur orienteur malade physiquement & mentalement. On recale tout le monde en retrouvant le chemin qui disparaissait après une piste récente non cartée, et la discussion permet à tout le monde de passer le temps et de se remotiver. Joseph nous fera part d’une belle hallucination dont il a le secret : “Etienne ! la balise ! tu l’as prise ? là juste dans le village !” “Non Jo, regarde, tu peux te rendormir, il n’y a rien ici”. huhu, tu nous auras manqué Jo pour ce raid. Heureusement qu’on s’est croisé plusieurs fois ! 

Section G : Canyon-Spéléo – 5 km. D+ : 250 m ; D- : 140 m. Durée BBTR : 4h

Ah GLA GLA GLA 

Comme la nuit dernière, décision est prise de poursuivre par l’épreuve froide et humide en pleine nuit pour mieux se sécher et reposer après. Claire est là à l’AT pour nous remonter le moral, (trop coooooool !!) merci ! Rémy : Je suis épuisé à cet AT, les jambes dures comme du chien, le moral dans les chaussettes mouillées, complètement inefficace pour gérer cette transition. On a eu la bonne idée de laisser le réchaud dans les caisses et la soupe aux nouilles mi-cuites fera grand bien.

Le canyon est rapide, mais les combinaisons 1 mm ne suffisent pas à nous tenir au chaud ! Notamment dans les nombreuses vasques où il faut nager. Miracle, la combi serrée et le froid font disparaître comme par magie tout mal de jambes ! Je me remets dedans grâce à cette section technique. Mais quel enfer ces vasques froides, les riverains se sont plaints de cris dans le canyons et j’admets avoir lâché quelques jurons ! On joue la sécu en rappelant tous les sauts. Quelques questions existentielles dans la partie du canyon où on est censé passer en opposition pour éviter de se coincer sous la cascade, sauf que physiologiquement mesurer 1.6 m à cet endroit n’est pas bien pratique ! Maëlle y laissera quelques plumes, mais tient le choc. Puis fin du canyon, marche aquatique, avant de reprendre la natation – ils nous avaient prévenus, vasques de 200 m de long ! Bon l’avantage c’est qu’on n’a pas du tout envie de dormir avec ça ! Sortie de la rivière, on enchaîne par la spéléo, et c’est là qu’on se rend compte qu’en fait on n’avait pas froid comparé aux 10°C de l’ambiance souterraine ! Mais la grotte est vite pliée, on peut se remettre au sec pour entamer la remontée de la fin de section, un raidillon à travers champs avec environ 183 clôtures à franchir. On est au coude à coude avec les Estoniens qui ne sont que 20 min devant nous et que l’on aperçoit à chaque transition depuis le début du canyon.

Arrivée à l’AT, on pose 2h de sommeil, gazon à la belle étoile, tout comme les estoniens (boulodrome à la belle étoile pour eux), alors en 3e position pour eux et 4e pour nous… l’équipe de Jo est restée se requinquer auprès du feu avant le canyon…

Section H : VTT 3 – 31 km. D+ : 1 030 m ; D- : 1 390  m. Durée BBTR : 7h 

La section de la BBT

Top réveil on y va. Le moral est bon, on a bien dormi et mine de rien, les sections qui nous restent ne nous font plus très peur… Lever efficace, petit coup d’eau aux transmissions fort éprouvées par la boue des sections précédentes. On part seulement quelques minutes derrière les estoniens, au soleil levant. On les remonte, puis on s’arrête juste avant de les doubler pour enlever une couche. On les remonte de nouveau (c’est quand même hyper efficace pour pas s’endormir que d’avoir une équipe à doubler en montée piste !) et cette fois-ci on les passe et là -craaaaac… “Etienne, j’ai un problème de dérailleur !”. C’est Fab. Les Estoniens repassent… Etienne et Fab réparent, Etienne râle, ça bricole ça bricole, ça marche ! Allé on y retourne. Traversée du plateau du Revard puis sortie de bois, les choses sérieuses vont démarrer puisque la montée se termine et que la méga descente démarre, et nous, on a les crocs !!

Etienne coupe, on double les Estoniens en toute discrétion et là on met les watts, le sentier est technique, le kiff. L’orientation n’est pas simple mais Etienne est au top dans la carte, ça déroule. On se régale dans la descente vers le pont de l’Abîme. Mais dites-donc, on serait pas en train de faire une section VTT sans galère et avec une descente 3 étoiles ? Cool ! Au milieu de la descente, Fab s’arrête d’un coup. Rémy est derrière lui, Maëlle et Etienne juste devant. “Etienne, Etienne” il crie, “Elle est où Maëlle ??”. Bon juste 2m devant lui à peu près… mais il parait qu’à ce moment je ressemblais à Rémy ! Bref, bonne tranche de rigolade on finit notre descente. Sur la fin, on retrouve une portion obligatoire à pied, on se rend compte que la roue arrière de Rémy tourne bizarrement, et après examen de près, qu’il a perdu la vis qui tient le triangle arrière ! La cata, il reste 40km de vélo et ça tourne plus rond, si on continue d’autres pièces pourraient rendre l’âme… On enfile 2 colliers rislan en attendant et on ramasse quelques bouts de bois qui pourraient avoir un diamètre compatible… On finit doucement la section, encouragés par Jérem et Guillaume, on réparera plus tard, à l’occasion de la transition en temps neutralisée… Pour l’instant il faut mettre cette incertitude sous le tapis et poursuivre notre chemin.

Section Ibis 1 : Trek 10 km – 3h

L’exotisme local

Transition rapide. Sur l’AT, il n’y a que 8 caisses à vélo, les nôtres et celles des Estoniens. On ne traine pas, et on repart seul, on a donc au moins une transition d’avance. Mais ça risque de ne pas suffire car le raid se termine par un looooong kayak sur du plat et nos ptits bras risquent de ne pas faire long feu sur ce type de terrain… Donc on ne lâche rien !

Départ le long du Chéran par un sentier de pêcheur qui roule tout seul, brossage de dents devant les yeux amusées de Jérémy et Guillaume (“Attends, je prends une photo pour les enfants !), puis on rejoint le lit de la rivière, une pépite qu’on aurait dû faire en packraft mais faute de niveau d’eau suffisant, que l’on pratique à pied. Je suis grave déçu en bien par cette section. On ne prend probablement pas les voies les plus rapides mais c’est pas grave, c’est absolument splendide ! On se régale, on a la rivière pour nous tout seul, un peu de nage, un peu de psychobloc (escalade au-dessus de l’eau), c’est incroyable… Fin de la section, on voit du monde qui arrive à notre rencontre, cool encore des copains ! Laure, BartS, Ded, haha, on se poserait bien avec vous coolos toute l’aprem au bord de la rivière ! 

Mais bon, y a un vélo à réparer et une 3e place à renforcer donc on enchaîne… 

Transition express, toujours pas d’équipe qui arrive. On dépose les caisses à vélo pour enclencher les 3h de neutralisation, puis on se pose plus sérieusement et on commence à tailler notre fameux bout de bois pour venir remplacer la vis manquante dans le vélo de Rémy… Taillage idoine à l’opinel, taraudage au forceps, aidé par quelques coups dans le cadre avec les galets du Chéran, ça dépasse de 10 cm (faut de la réserve s’il casse) mais ça semble tenir… Y a plus qu’à tester !

Section Ibis 2 : VTT Transition – 18 km – 3h imposées

Coup de chance, la section suivante est hors chrono car sur la route. Les arrêtés sécheresse interdisent en effet de poursuivre sur la rivière. Nous avons 3h pour rejoindre l’AT suivante ce qui est largement suffisant. Comme il n’y a pas de pression chrono sur cette section c’est bien soporifique et en plus il fait au moins 40 °C à l’ombre… Pause à l’intermarché de Rumilly pour ravito par les garçons, pendant ce temps Maëlle en profite pour dormir (merci les gars !). Nos achats : du yop, du saint moret, du pain frais, des tomates, et du stick à lèvres anti-UV (on a pris cher en montagne et c’était y’a trois jours, ouille ouille ouille ça pique).

Puis on attaque la montée finale, et là un grand camion blanc nous double et s’arrête sur le bas côté. En sortent 5 personnes au taquet : “Allé les bimbims !!” C’est Franck, Myriam et leurs 3 enfants, on ne savait même pas qu’ils suivaient la course ! Ils nous encouragent et sont à fond, et nous indiquent qu’ils habitent à 1.5 km de l’arrivée, tiens, ça peut nous intéresser… On rejoint rapidement l’AT et avec l’équipe de tournage qui nous attend pour voir comment on gère cette période de la course. Pour l’instant, le vélo de Rémy a tenu, mais on n’a fait que de la route et pas bien raide… On discute on discute, on en oublie de piquer un ptit somme…

Section J : VTT 4 – 20 km. D+ : 700 m ; D- : 930  m. Durée BBTR : 3h 

VTT

Une épée de Damoclès de la taille d’un tout petit bout de bois.

Section assez courte et binaire, avec une montée sur la montagne du Gros Foug pour rejoindre Motz et l’embouchure du Fier sur le Rhône. On monte tranquille, en gardant le rythme. Rémy met pied à terre rapidement pour soulager le fameux pitit bout de bois dans les montées raides. Pour une fois on ne râlera pas sur la descente sur piste sans intérêt, car elle nous permet de préserver le vélo de Rémy qui ne tient qu’avec sa mini branche et par l’hyperstatisme de son cadre… Etienne est seul dans la carte (Rémy : ah oui, j’ai oublié mon porte-carte dans mon hall d’immeuble, m’en suis fait prêter un par les Gones (MERCI), mais les vis ont lâché avec les vibrations, décidément…), et il enchaîne les intersections au taquet. Ou est l’Etienne au bout du roul’ du trek Haute-Montagne ? Loin ! On est rapidement à l’AT suivante où il s’agit d’équiper les packrafts pour descendre le Rhône. Rémy nous concocte des sandwiches Bocuse (les bénévoles sont un peu jaloux, on pourrait se faire embaucher dans la team cantine !). Prêts à repartir, Rémy jette un coup d’oeil à la carte et trouve étonnant que cette section aquatique commence par remonter sur la colline… “Euh Etienne, on a déjà pris cette balise ?” Blanc. “Heu non… je l’ai zappée. J’étais focus sur l’intersection, j’ai zappé la balise”. Ah ça fanfaronnait à l’arrivée après cette belle section et avec la fin du raid en vue ! Mais après une vérif règlement, ce n’est pas trop tard, ouf, merci Rémy. La Team se remobilise et c’est parti pour remonter les 150 m de déniv jusqu’à la dernière balise oubliée. L’aller au sommet est vite plié, tout le monde est bien réveillé, et l’équipe suivante ne nous a pas rattrapés… 

“Allez Go go go !” lance Fabien, galvanisé par la fin approchant, en retournant son vélo d’un geste leste juste après le pointage de la balise.

Et “CRACK”, fait le petit bout de bois qui avait si bien tenu jusque là.

“P*t**n !” fait Rémy…

Mais il ne reste que la descente pour retourner à l’AT, au pire, on courra à côté du vélo… Ça va tenir ! 

Section K : Packraft 3 – 18 km. D+ : 10 ; D- : 25 m. Durée BBTR : 3h

Cette fois c’est bon, on peut embarquer sur les packrafts pour descendre le Rhône. Lola, Mathias, ZachZach et Mahé sont là pour nous encourager au passage du barrage de Chautagne ! Merci ! Maëlle et Etienne sont “à la maison” sur le territoire CNR. Malheureusement, on arrive avant les gros débits de la pointe du soir, mais il reste un peu de courant et la section est vite passée, entre les méandres du Vieux Rhône et les vols de Hérons à la tombée du jour. On n’a pas encore sommeil et c’est vraiment chouette. D’autant plus qu’au détour d’une berge, Zélie Charlotte sont venues elles aussi nous voir ! Merci Chanchan ! Allez, ce n’est pas le moment de pleurer, on file vers l’arrivée ! 

Section L : Kayak – 30 km. D+ : – ; D- : – m. Durée BBTR : 6h

On part sur cette dernière section alors que la nuit tombe, et toujours personne en vue derrière nous. Pourtant, on leur laisse encore quelques occasions de nous rattraper avec l’entrée du canal de Savière qu’on peine à trouver, on tente d’accrocher les bateaux entre eux pour manger et se reposer à tour de rôle mais ça ne marche pas bien, puis un petit aller-retour entre l’Abbaye de Hautecombe et la balise (pas facile de se repérer la nuit ! ). Mais le sommeil nous tombe dessus en plein lac, enfin surtout sur Rémy qui galère dans une demi-conscience à mettre la pagaie dans l’eau. Il faut dire qu’on lui avait promis qu’on dormirait en kayak et qu’on ne ferait pas toutes les 2 sections d’un bloc… Fabien et Etienne chantent à tue-tête pour se remobiliser, Maëlle ne dit mot mais ses bras bouillonnent derrière Rémy pour garder un peu de mouvement.

Le faux-rythme est terrible (moi j’crois pas qu’on était dans un faux rythme, on a mis le même temps que les autres). D’autant que de nuit, on éteint les frontales pour ne pas être éblouis par la pagaie et on a une horrible impression de faire du sur place sur le lac, face à un courant et vent de face, c’est psychologiquement difficile. Etienne se retourne alors, et aperçoit 2 lumières qui se rapprochent ! “Vite ils nous rattrapent” ! Branle-bas de combat, ça crie, ça s’énerve, mais le rythme revient et c’est stressés et les épaules en feu qu’on rejoint la balise suivante à l’embouchure de la Leysse. Emilie est là encore pour nous encourager, mais pas le temps, ils sont juste derrière nous ! Et pour avoir vécu ça 3 ans plus tôt en Croatie, se faire doubler en kayak de mer de nuit sur la dernière section d’un raid, c’est pas rigolo… Etienne et Maëlle échangent de place dans les kayaks, et c’est parti pour la dernière ligne droite, enfin il doit bien rester encore 10 petits km…. On remonte l’embouchure en aller-retour, et paf, voilà les frontales qui se présentent à l’entrée… mais qu’est-ce qu’ils font ? Pourquoi ils ne tournent pas vers nous ? Ils traversent ? Ha ben en fait c’est pas eux ? Juste des voitures sur la route au loin ? Mais en vrai, on est sûr de les avoir vus non, juste derrière nous, depuis tout ce temps ? En regardant derrière, les lumières sont toujours là, mais étrangement fixes. Une hallucination sans doute. On garde quand même le rythme, avec un peu d’espoir mais quand même pas super sereins. Rémy se battant contre son sommeil (FLOUTCH FLoutch flouch fZzzz Hein oui, je pagaye ! FLOUTCH FLoutch flouch fZzzzZ Hein ?).

L’arrivée se rapproche ! Et là sur la plage, Emilie, Franck, Chanchan, Roby, Zélie et Charlotte ! 4h du mat’, vous n’êtes pas couchées ? Merci d’être là ! A l’approche de la plage, on pose les pagaies, on appelle nos supporters, ils nous répondent… quelle émotion !! ça y est, on y est ! Les larmes aux yeux et le cœur gros, tout débordant de l’intensité vécue nuit et jour à 4 mais se sachant plus de 30 au taquet 24h/24 à suivre notre course sur le téléphone en whatsapp ou carrément sur le parcours, plus tous les autres qui nous ont suivis de leurs côtés, tous ces amis qui ont cru en nous probablement plus que nous… Merci ! Merci pour tout ce soutien ! 4h du mat’, la Bim Bim Team, 10 ans après son premier RIF, croise la ligne d’arrivée en 3ème position…

Sur cette course reine, le RIF, la plus belle, la plus sauvage, technique exigeante, celle qui nous ressemble le plus, quel honneur et quel bonheur… Merci Pascal, merci l’orga, merci les bénévoles, on vous aime et s’il vous plait, continuez votre distribution de bonheur à l’état pur, à l’état brut…

4 coéquipiers soudés, il ne pouvait rien nous arriver ou au contraire tout pouvait nous arriver, on était prêt à y faire face… Etienne, une domination incroyable de la carte, et une fois l’estomac dompté, une aisance physique monumentale. Fabien, notre boulet de service dans une forme exceptionnelle (mais comment fait-il ??), prêt à porter 2, 3 sacs à dos en même temps, trop facile, et toujours capable de dégainer une bonne vieille blague vaseuse (vous saviez qu’il y a une montée à Saury ?) ou à envoyer du steack pour accélérer en toute circonstance, un monstre de mental. Rémy, comme toujours, solide, fiable, polyvalent à l’extrême, posé, ça roule et ça déroule toujours en forme et toute en bienveillance avec ses coéquipiers. Et Maëlle, le ptit truc qui essaie de suivre ses 3 boys en se nourrissant de tous ces moments forts qui nous marquent à vie, la plus motivée, et qui sait nous le transmettre quand le moral baisse… 

Quelques chiffres : 

400 km

16000 m D+

0 cL de vomi

5 nuits passées dehors

6h de sommeil effectif pendant les 8h de repos officiel, sur 109h de course (un record) : 2h30 au refuge Robert Blanc

1h30 après l’Isère de nuit

1h30 après le canyon de nuit

38 équipes au départ, 32 finishers (mais incomplètes), 25 classées, 8 full race

Plus de 2000 messages sur la Bim Bim Fan Zone (chaaaampions de la galaxie des supporters !!!)

4 étoiles, pour l’accueil à l’arrivée chez Myriam et Franck !

Les découvertes de ce RIF : 

La purée mousseline ! (merci Jojo !)

Le portage de vélo en kit

On peut faire des top 3 sur des ARWS

Un raid au sommet !

Voilà 6 mois qu’on l’attendait, le raid des dentelles 30h est enfin confirmé !

Gillou est au taquet, bien que quelques égarements au Jura4 Pattes l’aient un peu refroidis, Maëlle et Etienne ont l’air en forme mais comptent bien cette fois-ci ne pas oublier de balise (toujours ce Jura4pattes), et Fabien est à fond pour démontrer l’efficacité de sa préparation trail-confinement à ses équipiers ! Cerise sur le gâteau, on a Nini et son camion flambant neuf pour nous accompagner sur cette aventure. Feu !

Direction le Lubéron et la petite ville de Pugey. Après un début d’automne bien chaud, c’est en short qu’on débarque dans le sud. Oula ! le Mistral nous rappelle que l’hiver n’est pas loin et que ce n’est pas sur cette édition qu’on devrait souffrir de la chaleur. On est bien content de retrouver tous les copains, avec cette année notamment pas moins de 3 équipes de Gones Raideurs sur le départ !

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Pizalp – Le projet de traversée des Alpes par Greg et Flo.

Cet hiver 2020, Grégoire et Floriane filent à Vienne pour commencer une longue traversée des Alpes.

L’idée : découvrir des massifs méconnus, pas très loin de la maison. Et ça commence dès février avec un paquet de raids à ski inédits.

Toutes les infos sur le site de Passeur d’Emotions, AKA Gréguide, AKA Grégoire Lestienne.

https://passeurdemotions.com/pizalp-le-projet/


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Adventure Race Croatia 2019

Par la BimBimTeam, avec les commentaires de Maëlle, Fabien, Gilles, Etienne

Photos : BimBimTeam ou organisation ARC

Fraîchement revenus de la Réunion, les têtes étaient déjà à programmer la saison suivante. Alors que Joseph s’envole pour l’Amérique, Fabien veut repartir vivre l’aventure avec nous. La team 2012-2014 is back ! 2 manches ARWC nous font de l’oeil notamment, l’Ecosse en août et la Croatie en septembre. On choisira finalement la 2ème, même si nous avions déjà eu l’occasion de visiter la région. Cette fois-ci, ce sera “the hard way” !

C’est le rush pour les inscriptions. En 10 jours c’est rempli, et cela tombe alors que Fabien et Etienne viennent de tenter leur 2ème chance au tirage au sort UTMB et TDS… Finalement la réponse sera positive pour tous : TDS, UTMB, ARC… ouille ouille ouille, le programme de la fin d’été s’annonce chargé, il faudra être prêts !

Mais déjà l’été a ses rebondissements, avec Rémy qui chope une mauvaise maladie, le mettant à plat pour quelques semaines. Il préfère sauter son tour pour cette fois-ci. On se tourne alors vers une nouvelle tête pour la BimBimTeam, Gilles, fidèle Gônes Raideurs, qui en deux temps trois mouvements se libère et se motive pour partir en Croatie avec nous.

Tout est donc en place pour cette manche ARWS. Mais voilà, Etienne abandonne à 70 km à la TDS pour une inflammation du genou. Fabien subit exactement le même sort à l’UTMB. Moral en berne et genou en vrac, il leur reste 1 semaine pour se réparer. Heureusement, ils ont des bons ostéos et c’est vaillants qu’on se lance, Fabien, Etienne et Maëlle pour un samedi (J-3) de préparation logistique, pendant que Gilles enchaîne journée de boulot puis les 40 ans d’un pote d’enfance après avoir fêté son propre anniversaire une semaine plus tôt (belle préparation !). Départ le lendemain dimanche pour 13h de route, direction Pakostane, Croatia !

1er défi, on part sans remorque… Mission accomplie : on a réussi à rentrer caisses à vélo, matos et 1 vélo dans la voiture, 3 vélos sur le porte vélo, vive les opel combo !

Un trajet globalement sans encombre, sauf à l’approche de la frontière croate où je m’aperçois que ma carte d’identité est restée à la maison… A la douanière, on propose en échange nos plus beaux sourires, mon permis de conduire, une copie sur mon téléphone de mon passeport et la réservation du camping… Elle nous laisse passer après quelques réprimandes et un “bon courage pour le retour, ce n’est pas Schengen la Croatie !”. Ouf ! ça aurait été ballot de s’arrêter là !

Le road book ayant été fourni plusieurs jours en avance, nous avons pu préparer pas mal de choses depuis la France. Ce qui nous permet d’arriver sereins sur place, de s’enregistrer facilement (les vérifs sont une blague par rapport au raid in France…) et d’aller faire quelques plongeons et de tester la boule lyonnaise à la croate.

Il faut toutefois mettre tout dans les caisses puis filer au briefing de course. 

En démontant sa roue arrière de vélo, Etienne la laisse tomber à la renverse et la roue libre explose ! Branle bas de combat ! Comment on remonte ça ? Heureusement internet est là, mais surtout les voisins de la 400 team qui nous aident à chercher une pièce manquante. Alors qu’on s’apprêtait à filer acheter une roue au premier magasin ouvert (à 30min de route), la pièce est retrouvée et tout redevient vite en ordre. Ouf ! on peut souffler, tout est prêt, emballé, pesé.

Section 0 : Trek – 0.5 km

Le départ est donné dans les rues de Zadar. Maëlle nous ayant placés aux avant postes, on sera dans le groupe des premiers bateaux à embarquer même si Fabien échappe de son sac le tube de crème solaire à peu près 45 secondes après le top départ et manque de se faire écraser par le peloton enragé 😉

Section 1 : Kayak – 32 km

Ce premier kayak consiste à relier l’île de Pag au littoral non loin de Paklenica. La section est longue mais splendide.

On prend l’option de traverser le canal dès le début pour longer la côte jusqu’à l’AT (aire de transition). Rapidement seuls, on tente de garder le rythme métronomique imposé par Étienne et Maëlle, prenant soin de s’alimenter et beaucoup boire car les températures grimpent vite. On aura raison car beaucoup d’équipes souffriront de coup de chaud par la suite. Malgré le vent de face, on termine la section en un temps honorable de 5h et on sort modestement du kayak vers la 15 ou 20ième place. La transition n’est pas hyper rapide, le temps de se dessaler un peu, prendre soin de nos pieds puis de charger les sacs pour un premier long trek.

Section 2 : Trek – 40 km ; + 2 200 m / – 2 150 m

Ça commence doucement par un kilomètre vertical, où on double quelques équipes en souffrance, dont les 400 team que nous croiserons pas mal tout au long de ce raid. Allez, courage, vous aurez le temps de vous en remettre… Arrivés sur le plateau, de beaux passages de crapahute dans les lapiaz et les falaises de calcaire nous attendent.  La nuit est déjà là.

On se permet un petit détour pour récupérer de l’eau et descendre sur Paklenica en plutôt bonne position. Quel plaisir que ce trek de début de raid, chemins techniques magnifiques et on est en forme pour en profiter…(Note : Trek à refaire avec les copains et les enfants ! enfin sans la partie via ferrata sans baudrier, un peu trop engagé…)

Jusqu’à maintenant, les balises étaient évidentes, pas cachées. Sauf qu’on ne trouve pas la dernière avant l’AT… mais elle devrait être là, au niveau des bancs : “boulder behind the benches” ! on tourne 10 min, puis on finit par rejoindre l’AT en disant que la balise n’y est plus. Les bénévoles nous disent que si si, elle y est, un peu cachée. On repart alors, désappointés, et on tombe sur 3 ou 4 équipes cherchant la balise à l’endroit prévu. Elle sera dénichée finalement à 30m derrière le chemin. C’est rageant de perdre du temps comme ça, mais restons motivés, la route est longue !

Section 3 : VTT – 64 km ; +1 400 m / – 900 m

Allé, c’est parti pour accélérer l’allure ! Etienne aux manettes, l’orientation déroule avec une efficacité incroyable et on n’a pas à réfléchir. On se fait rattraper à vive allure par des finlandais très bruyants mais que nous doublons à chaque intersection. Ils finissent par rester derrière nous, attendant que nous trouvions la balise du belvédère. La carte nous entraîne ensuite au pied d’une graaaande montée piste de plus de 1000 m de dénivelée. Les finlandais nous déposent, on s’arrête manger et on se fait encore doubler par deux équipes, puis par les 400 team. C’est reparti, c’est dur et long, on s’accroche et s’entraide comme on peut pour éviter que Maëlle ne dorme littéralement sur le vélo. Qu’est ce que ça peut être soporifique le vélo sur piste de nuit… Vivement la descente… Mais bon, 1h plus tard je me réveille enfin, ce qui permet d’accélérer un peu l’allure, ouf ! Le vent est très fort, donc on alterne entre chaque épingle vent de face et vent dans le dos. Au final c’est pas mal car ça aide aussi un peu à rester éveillé… On discute avec les 400 team et on finit la montée ensemble, on enfile une couche pour combattre le froid bien cinglant, puis on passe devant à la descente. 

VTT, summit (de jour c’est mieux quand même… )

Rien de technique mais ils avaient bien sommeil aussi… On rattrape deux autres équipes. La fin de la section est assez longue et vallonnée, on n’en avait pas fini avec la montée… Paysages de moyenne montagne, on se croirait dans le Jura !

Section 4 : Trek CO – 25 km ; + 850 m / – 1 450 m

Départ pour cette nouvelle section tranquille, la fin du VTT nous a un peu fatigués. Les estomacs ne sont pas au top, ça tient mais bon. On monte donc doucement, le temps de se refaire. La section est plus technique en orientation, peu de chemins, on navigue entre genêts, forêt, crête. Une équipe nous double, mais on ne s’affole pas, on se refait une santé. La progression est lente et le brouillard ne nous aide pas à dynamiser l’allure… Puis enfin, le soleil perce, les perspectives sont de descendre à dré dans un long pierrier – première petite alerte de ma cheville gauche qui tourne un peu trop au milieu des lapiaz. On rejoint ensuite le col au loin. Les 400 team sont sur nos pas et avancent manifestement plus vite que nous sur ce début de section. La carte indique un chemin conduisant à la balise, sur l’autre versant de la montagne. On tente de le rejoindre, en vain. Pas de chemin. Coup au moral pour moi, la progression est encore plus lente, en dévers dans la forêt en slalomant entre les rochers… Mais bon, y a pas le choix, on ne va pas faire demi tour de toute façon… sortie de forêt, on file sur l’autre crête rocheuse, coche la balise puis on se pose pour un bon repas et un léger strap pour assurer le maintien de ma cheville. Les 400 team arrivent alors, ce qui nous remotive, on n’a pas été les seuls à galérer manifestement… On repart alors en descente sous le soleil. Passage également au bord d’un gouffre de 200 m de profondeur, utilisé en base jump selon l’orga… :

Petite traversée de rivière qui n’est pas pour nous déplaire, chacun sa technique, sac à dos dans sac étanche ou contenu du sac dans sac poubelle 🙂 En tous cas, ça rafraichit et c’est tant mieux ! Les battements des pieds lors de la traversée de rivière ont réveillé la douleur et chaque pause de pied est minutieusement réalisée pour ne pas risquer d’amplifier l’affaire, ma progression sur ce dernier km ralentit l’équipe car il m’est impossible de courir, mais bon l’AT approche, il y aura sûrement un médecin ou du matos pour refaire un strap plus solide…

Section 5 : Kayak – 20 km

… mauvaise  pioche, ni médecin, ni matériel médical, j’attendrai d’arriver à la Transition suivante en sortie de kayak pour utiliser l’elasto que nous avons dans nos caisses… Le tracé nous fait d’abord emprunter la rivière puis débouche sur la mer. Ici encore, c’est incroyable… Section très belle dans ces grands espaces et côtes majestueuses…

Bon j’avoue ne pas trop me rappeler de la 1ère heure de la section, mais chut, il ne faut pas le dire à mon coéquipier de kayak… L’AT est 5 étoiles. Douche, eau chaude, nouvelle cheville pour Gilles… Mais ne traînons pas trop, les 400 team arrivent peu après nous.

Section 6 : Trek CO – 15 km ; + 700 m / – 300 m

Très joli trek dans les marais salants puis la montagne à proximité, au coucher du soleil et lever de lune.

On jardine un peu pour trouver la balise au sommet en ayant voulu éviter la coupe dans les falaises, mais rien de méchant.

Puis tout s’enchaine bien, les 400 team nous remontent alors qu’on se posait des questions sur un chemin qui ne collait pas à la carte, donc on poursuit ensemble, c’est très sympa. Arrive alors l’instant fatidique de la balise 27 des éoliennes… Enfin un instant qui a bien dû durer 2h… Le topo : La balise est positionnée à l’angle d’une ruine, à l’issue d’un ancien chemin. La réalité : la montagne est pleine de ruines et murets pas tous cartographiés, et les éoliennes tournent à côté de nous mais ne sont pas sur la carte. Avec les 400 team on se pose, ça s’annonce complexe. Ils coupent à dré dans la pente, Etienne choisit de revenir sur nos pas. Il trouve une trace, on descend et on guette l’alti. D’un coup, on entend un cri des 400 team puis plus rien. Le doute arrive… Etienne continue de descendre, on voit des ruines, on cherche, pas là. Etienne nous dit, c’est plus bas. Moi j’indique que si les 400 team ne sont plus là, c’est qu’ils ont dû la trouver, donc qu’on est au mauvais endroit… erreur fatale…On coupe à flanc un peu plus haut que l’altitude supposée de la balise pour tenter de tomber dessus. ça ne progresse pas bien dans les buissons épineux alternés avec les lapiaz. On trouve plein de ruines et de murets mais pas les bons. Chou blanc, on remonte 70m de déniv pour se recaler sur la piste. On redescend là où les 400 team étaient descendus. Rien. On remonte, on file au sommet pour se recaler, on redescend. ça fait déjà environ 1h qu’on cherche, 3 équipes arrivent et continuent plus loin sur la piste. Etienne insiste : “ écoutez, franchement, pour moi, la balise elle doit être là, sur notre toute première trace”. On redescend, le moral dans les chaussettes et les doutes qui s’accumulent… On se retrouve au point initial où on a fait demi tour, Etienne devant, 2 min plus tard, c’est bon les gars ! Chapeau bas pour notre orienteur, et belle leçon, ne pas se faire embarquer par les autres équipes… Incroyable qu’on n’ait pas vu passer les 400 team lorsqu’ils l’ont trouvée ! Sur ce on donne la balise aux 3 équipes derrière nous, c’est le jeu, on rejoint rapidement l’AT…

Notre trace gps en bleu…

Section 7 : VTT – 73 km ; + 1 250 m / – 500 m

On choisit de s’accorder une pause sommeil au TA suivant. Transition rapide, puis réveil programmé 1H30 plus tard. Le confort est sommaire (quelques planches de bois feront office de lit) et la qualité du sommeil n’est pas au rendez-vous.  En effet, plusieurs équipes dorment déjà dans ce refuge et les réveils ne sont pas programmés à la même heure ! Joseph, j’ai pensé à toi pendant 30s en me demandant si j’arriverais à m’endormir… mais en fait moi je n’ai eu aucun souci pour bien dormir huhu… Moi nous plus, je pense avoir pris une demi-seconde pour m’endormir… Bref il est 1H30 quand notre réveil sonne,  et 10 min plus tard le temps qu’on arrive à sortir Gilles du fond de son Bivi-Bag… à mon réveil quelle surprise de voir Fab et Étienne déjà prêts… Oups, va pas falloir trainer. La transition n’est pas ultra efficace mais nous enfourchons tant bien que mal nos montures 15 min plus tard. Le rythme de la Bim Bim Team est bon. Nous parvenons à doubler une équipe (probablement des Slovènes) grâce à un choix d’orientation ultra rapide d’Etienne. La section se passe bien, les kilomètres passent assez vite, peu de difficultés techniques pour nous réveiller. Au lever du jour, nous croisons les 400 Team sur une balise en aller-retour sur un single tutti frutti, on en aurait bien pris plus ! Plus que 5 min de retard alors que nous sommes partis au minimum 30 min derrière eux de la bergerie ! Cool, ça nous donne un bon coup de boost au moral et nous entamons la dernière montée requinqués ! En haut, une looonnnggguuueee ligne droite avec un vent de face terrible nous conduit à la transition suivante.

Section 8 : Trek CO – 22 km ; +/- 1 012 m

Une bénévole vient alors vers nous pour nous signaler que notre balise GPS ne fonctionne plus et qu’il faut la remplacer. Les souvenirs du RIF 2017 remontent et nous pensons immédiatement à notre fan club qui a dû s’inquiéter derrière l’écran ! Transition rapide, nous voulons perdre le moins de temps possible pour enchaîner sur cette section trek montagne qui s’annonce très technique et pas très roulante.

Le vent souffle toujours aussi fort et les gouttes de pluie nous fouettent le visage. Pour couronner le tout, un orage éclate au dessus de nos têtes… ambiance, ambiance !

Nous rejoignons les 400 Team dans la montée, ils sont abrités derrière un rocher pour se changer. La première balise n’est plus très loin. Etienne la trouve au pied d’un rocher en forme de visage (non, non, ce n’est pas encore une hallucination !).

Les 400 Team rebroussent chemin en nous voyant trouver la balise. La balise suivante est plus compliquée à atteindre. Il faut suivre une crête herbeuse en alternant avec quelques montées / descentes de part et d’autre des sommets. En plein brouillard, Etienne nous conduit sans ciller directement à la balise. Puis on hésite sur l’itinéraire pour la suite, de la forêt pour rejoindre la balise 39. Les 400 team arrivent et choisissent l’option coupe, qui nous inquiète un peu, il y a une couleur bizarre sur la carte, on ne sait pas trop ce que ça signifie…On choisit donc de tenter de rattraper un chemin, en avançant très prudemment pour ne pas se rater… mais pas de chemin… donc on abandonne l’idée et on file à travers bois, pour retrouver la piste en contrebas de la montagne, sur le versant opposé de celui choisi par les 400 team. Malgré la fatigue, nous avançons à un rythme correct. L’option choisie par l’équipe doit nous permettre de joindre cette balise en contournant la montagne. Pour gagner un peu de temps, nous empruntons un raccourci qui nous oblige à quelques mètres supplémentaires de D+. La carte est trompeuse et les dévers dans les champs nous pompent de l’énergie. C’est dans un état de fraicheur proche du néant que nous parvenons à cette fameuse balise et que nous enchaînons en trottinant sur 8 km sur une piste pour revenir à l’AT et tenter de remonter quelque peu notre retard… Petit coucou à Alaïs et son équipe qui arrive sur cette transition, cette section ne devant pas être bien facile de nuit… courage !

Section 9 : VTT – 45 km ; + 550 m / – 700 m

A nouveau une mauvaise surprise en arrivant puisque notre balise GPS ne fonctionne toujours pas. Le bénévole me dit de bien la mettre sur le dessus du sac. Je lui ai dit qu’il est bien gentil, mais que je peux difficilement mieux faire, la balise GPS se trouvant dans la “capuche” du sac à dos !

Nous attaquons la section suivante, annoncée comme la plus sympa au niveau pilotage VTT. Sacrée bonne nouvelle, on attendait cela avec impatience ! En plus, il fait encore jour et les lumières de fin de journée sont superbes ! Malheureusement, lors d’une descente sur un single très sympa, la tige de selle télescopique de Gilles ne veut plus remonter. Tant pis, on continue comme ça. Traversée de champs, on échange par geste avec un berger et ses moutons, perplexe et amusé de nous voir ici. Fabien se demande si les épouvantails qu’il voit sont des « vrais gens » ou l’inverse (c’était bien des épouvantails !).

Une des balises suivantes est positionnée au milieu d’un lac d’un bleu éclatant. Strip tease express et je plonge dans le lac pour aller poinçonner. Malheureusement pour le reste de l’équipe, un selfie est obligatoire sur cette balise, il faudra donc se mouiller !

Aller-retour express (avec un coéquipier nudiste dans l’équipe, à vous de deviner qui…), mais des sangsues en ont profité pour se coller un peu partout… sur les fesses, sous les aisselles… miam ! Allez, pas le temps de trainer, surtout qu’après le tige de selle et les sangsues, c’est mon porte carte VTT qui cède, il est temps que cette mauvaise spirale cesse d’autant que la nuit tombe et nous arrivons finalement à Knin, sur un rythme qui diminue petit à petit.

Section 10 : Trek CO Château fort – 4 km ; +/- 150 m

La transition n’est pas très efficace, nous croisons les 400 Team qui repartent déjà de la CO… nous sommes désormais bien seuls au monde ! La CO dans la forteresse est assez pénible, nous mettons du temps à trouver la balise B, mais heureusement on bascule dans le château fort ou c’est plus ludique. (note : revenir avec les enfants !). Etienne nous déniche les balises plutôt rapidement. Avant de repartir, on repère un petit resto qui nous prépare des sandwichs maison délicieux ! Ca fait toujours un peu de bien à l’estomac… et au moral !

Fin de cette section, réunion d’équipe : que fait-on ? Le rythme a baissé, les transitions prennent plus de temps, on est beaucoup moins dans le rythme de course. Unanimement, nous décidons de nous rebooster et de tenter de reprendre notre rythme initial.

Section 11 : VTT – 41 km ; + 250 m / – 100 m

Section qui s’appelle selon l’orga “easy on the legs” mais pas du tout easy pour les fesses. D’abord une montée sèche sur la route puis une piste caillouteuse qui tappe, toute plate. Très vite, sur le plateau, on perd notre énergie et tout le monde se dort dessus. Etienne lâche un peu plus tard : “heu, j’ai dû m’endormir, je sais plus où on en est”. La traversée du village suivant aide à se recaler puis on s’endort au bord de la route pour 1h de sieste réparatrice. Rien de mieux qu’un petit lit de cailloux pour une bonne nuit !

Comme toujours le réveil est glacial mais on se réchauffe vite sur les vélos. Le rythme n’est pas mauvais et on arrive rapidement à la transition pour la via ferrata. Moi je commence à avoir bien mal aux fesses et je découvre que j’ai deux ampoules en formation à la jonction avec la selle… bon c’est pas très glamour mais surtout je me demande comment je vais faire pour rouler encore 90 km sachant que ça ne peut qu’empirer…. ça m’apprendra à rouler sans cuissards ! et la nok, souvenez-vous, c’est la vie…

Section 12 : Trek Via Ferrata – 5 km ; +/- 200 m

Absolu est entrain de dormir. Ils sont impressionnant de maîtrise, après un départ difficile (coups de chauds?), ils poursuivent leur chemin en prenant le temps de dormir toutes les nuits, et remonteront finalement à la 5ème place, 4h30 devant nous ! 

Les pieds douloureux, on met les baskets et les baudriers pour ce trek/via ferrata. Il s’agit de rejoindre un canyon puis de le suivre en marchant sur une vire équipée de câbles. Rien de méchant, mais ça nous paraît bien long (il fait nuit – on ne voit pas grand chose). Petite hésitation à la sortie du canyon mais on rejoint rapidement l’AT pour repartir en vélo. 

On tombe alors sur les suédois qui nous demandent gentiment de leur prêter nos baudriers. Huhu, drôle d’idée de vouloir partir en via ferrata sans équipement et en chaussure de vélo 😉 On leur prête bien évidemment notre équipement (sauf les chaussures) en échange d’une bière à l’arrivée !

Section 13 : VTT – 25 km ; +/- 400 m

VTT de transition assez rapide, mise à part quelques minutes d’arrêt pour :

  • Fabien qui laisse tomber de son sac, à une vitesse de 50 km/h environ, juste en fin de descente et au pied d’une remontée route bien sèche, le tube de pastilles de sels,
  • et que Gilles-MacGiver en profite pour s’arrêter bricoler sa tige de selle qui reste en position basse : à l’aide d’un bâton pour faire tuteur, d’une lanière pour le maintenir et d’une chaussette pour protéger le cadre (neuf) de son vélo et le voilà reparti comme en 40 ! ou plutôt comme en 90 car ce vélo nous fait passer par une balise posée sur un tank de la guerre yougoslave (selfie!).

Et découverte du « perfect circle » annoncé par l’orga, pas mal :

Section 14 : Trek – 18 km ; + 400 m / – 600 m

Et c’est revigorés par un beignet offert par un bénévole qu’on se lance dans ce dernier trek. Si tout se passe bien, ce soir on dort dans un lit !

En plus ça commence bien car pour une fois les chemins cartés existent vraiment ! Cela nous empêche pas de se rayer un peu les jambes lors d’une coupe. C’est alors qu’on rentre dans le parc national de Krka où un bar propose sandwichs et crêpes. S’en suit une grosse séance de shooting avec le photographe trop content de nous voir ici, et nous trop contents d’être là, la rivière et ses petites chutes d’eau est magique (Note : revenir ici absolument ! on vous promet les photos dès que l’orga les envoie…)

Il nous laisse lorsque le chemin remonte en plein caniard. Ouch quelle chaleur ! Pour une fois j’arrive à suivre la carte avec Étienne et profites de ce trek malgré une forte chaleur sur le plateaux….La baignade à l’arrivée est la bienvenue. Les pieds n’en peuvent plus. Heureusement, le trek c’est fini !

Section 15 : VTT – 55 km ; +/- 700 m

Allé, c’est reparti pour un dernier VTT. Pas mal de route pour commencer. On s’arrête dans la descente demander de l’eau à l’habitant. Une mamie bien gentille, qui parle fort bien anglais nous offre ce ravitaillement et petite discussion sur l’histoire de la Croatie. 

On est quand même un peu fatigués, et les raidillons sur la route ne suffisent pas à nous réveiller, au contraire. Les impressions de déjà vu se multiplient. “Ce village on y est déjà passé” “regardez, c’est le lac du 2ème kayak !” alors que pas du tout. 

Simplement ça fait 4 jours qu’on pédale, qu’on a dormi que 2h et qu’il fait super chaud.
Maëlle en oublie même de manger, ou joue à la fourmi en ayant gardé précieusement son sandwich “pour plus tard”. Et surtout j’ai mal aux fesses, impossible de s’assoir correctement sur cette selle et d’y appuyer pour de vrai, sur les pédales… Fabien veut me faire ingurgiter un anti-inflammatoire mais il finit par comprendre que ce n’est pas la bonne solution. Bilan : elle se retrouve dans le dur et il faut la gronder pour qu’on s’arrête à l’ombre et qu’on mange un morceau.

Ca va un peu mieux, mais la suite ne va pas nous aider à sortir de cette torpeur. Une quinzaine de km interminables de faux plat montant sur piste en ligne droite nous attend. Les absences se multiplient. Gilles : “hey les gars, d’un coup je me suis retrouvé tout seul ! Fabien : “C’est marrant, je ne me souviens pas que je te suivais. Maëlle n’en peut plus du mal de fesses et de cette montée soporifique et interminable et le cercle vicieux du faux rythme se met en place. Je me décide alors (un peu tard?) à prendre le sac de Maëlle et à la tracter, espérant relancer toute la troupe ça fonctionne à moitié, Gilles et Fabien luttant contre leur somnolence. On parvient quand même au dernier sommet de cette aventure, un joli point de vue où nous serons filmés et photographiés une dernière fois. On prend le temps d’un coca et d’une bouteille d’eau au bar (détail qui aura son importance pour la suite), puis c’est parti pour une belle descente VTT. Gilles et Fabien s’éclatent sur leur nouveau vélo. ça fait plaisir 🙂 

Section 16 : Liaison trek 1 km

Transition pour rejoindre nos kayaks, on discute avec les bénévoles, on se refile nos sachets bjorg (on ne veut plus en manger, vivement les pizzas…), on prépare tranquillos les cialumes juste avant la tombée de la nuit. Bref, on prend notre temps, plus qu’une section à faire, rien de particulier (croit-on), on est tout seul (croit-on), donc on profite !

Section 17 : Kayak – 14 km

Last but not least, 3 à 5h (annoncées) de kayak  nous attendent. Le coucher de soleil est magique, le lever de lune encore plus.

Lors des derniers kayaks, l’équipage Gilles et Fabien était à la peine pour suivre Maëlle et Etienne. On décide alors de tenter d’attacher les premiers sur les deuxièmes (enfin, ça dépend dans quel sens on compte). Laisse trop longue ? impossible, le 2ème bateau fait dériver le premier. Laisse trop courte ? ça marche ! mais il ne faut pas trop pagayer derrière sous peine de pousser le premier bateau et de le faire tourner. Menfin, ça c’est l’excuse pour se la couler douce, non ? Le rythme semble satisfaisant. Puis c’est sécurisant de rester bien ensemble la nuit au milieu de la mer. C’est donc un bateau accroché dans la vague ce celui de devant que notre équipage s’en va boucler cette aventure. 

La navigation de nuit n’est pas évidente et la vitesse de progression trompeuse (le temps moyen pour cette section est de 2h30 finalement). Cette île, c’est laquelle, et celle là ? non c’est pas possible, on est déjà là ? Cette lumière, là, c’est au 1er ou 2nd plan, et c’est un bateau ou un phare ? Bref, on est bien calé en passant le détroit à 6/7km du départ. Mais 30min plus tard c’est le doute. La nuit on voit plein de lumière le long des côtes alors que sur la carte au 1:50000 seules les agglomérations sont faciles à repérer. Pourtant on devrait être bien là ! Le doute l’emportant, on décide de prendre le temps (10 min) pour aller sur une plage demander confirmation (et non pas prendre une pizza). Le temps (10 min) pour Fabien d’enfiler son kway et on repart. Le temps surtout pour les suédois d’Uppsala de nous passer devant, pagayant bien plus vite que nous. Partis 40 min derrière nous au kayak, ils arriveront 10 min devant. C’est ce qu’on appelle une leçon ! C’est donc un petit peu amère qu’on arrive sur la plage à l’arrivée, 9e place, qu’on trinque avec l’orga et les suédois – les mêmes à qui on avait prêté les baudriers, les traîtres ;), qui nous avouent alors nous avoir pris en chasse derrière notre prêt de matos, ce qu’on était loin de soupçonner… Quelques bouts de pizzas et vite, au lit.

Arrivée !

Quoiqu’il en soit, notre objectif 1er c’était de finir la course le vendredi soir en full race, Objectif atteint ! Franches rigolades et grande cohésion. 1er raid avec Gilles, au top…

Souvenirs des balises photos : La mission, arriver à être tous les 4 sur la photo et avec le n° de balise en prime. 

Retour au camping pour une 1ère nuit salvatrice… interrompue à 1h30 par le réveil de Fabien (en vrai c’est pour ça qu’on l’aime, comme quand il sème tel le petit poucet le matos de son sac) D’ailleurs, Etienne se lève et me jette la montre dessus d’énervement^^. Alors que moi j’étais déjà tellement loin dans mon sommeil que je n’ai rien entenduLendemain, on lit tous vos messages… Sacrée source de motivation  que de vous savoir derrière nous, pour avancer dans les moments durs, merci !

Ptit dej gargantuesque, lessives, rangement, sieste, baignades, débrief avec les copains des autres équipes, dernière baignade, que c’est beau !

Je fais cette petite photo des gars qui plongent (on la recadrera plus tard hein), Fabien passe à côté de moi l’air de rien mais bon, je commence à le connaître, m’attrape et me pousse à l’eau, juste le temps de jeter mon téléphone sur le ponton… ouf ! Une magnifique action d’avoir réussi à viser le ponton !! J’en rigole encore…

Puis cérémonie de clôture. Les Suédois qui nous avaient doublés prennent une pénalité de 2h pour absence de lampe strob et de couteau aux vérifs matos ce qui nous permet de retrouver la 8e place…

Et chapeau bas pour l’orga de l’ARC, du beau boulot en tous les cas, on vous recommande !

Les souvenirs reviennent progressivement, souvenirs, qui, comme pour chaque raid long, promettent une saveur si particulière et durable… Images, paysages, chemin parcouru… L’Aventure en Equipe…

Puis 2e nuit complète avant le raid après le raid, retour voiture, 13h (ça fait gonfler les pieds, un vrai Hobbit), il fallait au moins ça pour digérer le raid… Frontière : on dégaine nos 4 T shirts du raid et 4 sourires immenses, ça passe à l’aise.

Retrouvailles avec les filles, quel bonheur ! Merci à nos parents, on vous fait tellement courir, traverser la France dans tous les sens pour gérer les relais de garde pour qu’on puisse se faire des vacances entre copains… merci !

La fin d’un raid, c’est un œil qui rit, un œil qui pleure… vivement le prochain !…

… et pour la petite anecdote, une semaine après notre retour, Etienne reçoit un appel d’UPS, pour la réception d’un colis. Pourtant, aucune commande récente… il ouvre le colis… rempli de chocolats… Allez, excuses accordées les Uppsala, promis, la prochaine fois, on vous prêtera nos baudars, mais comptez-sur nous pour envoyer les watts derrière…

RIF 2018 – 3ème partie

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« Y’a plus qu’à »

Par la BimBimTeam, avec les commentaires de Maëlle, Rémy, Joseph, Etienne

Lien vers la 2ème partie.

… Arrivés à l’AT, l’orga nous apprend que l’heure limite de départ en kayak a été avancée à 15h. Il est 13h45, va pas falloir trainer !

SECTION G – Trek (+ cordes) / 3 km

Transition express, on enfile les baudriers pour un rappel qui nous amène dans un lit de rivière asséché. En sprint sur le fond de la rivière, sur-motivés, nous reprenons Absolu2, un peu moins rapide dans cette progression dans les gros rochers. Avec la mer en visu, nous savons comme eux que ça devrait le faire pour arriver à l’AT à temps.

SECTION H – Kayak de mer / 37km / 0 m D+ / 0 m D-

Arrivés 14h30, on est LAAAARGE et on a donc 30mn pour s’équiper. Et on les prendra, le temps d’un contrôle matos et d’un briefing sur les conditions de navigation et les passes à viser pour éviter les vagues déferlantes. Pas d’urgence particulière à gagner 5 minutes sur cette transition. La houle sera modérée, mais suffisante pour ambiancer la section. Les équipes suivantes (le lendemain) n’auront pas cette chance ! Car le vent ajouté à la houle aura entrainé un mal de mer chez de nombreuses personnes… Ce kayak est entrecoupé d’un CP à mi-chemin sur la côte, où nous devrons nous arrêter pour passer la nuit. Nous naviguons avec Absolu2 et les suisses. Sauf problème, les équipes n’ayant pas embarqué aujourd’hui ne reviendront pas sur nous. De la même façon, il sera difficile de rattraper les équipes de devant. C’est le jeu des darkzones ! Aucune raison, donc, de dépenser trop d’énergie dans ce premier tronçon au coucher du soleil, sauf de débarquer avant la nuit.

 

 

Nous profitons donc à 100% de ce moment (60% pour moi, qui ai tendance à piquer du nez++ ! Je préviens Joseph derrière moi “si tu vois que mon rythme baisse, c’est que je suis en train de m’endormir, crie-moi dessus !”), en jouant à aller chercher le surf dans ces belles vagues. On est en compagnie parfois de l’orga, dont Gilles sur le bateau, ou de journalistes qui nous accompagnent en bateau (voire en palme masque tuba et requins pour une photographe plongeuse !), on discute avec Absolu. Arrivés au CP à la tombé de la nuit, on peut maintenant apprécier quelque chose de peu commun en raid aventure : presque 10h d’immobilisation, la possibilité de prendre une douche, et la perspective d’un resto ! Poulet aux mille graines de vanilles au menu. On n’est plus habitué à manger de telles quantités alors on n’arrive pas à terminer… Un comble, alors qu’on pèse déjà plusieurs kilos de moins que notre poids normal. On profite de ce créneau pour ENFIN finir de lire les messages reçus, que c’est bon ! Merci !! Même Béatrice la bénévole de la food team nous a ajouté un message à la main, derrière tous vos messages. Sympa !

Joseph joue les banquiers pour les suisses, qui veulent prendre une chambre d’hôtel. La BimBim choisit de rester dans la course et de bivouaquer sur l’herbe douillette du CP avec Gilles L., pour 6h de sommeil d’une grande qualité (heu… t’exagère un peu là non ?;) Je valide la qualité grand luxe de la nuit !  Trop grande peut-être, car tous ratons notre réveil. Par miracle, ou par habitude, Rémy finit par ouvrir les yeux, et réveille toute l’équipe, et malgré le retard du réveil de 20 minutes, notre préparation est efficace. Les deux autres équipes nous rejoignent sur la plage, nous partirons tous à l’heure (5h du matin) pour ce deuxième tronçon de kayak, qui doit nous amener à Saint-Leu. Sortie au large ambiance pour passer la barre de Corail, mais au final tout se passe bien puis on retrouve notre rythme dans la houle. On apprendra plus tard que deux requins de 2 et 4 m auront été attrapés la nuit à la barrière de Corail… mais ça ne nous aura pas tracassés plus que ça !

Ça se tire un peu la bourre sur la mer. Abolsu2 part vite, les suisses sont réguliers mais plus rapides. Ces deux équipes tirent trop au large (et les Suisses oublient de contourner une bouée -> demi-tour !), ce qui nous permet de les rattraper et d’arriver groupés à la transition au pied du Maïdo, le dernier gros morceau de RIF 2018 !

Le kayak de mer était la dernière inconnue du raid (en tous cas pour moi), on est désormais en vélo, dans notre zone de confort, la ligne d’arrivée devient concrète, réelle, c’est un sentiment fort après 6 jours de course.

SECTION I – VTT / 77 km / 2 830 m D+ / 2 730 m D-

Sympa de terminer cette course dans ce groupe de 3 équipes. Absolu2 est plus efficace à la transition et part avec un peu d’avance. Nous suivons de près, les Suisses juste derrière nous. Ça grimpe fort et il fait chaud. Si les gourdes sont pleines, elles se vident aussi vite qu’on fond sous cette chaleur humide de début de journée. L’itinéraire nous conduit à dré dans le pentu, à travers les hauts de St-Leu. On se ravitaille en eau chez l’habitant. Jamais vu une montée aussi raide.“Avec ces pentes à 20%, heureusement qu’il y a pas de neige chez vous !”. Les Suisses se trompent de chemin et prennent un peu de retard. Alors qu’on raccroche et dépasse le train d’Absolu2, Etienne s’en va tête dans la carte jusqu’à l’intersection suivante. Maëlle et Joseph suivent. On s’arrête au début du chemin qui remonte à gauche de la route. Rémy ? Rémy ! Rémyyyy (à crier avec la voix aigüe de Maëlle) !!! On l’aperçoit filer à toute allure plus bas sur la route. On a beau siffler, hurler, il ne nous a pas vus ni entendus. Maëlle attend et temporise à l’intersection. Joseph et Etienne se lancent en descente à la poursuite de Rémy, sous l’oeil amusé de nos amis d’Absolu. Au bout de 2 virages en descente, je me doute bien que je fais fausse route, demi-tour…  Quelques centaines de mètres plus loin, on retrouve Rémy. Allez, chacun prend un peu sur lui pour éviter les tensions (sans objet en fait, on a perdu 5 minutes, mais à ce stade de la course on en a quand même tous un peu marre !), dans quelques minutes on préférera en rire qu’en pleurer (nos cuisses ne sont plus à ça près). Pour moi c’est surtout le soulagement, trop peur de devoir redescendre loin et de devoir tout remonter ce déniv qu’on avait déjà si durement grignoté – rappelons que cette montée pèse près de 2 500 m de déniv d’un bloc…  ! On retrouve Absolu un peu plus loin qui se trompe de chemin. Nos deux équipes restent ensuite soudées une bonne partie de la montée.

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Team Absolu2, compagnons d’aventure

On discute, c’est sympa et ça passe le temps plus rapidement car les routes sont bien monotones. Alors qu’on se rapproche de la couche nuageuse et de la pluie, chacun s’arrête à son tour pour s’habiller et manger. Les suisses en profitent pour passer devant, à bon rythme. On hésite sur une option d’itinéraire, laissant Absolu2 reprendre la 2nde place de notre groupe de 3. Vu la météo, on se décide pour l’option route. L’occasion de redoubler Absolu2 qui s’est arrêté pour une microsieste. On terminera seuls, les Suisses s’échappant devant, Absolu2 juste derrière.46318052_10155587937676353_1703517315313696768_o

Peu avant le sommet, on a quand même le droit de quitter enfin cette route pour basculer sur de la piste pour mon plus grand bonheur, on croise 3 traileurs qui sont en fait des membres des équipes “retired” FMR et Agde. Merci pour les encouragements ! On discute, on discute, oubliant qu’on est en course ! Dernier poussage puis portage, puis sommet ! Petite pause au CP sommital pour enfiler les gore-tex, savourer les quelques 2500m de D+ qu’on vient d’avaler et faire des photos dans le brouillard. Dommage, on reviendra pour la vue sur Mafate… (moi je reviendrai pour de vrai avec Jean-Luc, trois jours plus tard hihi). Les Bénévoles au sommet nous indiquent que les Suisses devant nous sont dans une forme impressionnante, que la descente est hyper engagée, et qu’il s’agit ici pour nous d’éviter la chute…

 

 

Pour la suite, le roadbook indique de suivre les chemins VTT. On ne va pas s’en priver ! On suit la piste noire, pas facile car le sol est détrempé. Après un beau chemin technique sur la crête, la piste s’enfonce en forêt. Ce rappellerait presque la DH de Dany Hart en 2011. Malheureusement, après 6 jours de course, on n’a pas le même flow que ce champion et les racines sont bien glissantes. Pour moi, enfin réveillée après cette interminable montée route ultra monotone et soporifique, l’intégralité de cette descente est l’un des meilleurs moments de ce raid : la forêt est splendide, ça glisse mais ça passe pas mal ! Une des plus belles descentes de VTT de ma vie sans aucun doute… Le sentier devient de plus en plus ludique au fur à mesure de la descente. La BimBim est revigorée, on profite, avec des pauses photos. On entend même quelques “wouhou !”. On ne le sait pas, mais à ce moment-là les Suisses ne sont pas si loin devant nous. Il ne reste plus qu’une bonne partie de liaison dans des zones plus urbaines et dans la Savane de St Paul. Mais ce n’est jamais fini… Les traceurs de l’orga se sont amusés à trouver un itinéraire un peu piégeux, surtout de nuit : on notera particulièrement un sentier miné de rochers cachés sous les herbes hautes, très difficile à la nuit tombante avec toute la fatigue qu’on a accumulée jusque là. Les guidons se font accrocher dans les branches, je chute lourdement sur un caillou, ma hanche s’en souvient encore 15 jours après. On retrouve même Etienne projeté 3 mètres devant son vélo, lui qui ne tombe jamais. Pour moi c’est la cata, les garçons sont devant, je n’arrive pas à les rattraper, j’ai l’impression d’être la seule à galérer et je craque dans ce sentier impraticable… Coup au moral, j’ai faim, et je n’arrive pas à faire 2m sur le vélo sans mettre pied à terre. Mais pourquoi les fins de sections sont-elles toujours aussi difficiles ? L’orientation se déroule sans trop de souci jusque-là, mais la vigilance baisse avec la nuit qui tombe et on perdra un peu de temps sur un aller-retour dans les propriétés privées agricoles juste avant la transition (bananes, mangues, vanille… miam !).

SECTION J – Trek (+ packraft) / 5 km / 0 m D+ / 100 m D-

Dernière transition ! On savoure. Enfin pas trop (si si, les abricots au sirop étaient carrément les bienvenus !), car on a bien envie d’en finir. On troque les vélos contre les packrafts. Un petit chemin nous amène en bas, le long de la ravine St Gilles. La balise est à la confluence, l’embarquement un peu plus loin. On s’installe au milieu des roseaux pour gonfler les bateaux et poursuivre en naviguant jusqu’à la marina de St Gilles. Quelques coups de pagaies plus loin, en slalomant entre les romantiques fleurs qui flottent, on rejoint la mer puis on retrouve Lolo des Gônes Raideurs qui nous accueille sur la plage. Sympa ! et ça sent bon l’arrivée ! Cette fois on y est ! plus que quelques hectomètres sur la plage, on entend la musique, on voit les lumières du village Corail. C’est l’émotion, on retrouve d’abord Jean-Luc qui nous accompagne jusqu’à la ligne d’arrivée. Une toute dernière épreuve nous attend au dernier virage : un bouchon de rhum arrangé fourni par Romu des 400 Team et des traileurs d’Agde que l’on avait croisés au Maïdo. Puis c’est champagne ! Pfiou. Trop d’émotions d’un coup…

La BimBim lé la ! la BimBim la fé !

 

 

Les Suisses sont là pour nous féliciter. La famille du RIF bien-sûr, Pascal, Béa de la food-team, l’équipe d’endorphinmag. D’autres coureurs aussi, quelques-uns croisés en courses, qui ont abandonné ou bataillé parmi les premiers. Tous nous font part de leur considération pour notre course. Difficile de réaliser pour nous. Le chemin était long, extrêmement difficile, mais finalement à la hauteur voire au delà des attentes qu’on en avait. Faut-il qu’on soit si fier de notre classement ? Pour moi il ne représente rien encore, peut-être cela viendra peut-être un jour. Les premiers sont arrivés il y a 2 jours quand même… on a de la marge 😉 Terminer ? ce résultat paraît logique au vu de la prudence et de l’humilité avec lesquelles on a abordé ce défi. Je suis fier de notre persévérance, de notre état d’esprit, de notre préparation et surtout du soutien de notre entourage pour ce projet de fou.

Tout pareil, une énorme satisfaction de voir tous ces mois de préparation se transformer en une semaine entre potes, à gérer notre course avec constance sans aucune tuile majeure. Mon RIF 2012 avait été vaguement gâché par 24h de problèmes gastriques, cette année rien de rien. Trop fier des mes 3 coéquipiers qui ne craquent jamais même dans des moments extrêmes. Toujours difficile de voir Etienne galérer le premier soir, mais on sait qu’il se remet, revient fort et porte ensuite l’équipe sans fléchir jusqu’à la fin du raid, sur tous les tableaux (orientation, endurance, motivation). Concernant le classement, quitte à être 16ème, j’aurais bien aimé finir 15ème 🙂 Mais rien que finir en full race est une grande réussite selon moi. De toutes façons aucune raison de se pavaner vu le temps qui nous sépare du haut du tableau !

Quelle aventure… A vivre, on sent que s’ancrent à vie des sensations, images qui reviendront nous visiter très souvent et pendant longtemps, instants uniques et magiques, qui feront pétiller nos yeux comme ceux de tous les raideurs qui nous ont raconté leurs propres aventures, les raids gauloises d’Yves, de Gilles… Raids gauloises qui me faisaient rêver depuis toute petite, à la lecture de récits de course dans canoë kayak magazine… Alors comment vous remercier vous mes 3 coéquipiers de choc ? Pour m’avoir soutenue, allégée, soulagée, tractée, aidée, pour avoir supporté mes instants de doute et de sale caractère dès que je dépassais mon seuil de faim et de fatigue ? Trop heureuse d’avoir pu partager ça avec vous… Et curieuse de savoir quelle sera notre prochaine aventure… ?? 

Et bien sûr, merci, merci à nos bénévoles à domicile, Lola, Marie, Madeleine, François, Chanchan, Robi, Leslie, et Nounou Catherine qui ont tous géré nos filles comme des champions, peut-être plus fatigant que la course, avec le soleil et les paysages en moins… Un paquet de transitions à gérer, et sur deux semaines en plus !

Merci… Merci à nos filles de nous laisser partir et de nous faire la fête au retour, quel bonheur… 

Merci à Jean Luc, soutien sur place en or, on t’embauche ! 

Et à Sam d’Ertips, Youann, aux Gones Raideurs, à Lola pour les encouragements et tout le matos prêté ! 

A nos deux suiveurs de chocs : Fabien et Matthias, vous avez trop géré la retransmission sur facebook !

Et tous ceux qui nous ont suivis, encouragés, vos messages sont un véritable fournisseur d’énergie !! 

A l’orga, aux bénévoles (si nombreux ! Mention spéciale à Gilles, Jean Michel et Béatrice que nous aurons beaucoup croisés), quel travail, quelle aventure…

Longue vie au RIF ! #messagepourPascal

Et aux Réunionnais, tous chaleureux ! Sans oublier le personnel du camping Ermitage Lagon. On reviendra…

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Fabien, en une de l’écran de la cérémonie

Petite pensée pour Fabien la masse, tu nous as manqué ! Et on aurait bien aimé te voir batailler sur ton VTT en descendant du Maïdo 🙂

Puis très vite, lessives, séchages, empaquetages, valises… Cérémonie de clôture du RIF…

Retour à la civilisation avec une journée d’attente entre l’aéroport et St Denis (mode ville fantôme avec le blocage des gilets jaunes) pour Etienne, Maëlle et Joseph (Rémy et Jean-Luc sont restés quelques jours sur l’île ; mais c’est une autre histoire), partagée avec l’équipe Intersport Lyon DSN74 Hoka, et Jean-Michel, moments bien sympas. Jean-Michel nous sauvera une fois de plus à Paris en gérant au top la logistique retour : notre retard d’avion nous ayant fait rater le train, on vous laisse imaginer ce que ça peut donner une petite dizaine d’équipes de 4 personnes avec chacune une caisse à vélo à recaser dans un TGV… Mais tout s’est très bien passé… Puis à Lyon, retrouvailles sur le quai avec les filles, Robi et Chanchan, youpi !

Et maintenant ?

D’abord repos

 

 

Puis ski, puis… on a forcément un petit coin de cerveau déjà motivé pour imaginer une suite, une nouvelle aventure… à partager….