
Les photos sont de l’orga (merci, elles sont splendides !), ou de nous !
Conquis par l’édition 2023, nous avions signé de nouveau pour 2025, mais avec une équipe recomposée et inédite : Après le Sud Raid 2023, nous avions couru sur des raids de 24h le LSN en Lozère et le LAR dans la Loire avec Etienne, Joseph, Damien et Maëlle mais Etienne avait de nouveau été malade donc n’a pas voulu retenter, et c’est Fab qui le remplace pour l’occasion. Côté Maëlle, pour changer, beaucoup de doutes en amont de la course, avec un entraînement qui reste limité, une charge côté pro un peu trop dense, et c’est dur de laisser Etienne et les filles partir en montagne pendant ce temps-là. Mais bon l’expérience s’annonce sympa, entre ce raid très réputé pour son parcours à la fois sublime et ultra-technique et la composition de notre équipe, au top : Joseph qui atteint le haut niveau en orientation et roule comme une fusée, Dams qui sort de la French Divide avec une super perf, Fab qui enchaîne les trails (et les triathlons mais bon ça on n’assume pas trop), et surtout une bonne bande de potes !
Cette année, rendez-vous à Gap le samedi après-midi sur le lieu d’arrivée de la course, départ inconnu.


Préparation en avant course plutôt efficace, on commence à avoir l’habitude, et Etienne n’est pas loin avec les filles pour nous filer un coup de main. On est content de retrouver tous les copains, les gones Clem Guigui Gillou et Goud, Les jeux de Mollets Lola Alaïs Mat et Emile et tous les autres, DSN, LSN, XTTR63, FMR, Absolu, Ligéraid & co au départ.
Petite pause dimanche matin dans la préparation des caisses matos pour…
… Le prologue
Petit prologue de 2h dimanche matin, que courent également Etienne, Zélie et Charlotte, avec un déroulé ludique, le tout en contre la montre : c’est aussi une des marques de fabrique du Sud Raid, pas de départ en masse et on valide !!
Départ en golf (oui oui), puis VTT, les garçons partent à fond et Maëlle peine à suivre, mais derrière c’est plutôt descendant. Pause course d’orientation dans la forêt en ordre libre, on croise les filles et Etienne c’est rigolo, ça déroule, on n’a qu’un doigt électronique pour pointer donc c’est Fabien qui s’y colle pour tout le prologue. En fin de section, une balise est positionnée au bout d’une île, de l’autre côté d’un petit canal. On se dit qu’on peut gagner au moins 3 secondes donc Fabien se jette à l’eau pour aller pointer la balise… sauf que le sol est de type vaseux, donc il se retrouve couché dans l’eau jusqu’au cou. Bon nous on rigole bien, et lui aussi tout en se disant que son téléphone risque de moins avoir apprécié la manœuvre… On enchaîne sur une belle descente VTT, puis en arrêt chrono on rejoint le centre-ville de Gap. Fab veut alors regarder l’état de son téléphone et se rend compte qu’il n’est plus là… donc 2 options : soit il est tombé dans l’eau lors de sa cascade aquatique, soit avant et avec un peu / beaucoup de chance quelqu’un l’aura retrouvé. Ou sinon on est bon pour refaire le parcours en fin de journée les yeux rivés au sol (téléphone en mode silence bien entendu).
On ne peut pas y faire grand chose pour l’instant donc on suit le mouvement, pour une nouvelle section inédite : après le golf, le curling ! On croise en route Erik à qui l’on demande de faire passer le mot pour la perte de notre téléphone, puis on retrouve dans la file d’attente tous les copains, et Etienne et les filles et Fabien tente d’appeler son opérateur téléphonique pour géolocaliser son appareil, mais sans succès. Curling sur la glace comme des pros avec les balais et tout (bon il nous manque un peu de pratique 😅) et good news à la sortie, l’équipe des Américains a ramassé le tel de Fabien dans une descente VTT ! On leur doit une fière chandelle, soit une bonne tournée de bières, mais qui attendra la fin du raid, à l’arrivée…



Puis petite CO urbaine pour finaliser le prologue, en passant dans des anciens bâtiments de la ville où l’on recroise la bimbim family, c’est ambiance et encore une fois très ludique, et le centre-ville vraiment très chouette, ça donne envie de s’y poser ! On termine le prologue en 4e position, ce qui nous donne notre ordre de départ du lendemain, plutôt confort car cela nous évitera de partir dans le rush. L’orga nous remet alors dans une enveloppe un code mystérieux, 021, qui aura son importance pour la suite…
Départ le lundi matin, rendez-vous à 5h du matin dans Gap pour monter dans le bus, destination surprise. Petite sieste, on se réveille vers l’Argentière la Bessée, et on poursuit jusqu’à Vallouise.
Sortie du bus, puis embarquement 9h15 pour 2 télésièges d’affilée et prendre ainsi gratuitement beaucoup de D+. On se dit que ceux qui suivent nos trackers GPS doivent halluciner derrière leurs écrans de notre vitesse ascensionnelle et de son uniformité ! Fabien en préparateur mental nous fait profiter de cet instant tous les 4 pour partager nos envies, nos objectifs de course : garder le rythme jusqu’au bout, rigoler, et si tout va bien, cela devrait nous permettre d’accrocher le top 5, ce qui ne sera pas une mince affaire vu le tableau des équipes en présence.
En haut du 2e télésiège, l’orga est au taquet, musique au maximum pour une ambiance au top, on nous remet les cartes au débarquement, c’est parti !!…
Section 1 : Trek – Cordes Montagne – 24 km, 2 100 m de D+ : Mise dans l’ambiance en altitude
… Parti pour un beau trek montagne, l’une des 3 longues sections du raid. Patrice nous avait dit au briefing que l’on aurait des chemins jusqu’à la balise 2 et qu’après c’était fini. Mais bon quand on aime on ne compte pas donc on part direct à la sortie du télésiège en mode sanglier au plus court, juste derrière les copains de LSN. Quelques questions existentielles à l’approche de la balise 1, indiquée coude sentier mais au final cachée dans une ruine, puis globalement on redescend tout le dénivelé pris en télésièges avant de remonter à dré sur le versant en face. On quitte comme prévu les chemins, à la balise 2 dans une belle zone rocheuse, l’équipe absolu nous double, on poursuit à notre rythme, c’est splendide. A la balise 4 on croise les FMR, LSN et XTTR63 qui avaient un peu galéré sur la 1ère balise. On repart de notre côté avec les FMR, poursuivant notre ascension et on sort des zones boisées. Arrivés à la balise 5, casque obligatoire, on remonte un pierrier bien raide qui parpine de partout, on poursuit notre cheminement, souvent à flanc en montant en mode dahu dans les pierriers, cherchant la meilleure trace. On se retrouve proche d’une zone interdite par l’organisation, probablement pour raisons environnementales ou pâturage. La carte indique de passer dans une zone “parenthèses” mais c’est dangereux pour nous de les rejoindre sauf à faire un grand demi-tour, on s’en rapproche alors tout en évitant au mieux la zone interdite pour limiter le risque de pénalités, d’autres équipes la traversent en plein milieu. L’ascension se poursuit, il fait chaud et l’estomac de Damien n’est pas d’accord… cela ne l’inquiète pas trop car les 1ères 24h sont souvent difficiles mais après le corps se remet toujours ! Patience donc… Nous poursuivons et après le col de la balise suivante qui nous amène dans une belle vallée sauvage, nous retrouvons un bon paquet d’équipes, prenons le temps de bichonner nos pieds qui chauffent déjà bien et dans la redescente. C’est le soulagement de trouver de l’eau dans le ruisseau car les réserves s’épuisaient. Poursuite dans ce beau vallon avant de basculer sur la station de Serre-Chevalier, environnement qui devient très minéral. On fait le choix de recharger avec les gourdes filtrantes dans une retenue collinaire (Mode question existentielle : “Tu préfères… ne plus avoir d’eau ou boire de l’eau douteuse ?”). Nous rejoignons un grand nombre d’équipes à l’arrêt chrono de 2h de la via ferrata, ce qui doit nous placer à la 10-12e position. Nous choisissons de nous engager tout de suite dans la via, préférant garder le temps de pause après la section cordes. La Via nous amène au sommet à un panorama 360° sur les Ecrins et ses glaciers, pas loin des 3 000 m d’altitude, c’est splendide ! Comme il parait que le chrono tourne, nous terminons le passage en cordes. Joseph et Damien profitent de la demi heure résiduelle de l’arrêt chrono pour tenter de dormir et requinquer l’estomac de Damien. Pendant ce temps, Fabien et Maëlle dressent les plans pour la suite : Ce serait bien de se décrocher du paquet d’équipes dans lequel on est avant la section suivante en VTT, pour rouler plus sereinement… “the church” comme nous répètera Fab pour la suite du raid 😉




Allé le chrono repart et cette fois-ci on accélère. Dernier sommet au Rochet de l’Yret et on attaque la longue descente vers l’AT. ça déroule, les Chauds Patates nous mettent la pression, nous doublant au taquet sur la fin de la descente. On poursuit à notre rythme, profitant de la piste pour manger et préparer la transition suivante…
Arrivé à l’AT, Maëlle va voir l’orga et explique notre inquiétude sur la zone interdite que l’on a évitée, c’est fait, on peut passer à la suite…
Section 2 : VTT – 31 km, 1 100 m de D+ : ça déroule !
Transition express, l’estomac de Damien n’est toujours pas au top mais le moral est bon ! On repart en ayant doublé au moins 3 équipes qui étaient arrivées avant nous à l’AT, ça nous requinque. Début en descente, ça envoie… mais un peu trop, Fabien crève 10 min après le début de la section.
On trouve le trou, enfile une mèche dans le pneu et c’est reparti. Entre temps on s’est fait redoubler par deux équipes, l’équipe LTR 400 team Bol d’Air et les chauds patates. On recolle et redouble à la fin de la descente les chauds patates, mais Fabien est de nouveau à plat. On tente de simplement regonfler, et cette fois-ci c’est la bonne. Joli sentier en balcon technique qui surplombe la rivière, on se régale. Peu après ce sont les LTR qui sont sur le bas côté avec une crevaison. Puis démarrage de la longue montée, en sentier puis en route, Damien tient le coup même si ce n’est pas facile, il nous impressionne. Les chauds patates sont par là et ont aussi quelques soucis mécaniques. On finit par passer devant, et on croise un troupeau et son berger qui nous avertit qu’un de ses patous est parti dans la pampa en suivant une autre équipe. A la tombée de la nuit nous arrivons au col en même temps que les LTR qui nous ont remontés, heureusement pas de trace du patou en perdition. On bascule sur la descente en 1er et à partir de ce moment, on sera tout seul jusqu’à la fin de la section. Plutôt roulant et ludique, alternant sentiers de montagne, piste de DH et sentier joueur le long du canal, on profite, c’est beau !
Section 3 : CO IOF – 14 km, 600 m de D+ : de l’orientation by night aux petits oignons
Arrivée à l’AT2, ça commence à aller mieux, on s’engage sur cette section qui s’annonce stratégique avec près de 20 balises techniques, progression quasi tout en hors sentier et intégralement de nuit, orientation sur carte en format IOF, Joseph est tout impatient !
On part rapidement dans la nuit noire, un peu trop rapidement car Maëlle et Fabien oublient d’enfiler le pantalon de CO. A la 1ère balise (n°22) Joseph leur laisse 50 secondes pour l’enfiler, heureusement on est bien plus rapide car il part au bout de 20 ! On tombe sur les XTTR à la balise 23, chacun choisit son chemin pour la suite, la 24 se passe sans encombre et nous rejoignons le secteur de la 25, LA balise annoncée la plus difficile par l’orga (“entrée de grotte entre deux rochers”, située dans un vaste chaos rocheux). Opération quadrillage méthodique et on trouve la fameuse balise rapidement. Poursuite de notre chemin à travers la forêt, on croise un petit daim qui nous regarde sans bouger dans le noir, instant suspendu, puis on bascule sur une zone plus ouverte. L’orientation est menée d’une main de maître par Jospeh. Mais petit à petit notre rythme baisse et on fait des erreurs. Nous choisissons alors de faire une pause avec 40 min de sommeil dans un talus dans la forêt pour repartir sur de bonnes bases. Dans le froid, juste avant le réveil LTR et DSN nous doublent. Dur pour LTR car un de leur coéquipier a des soucis de santé et a dû abandonner. On jouera au chat et à la souris ensemble jusqu’à la fin de la section, un peu galère sur les dernières balises, à chercher de nuit des rochers en définition de la balise alors que la forêt est pleine de grosses souches coupées qui ressemblent toutes à des rochers ! Joseph arrive toujours à nous recaler proprement et nous mener à bon port, chapeau car nous ne l’aurons pas beaucoup aidé côté orientation sur cette section…
Section 4 : VTT – 8 km, 250 m de D+ (enfin selon les organisateurs) : Le poussage de la muerte (la portion préférée de Maëlle) et la descente qui va avec
On enchaîne à vélo et de nuit, toujours, sur une section qui sera un peu plus longue que prévue ! Départ en montée, puis au bout d’un certain temps, Joseph nous annonce qu’il s’est trompé et qu’on va avoir un bonus de près de 100 m de D+ et que c’est trop tard pour faire demi tour. Bon, c’est le jeu… sauf que le D+ est raide, très raide, ça ne passe pas sur le vélo, ça pousse et c’est même difficile de pousser. Maëlle râle car aurait préféré faire demi-tour et avancer sur le vélo plutôt que de galérer à côté, heureusement Damien a retrouvé la forme et arrive en soutien ! Bascule au sommet, c’est aussi raide à la descente qu’à la montée et ça chauffe tellement les freins que ça ne fonctionne plus sur le vélo de Fab… Petites frayeurs mais les freins finissent par répondre de nouveau, la descente est belle et technique, on en profite. Joseph fait la course avec une petite fouine noire qui galope sur le sentier, puis on double l’équipe des américains et on arrive rapidement à l’AT suivante.
Section 5 : Spéléo – 2 km, 50 m de D+ : Les Mines d’Argent (la section préférée de Joseph)
Dépose des vélos pour rejoindre l’entrée de la grotte pour une section atypique et ludique, avec une trentaine de balises cachées dans la grotte. On se dit qu’on est dans un site touristique et aménagé donc qu’au final il n’y aura pas de passage étroit mais ce n’est pas trop le genre de la maison donc dès la 3 ou 4e balise on se retrouve à 4 pattes puis à ramper à alterner les “Aïe mon casque” “Ourch mon dos” et à rigoler… en tous les cas on aura exploré la grotte des Mines de l’Argentière de fond en comble, ses salles, ses galeries, ses puits, et même son mini coffre aux trésors, qui s’ouvrait grâce au code remis par l’orga la la suite du prologue. Un bon moment… Sortie de la grotte, le jour se lève !


Section 6 : VTT – 5 km, 100 m de D+ : Transition vers la vallée
Petit VTT rapide qui nous amène au bord de la Durance…
Section 7 : Trek Packraft – 75 km, 1 500 m de D+ : La Durance, les sacs à dos, l’orage et les étoiles
Et nous voici pour l’énorme section du raid.
A l’AT à l’Argentière la Bessée on croise les FMR qui repartent, et les XTTR qui sont dans leur transition. On ne fait clairement pas la transition la plus efficace, un peu de fatigue qui se fait sentir… et l’appréhension probablement de partir pour une section en packraft avec 1 500 m de D+ annoncés ! Enfin, la Durance s’annonce belle et joueuse, ça va nous réveiller. Joseph dit à Maëlle qu’il a scotché les bateaux pour qu’on avance plus vite sur les portions plates (les bateaux sont autovideurs, donc avec un fond percé, pratique en eaux-vives mais pas très performant côté glisse…). Maëlle lui dit qu’il faut oublier tout de suite, que l’on va remplir les bateaux et ce sera pire que tout ! Nous arrivons à la rivière, eau turquoise, splendide, on met les bateaux à l’eau et on les remet en pression, et là l’eau devient marron d’un coup et monte de 40 cm (véridique !), et tout le monde est d’accord pour enlever les scotchs… La 1ère balise est quelques centaines de mètres plus loin, dans un contre-courant dans le bassin de slalom, on la pointe et on la repositionne car avec la montée de l’eau elle n’était pas loin de se faire embarquer !
Suite de la descente très sympa, on double rapidement le surplus d’eau, dommage mais il y a déjà de quoi faire ! Une dizaine de kilomètres plus loin, nous avons des balises à aller pointer au Mont Dauphin et on croise Mat qui nous encourage. Nous faisons le choix de laisser les bateaux à la rivière et de partir prendre les balises en boucle. On profite de la civilisation pour recharger en boissons, fruits et quiches et on redescend en petites foulées vers le Guil, il fait déjà chaud à 9h du matin… et Joseph commence à avoir mal aux pieds et s’inquiète. En voyant le Guil qui est splendide on regrette un peu de ne pas avoir les bateaux avec nous pour le plaisir, côté timing a priori notre option reste plus rapide et au moins on était léger à pied. Retour donc à nos bateaux, et on réembarque. Maëlle et Damien s’endorment sur le bateau, heureusement on arrive sur la zone du Rabioux qui nous réveille ! La suite est un grand classique en eaux vives, impossible de s’en lasser… Beaux trains de vagues et on arrive rapidement sur le lac de Serre-Ponçon. Nous avions déjà depuis un bon bout de temps le vent de face mais ce n’était pas gênant avec le courant, là en lac et avec nos packrafts (non scotchés !) ce n’est pas la même. Malgré tout, on avance tout en admirant les amateurs de Wing en foil à côté de nous. Comme le vent nous a bien refroidis, nous faisons le choix de conserver nos combis néoprène et de ne pas les donner à l’organisation à la drop zone à l’entrée du lac. Nous remontons toute la rive sud. Le temps tourne et il se met à pleuvoir, ce qui fait tomber le vent. Nous en profitons pour rester sur l’eau le plus longtemps possible pour limiter le portage des bateaux, et débarquons après Savines et les Eygoires.
Gaetan et Mathieu sont sur la plage et nous encouragent, ça fait plaisir et on en a besoin car la suite s’annonce costaude ! 800 m de dénivelé à crapahuter et chercher des balises hors sentiers avec bateaux, pagaies, gilets casques et combis sur le sac…! XTTR63 débarquent également, nous attaquons la montée quelques minutes avant eux. Fabien porte 2 bateaux dans son sac, vaillant ! Le tracé est plutôt adapté à nos sacs encombrants car les bois restent assez ouverts même si Joseph se sera coincé un paquet de fois dans la montée… fin de la montée via un très beau sentier et la balise sommitale est sur une crête. Mais juste avant d’y accéder la météo s’est bien dégradée, l’orage se rapproche sérieusement. Nous préférons ne pas prendre de risque et nous restons dans la zone boisée sous l’abri de survie le temps que ça passe. On rigole bien dessous, c’est pas très stable en pente, nous sommes assis dos contre dos avec une bâche qui nous recouvre, pas très oxygèné comme ambiance et il y fait au moins 40 degrés !! On entend alors XTTR passer mais nous préférons patienter encore. L’orage s’éloigne et on sort de l’abri, enfin de l’air ! Par contre il fait froid, très froid et il pleut. On passe alors en mode survie, on avance sur la crête en claquant des dents, objectif se réchauffer… mais la descente ne suffit pas. On enfile alors à la tombée de la nuit nos combis néo, et on fait les 800 m de dénivelé négatif avec. La descente est moins éprouvante que ce qu’on pouvait craindre, ouf ! De nouveau au bord du lac mais de l’autre côté de la montagne cette fois. Les XTTR sont là et tentent de se réchauffer auprès d’un feu fait par des italiens en bivouac. On ne s’éternise pas car c’est le risque à ne plus pouvoir repartir, et on embarque.

La navigation sur le lac est magique ! Frontales éteintes, tableau d’étoiles… il nous reste ensuite 3 balises à pointer à l’intérieur des terres, avec à choisir, prise en aller retour et on laisse les bateaux vers le lac, ou on replie tout et on rejoint les balises par la terre. Comme on n’avance pas vite chargés, on laisse les bateaux à la rive. La 1ere balise est très belle dans un ruisseau, on recroise au retour les XTTR en se disant qu’ils risquent de nous remonter avec leurs bateaux plus rapides. La navigation suivante est plus fastidieuse, la brume se lève sur l’eau, tous les 4 nous dormons en pagayant donc ce n’est pas franchement efficace et personne n’est assez réveillé pour booster les autres. La balise suivante nous sort enfin de notre torpeur, dernière navigation avant le débarquement. Les pieds qui n’ont pas séché depuis près de 24h sont douloureux et bien crevassés, Fabien marche comme robocop. On a épuisé toutes nos réserves de nourriture, donc on a faim, mais la transition arrive enfin vers 4h du matin. Nous aurons donc mis 20h sur cette section que nous espérons faire en 15… Au programme à l’AT : préparation des vélos pour la suite et on dort 1h30, au chaud et au sec ! Juste avant de se coucher, on croise Absolu qui s’engage sur le vélo.
Section xx : NEUTRALISATION
Vers 6h, on sort de la salle mise à disposition par l’orga pour dormir (salle de motricité d’une école, grand confort avec matelas de gym !), et Erik nous informe que la course va être neutralisée à cause de gros orages en perspective donc on ne repartira pas avant un bon bout de temps. S’en suit une journée plutôt cool à alterner repas (au resto du village, on ne se refuse rien ! Et très bon en plus…), siestes à 70 dans une même pièce, avec là aussi une température bien élevée et une oxygénation douteuse, et papotages avec les autres équipes qui sont arrivées depuis. En sortant d’une de nos siestes Maëlle tombe sur Etienne et les filles qui sont venus nous encourager et qui se moquent de nous “Wha la tronche !” On profite de ce temps de pause, l’orga le met à profit pour optimiser la fin de la course et réfléchir sur les modalités de reprise de chrono pour que ce soit équitable pour tous. En tous les cas, le concept d’une pause en milieu de raid, c’est vraiment pas mal, à méditer…




Section 8 : VTT – 41 km, 1 250 m de D+ : La remontada
Nous avons le droit de repartir à 20h19 ! XTTR partira 10 min derrière nous. Devant 3 équipes patientent à l’AT suivant après le VTT, et c’est Cap Opale qui réouvre le bal en repartant à 20h. Ils ont donc une section d’avance sur nous, Absolu en 3e place 1h30 d’avance sur nous et FMR entre les deux.
Nous repartons très motivés, dans l’idée de se faire plaisir en VTT, consolider notre 4e place voire, qui sait, titiller ceux de devant.
Le tracé de la section n’est pas simple avec des choix stratégiques : passer par la montagne ou traverser la Durance ? On ne repart donc que quelques instants avant la remise des cartes à XTTR en espérant qu’ils ne vont pas prendre notre roue…




On envoie dans la descente pour profiter des dernières lueurs du jour, c’est chouette, la même descente qu’au J2 des chemins du soleil de cette année. On double et encourage l’équipe de Hongkong qui, certes en short race, se régale sur ce raid, grandes découvertes pour eux ! Nous commençons à chercher un spot pour traverser la Durance. Le lit de la rivière est clairement trop profond sur le début, mais on entend un rapide un peu plus loin qui nous laisse espérer une gravière. On la passe puis on revient sur nos traces et on se jette à l’eau ! La traversée de la rivière passe bien, mais derrière c’est la jungle, nous voici donc à ouvrir une trace dans la végétation avant de retomber sur une piste. Damien nous dit avoir vu une frontale des XTTR derrière nous (hallucination car ils n’étaient pas là du tout, mais on ne le saura qu’à la fin du raid !). Puis c’est parti pour une belle montée route, qui passe vite et comme on a pu dormir dans la neutralisation, pas de sommeil pour nous ralentir.
Arrivés à la fin de la montée, on ne trouve pas le sentier carté, demi tour, puis de nouveau demi tour, tant pis on va partir hors sentier et à dré dans le champ puis dans la forêt, on trouvera bien quelque chose. Ça fonctionne plutôt bien et on attaque une portion à profil descendant, très ludique dans les marnes on se régale ! Puis nous arrivons à Curbans, en croisant Cap Opale à vélo dans l’autre sens, eux ont terminé la section suivante et repartent et nous atteignons l’AT, beaucoup plus vite que les temps rapides estimés, en ayant repris 1h30 sur Absolu à ce moment.
Section 9 (13 avant neutralisation) : Trek – 16 km, 900 m de D+ : Exploration en terrain vierge
Transition rapide, un peu trop rapide : Nous partons une première fois tous contents avec des parts de pizzas que nous avions commandées pendant la neutralisation et glissées dans le sac de la transition, mais oublions aux vélos les définitions des postes. Retour à la case départ ! Puis nous repartons, mais dans la mauvaise direction… 2e demi tour, les bénévoles se marrent en nous voyant repasser mais cette fois ci c’est la bonne ! On attaque en trace directe pour la 1ere balise mais on se rend compte au bout d’un certain temps que ce qu’on croyait être une zone plate sur la carte est en fait une zone mega raide dans les marnes, les lignes topo n’étaient bizarrement pas sorties à l’impression sur certaines portions de carte… il fait nuit noire, impossible de savoir si ça passe ou non… Allé on assure le coup et on fait demi tour pour aller attraper un chemin. Montée régulière, on essaie de bricoler la montre de Joseph dont les boutons sont bloqués, la seule de l’équipe car celle de Fab a été refusée au départ, et la seule à nous donner l’altitude, ce qui sera fort utile pour cette section…. Poursuite de l’ascension puis on attaque les choses sérieuses, 5 balises à aller chercher au milieu de… rien, enfin loin de toute trace d’activité humaine. C’est l’aventure ! On avance sur chaque balise proprement, Joseph nous sort une orientation parfaite. Seulement la progression, de nuit, est difficile, c’est soit raide, très raide : on aura beaucoup fait du 4 pattes en montée et de la luge sur les fesses en descente ! Ou alors c’est à flanc en mode dahu, ou encore dans les ronces, les troncs, on tâtonne pour trouver nos passages, lentement certes, mais c’est une vraie section sauvage comme on les adore ! La dernière balise est dans un ravin. On s’approche péniblement et de nuit, on surplombe des zones très très raides… mais le jour finit par se lever et nous aide à y croire, au final ça passe bien dans les marnes ! Retour à l’AT, encore une fois on n’a plus rien à manger et Fabien plus rien à boire mais on est plutôt contents de notre section tout en devinant que les 1ers ont été bien plus rapides, vu l’heure à laquelle on les avait croisés la nuit… On apprendra après que rien que sur la 1ere montée et nos déboires du départ on avait lâché quasi 1h, et sur la suite on a également perdu une heure, les équipes de devant sont des sangliers-chamois !

Section 10 (14 avant neutralisation) : VTT – 16 km, 500 m de D+ : Transition
Au départ la bénévole de l’AT nous demande si on traverse la rivière ou pas, nous indique que les 1ers ont fait demi tour et que Patrice recommande de ne pas y aller. Bon, on a la flemme d’aller voir donc on contourne mais ce n’était clairement pas la bonne option ! Pour la suite, section rapide qui nous amène au swim run.
Section 11 (15 avant neutralisation) : Swimrun – 4 km, 100 m de D+ : Natation (la portion préférée de Dams) & cochons
A l’AT Etienne est là ! Comme il est encore tôt on se met en combinaison, quelques balises dans le village avant d’arriver au plan d’eau.
On s’y jette, mais Damien, qui avait pris sa bouée, n’est pas serein quand il voit la distance de la traversée aquatique ! Oui oui, il faut aller de l’autre côté du lac… et il n’y a pas d’île au milieu… On avance un peu, tranquillement, mais cela lui prend beaucoup, beaucoup d’énergie alors Fab vient à sa rescousse en l’aidant en tirant la bouée. Fabien est trop heureux de nager il avait pris ses lunettes et tout ! 1ere traversée OK, Etienne nous attend de l’autre côté en rigolant, puis on entame la 2e, plus courte, et retour à l’AT en passant pointer une balise dans la ferme aux cochons du village !




A l’AT LSN arrive, ça nous met un coup au moral car ça veut dire qu’ils nous ont littéralement explosés sur le dernier trek. Paulo est en forme olympique, on se dit qu’il veut nous manger tout cru ! Mais bon le raid n’est pas fini, chacun sa course…
Section 12 (16 avant neutralisation) : VTT – 58 km, 1 800 m de D+ : Céüse, ma que bella ! (la montée préférée de Fab)


C’est reparti pour la 3e et dernière longue section du raid, annoncée en 8h30 en meilleur temps par l’orga. Ça s’annonce donc technique ! Départ en montée, il fait chaud. C’est dur pour Fabien qui n’a plus d’énergie et l’estomac qui se révolte. On s’arrête au col sous Céüse pour prendre du coca. Fabien en a vu d’autres et nous dit qu’on peut repartir, Joseph et Damien l’aident, on lui dit qu’il va se refaire à la descente. Arrivé en haut de la 1ere montée, petite Céüse, le début de la descente est difficile avec des épingles serrées donc ce n’est pas idéal pour se refaire, en plus on perd le chemin et on se retrouve à pousser les vélos pour retrouver le sentier… la suite est plus facile, ça déroule ! Et on attaque enfin la dernière montée, piste roulante, on parle pour éviter de s’endormir et la fontaine à mi montée est bienvenue… on quitte alors la piste et choisit ensuite l’option de poursuivre la montée pour passer sous les falaises de Céüse, c’est superbe. Le chemin est lui aussi très joli, à flanc puis en descente, très roulant et plaisant ! Vu l’heure on se dit qu’au final on va pouvoir arriver plus tôt que prévu, ça nous motive pour redonner du rythme jusqu’à l’arrivée ! On croise Clélie, Etienne et les filles sur la fin de section, ça sent bon !
Section 13 (17 avant neutralisation) : Trek – 1 km : A nous l’arrivée !
On pose les VTT et avec nos chaussures de vélos qui font un bruit d’enfer on part en courant en ville pointer les toutes dernières balises de la course puis la ligne d’arrivée au Miroir d’eau, Youpi !!!





Quelle course…
Que de bonheur et de plaisir, quelle chance de pouvoir vivre ça, traverser en mode aventure ce territoire incroyable, chercher des balises au milieu de nulle part, jouer avec les autres équipes, se raconter tout ça à l’arrivée !
Merci les organisateurs, clairement il y a le raid et il y a le Sud Raid… On adore votre marque de fabrique et votre état d’esprit : bonne humeur, rigolade, parcours plaisir et très technique et équité. Patrice, tes tracés relèvent du grand art… et Erik, chef d’orchestre au top (ce sont eux sur la photo !!), et toute l’équipe de bénévoles… quel travail, MERCI !
BimBim, équipe parfaite, on a pu pas mal en reparler entre nous après la course, ça a vraiment bien fonctionné et chacun a été solide et solidaire ! Avec Etienne pas loin en ange gardien…
Vivement de prochaines aventures… en parlant de ça on a peut être un tracé de GRAM pour 2026…



) pour nous faire arriver au coucher de soleil sur le plateau ! Un choix en orientation nous coûte une dizaine de minutes, rien de méchant. 
). On se rapproche avec quelques frayeurs quand on tombe sur des chevaux en pleine nuit ! Allé, on y est, de retour à l’AT vers minuit après 10h de trek…
















