L’échappée belle : dans la démence de ce que belle donne

Samedi 24 août, 19h20 : accolade vibrante à Rémy, avec qui je viens de partager l’intégralité de la journée et sans qui je ne serais très probablement pas là. Les yeux sont rougis, soit par le fait d’avoir porté mes lentilles depuis près de 38h, soit par l’émotion qui ne m’a pas quitté de la journée, soit par un peu des deux. Les jambes sont lourdes, les pieds tachetés d’ampoules et le visage a bien du mal à cacher la fatigue générale. Nous voilà sous l’arche d’arrivée d’Aiguebelle, avec derrière nous le massif de Belledonne qui vient d’être traversé en intégralité.

149km, 11400m de D+, 37h15 de « course » pour près de 30 litres d’eau ingurgités et 1 kilo de perdu. L’échappée belle : l’aventure, plus belle, plus dure. C’est la devise de cet événement, dans laquelle – pour une fois – aucun terme n’est exagéré.

L’épopée a débuté 48h plus tôt lorsque Manu, inscrit avec moi, est passé me récupérer à Annecy.

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J-1 : le matériel au presque complet (manque les chaussures et bâtons!)

La dernière fois que nous nous sommes retrouvés dans cette situation, un bête oubli de baudrier nous a valu un détour avant le retrait des dossards. Je ne m’étonne donc pas lorsque Manu m’annonce qu’il n’a qu’une portion de repas du soir, ce qui nous vaut un détour au supermarché d’Aiguebelle pour m’offrir une préparation de riz au curry et un bon vieux pâté croûte d’apéritif.

Une présentation de pièce d’identité et un achat de stoots plus tard (t’inquiète pas Laure, c’est pour mes avant taf en ski de rando, pas pour de prochains ultra-trails ! Quoique…) nous voilà dans un petit parc à monter notre tente pour la courte nuit qui nous attend.

Coucher 21h, lever 2h30 avec quelques heures de sommeil au milieu. Pas pire. Un coup de navette plus tard nous voici à Vizille, point de départ de notre bambée. Il est 5h, il fait encore nuit noire et les discussions de comptoir ne vont pas bon train autour du café : on sent un mélange de concentration, d’appréhension et d’impatience dans l’assemblée.

Briefing à 5h50, le plus concis de l’histoire du trail : « météo, grand beau. Consignes de course : gestion, gestion et gestion. » Ok, au moins on ne va pas s’embarrasser l’esprit de trop d’indications !

On nous annonce ensuite une bonne et une mauvaise nouvelle. La mauvaise c’est que la moitié d’entre nous va abandonner (ça tombe bien pour moi, statistiquement Manu va me sauver la mise ^^), la bonne c’est que l’autre moitié pourra sonner la cloche à Aiguebelle (wouha, sacrée bonne nouvelle). Sur ces mots semi-motivants et après une tournée d’applaudissements pour les bénévoles, qui les mériteront plus que largement tant ils ont été attentionnés, dévoués et souriants tout au long du parcours, nous voilà à décompter le 10, 9,… partez ! Ici pas de musique de champions du monde, ni d’envolées lyriques du speaker nous comparant à des demi-dieux. Ici c’est simple et efficace : tu t’es inscrit, t’as une chance sur deux de terminer, à toi de jouer gamin.

Vizille > Chamrousse

Section montante mais roulante. On adopte un bon rythme avec Manu (c’est à dire qu’on se « force » à marcher dès qu’on est plus dans du faux plat). Ma cheville, victime d’une bonne entorse 2 mois plus tôt, me rassure et ne se montre pas douloureuse.

Grosse ambiance à l’arrivée au premier ravito, avec de nombreuses familles déjà en place. Je fais littéralement nimp’ de mon côté, en oubliant le bouchon de mon camel à un endroit et en laissant traîner mes bâtons à l’autre, puis en renversant la moitié du camel en essayant d’y intégrer les fameuses pastilles permettant de faciliter l’assimilation de l’eau. Allez mec, concentré, c’est pas oui oui au pays des fées là.

Chamrousse > Refuge de la Pra

Dans mes gesticulations j’en ai perdu la trace de Manu. Je repars donc du ravito en le cherchant vainement des yeux. Pas d’idée de si il est devant ou derrière moi. Le bougre avait vu juste en me disant que quoiqu’il en soit on ne ferait pas plus que la première montée ensemble. J’ai espoir de le retrouver éventuellement pour la section de nuit, mais il abandonnera finalement au Pleynet pour cause de genou douloureux.

Petit coup à l’orgueil lorsque des enfants m’annoncent ma 105ème place. J’avais l’impression d’avoir eu un bon rythme sur cette première montée, et me voilà finalement assez éloigné du top 50 semi-secrètement visé. C’est un mal pour un bien, puisque je ne ferai que doubler du monde sur cette première journée.

Cette deuxième section reste assez roulante, et le paysage est magnifique. Et j’ai la mémoire trop embuée pour ajouter d’autres choses que ces banalités !

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Montée au-dessus des lacs Robert. Pas de remarque sur la casquette svp 🙂

Dès les premiers rayons de soleil, j’arbore fièrement casquette à simple visière (qui a parlé de style?!) pour éviter la surchauffe. Au refuge je débute mon régime à base de soupe, avec un potage aux légumes qui augure le meilleur pour le niveau culinaire de la suite 🙂

Refuge de la Pra > refuge Jean Collet

C’est possiblement la section que je connais le mieux, du fait de mes venues en ski de rando en hiver. C’est aussi une section démente côté panoramas. Lacs des doménon, croix de Belledonne (touchée!), glacier de Freydane, lac blanc. Tout est somptueux. Les sentiers deviennent techniques, les jambes carburent en montée mais je ménage ma cheville et mes cuisses en descente, et me refait pas mal doubler dans ces sections là. Stratégie frustrante mais assumée.

Arrivée à Jean Collet un bénévole m’indique l’heure (pas de montre de mon côté, je cours à la sensation!) : il est bientôt 13h, je suis en avance sur mon tableau de marche.

Refuge Jean Collet > Habert d’Aiguebelle

Prochain ravito à 9km. « Mouarf, easy, dans 1h j’y suis ». Tu rêves mon gars, on est dans Belledonne là ! Quand le litre et demi d’eau contenu dans mon camel a été entièrement siroté après 5km, je commence à me faire à l’idée que les km vont être compte double ou triple pour le reste de la promenade !

J’ai encore la fraîcheur pour me mettre des images plein les yeux. Là un chamois, là un autre, là-bas le barrage de grand maison. J’apprécie la technicité des sentiers, les sauts de bloc en bloc et les promeneurs qui s’exclament à voix à demi cachée « wouha, t’as vu les cuisses de celui-là » ^^

Côté nutrition j’ai peu envie de salé, hormis les soupes des ravito, et me nourris de pom’potes marron-pommes, de snickers et de grany mou. Ça fait le taf. Mais c’est dimensionné plutôt serré jusqu’au Pleynet !

Malgré quelques lampées dans des ruisseaux, j’arrive au Habert relativement assoiffé. Note pour plus tard : ne pas hésiter à remplir le camel dans les cours d’eau entre les ravitos (en plus, c’est un peu mon kif ultime).

Habert d’Aiguebelle > le Pleynet

On continue dans le registre du magnifique avec du sentier alpin et les lacs des 7 laux que j’atteins avec les dernières lueurs de la journée. Fabien (non, pas moi en dédoublement de personnalité, mais M. Masson qui a fait/déchiré l’EB en 2018) m’avait prévenu : tout le monde dit que la portion entre les lacs des 7 laux et le pleynet est interminable, mais en fait elle est certes longue mais super roulante, c’est un régal !

Régal quand on a sa caisse, peut être, mais moi je la classerai volontiers dans la catégorie « interminable » ! Car une fois le charme de chacun des 5 lacs passé, il reste encore 9km de sentier assez casse-pattes pour rejoindre la base vie du Pleynet. Heureusement les jambes tournent encore bien et me voilà tout heureux lorsque, dévalant les derniers hectomètres de piste à grandes enjambées, un papy m’annonce « t’es dans les 30, jeune homme, bravo ».

Cela ne m’empêche pas d’arriver au ravito dans l’anonymat complet, à des heures lumières du passage de François d’Haene « un peu » plus tôt, ce qui me permettra au moins d’être bien concentré sur la gestion de ce temps de repos clé avant la nuit.

Changement de tee-shirt, nokage de pieds, changement de chaussettes, enfilage de collant. Insertion du dossard de Rémy dans le sac (gros gain de poids depuis le départ!), je refais le plein de mes barres favorites, dévore le sandwich amoureusement préparé par Manu et file semi-engloutir la platée de pâtes bolognaises généreusement offerte au restaurant du coin.

Il est 19h40, je repars quasi frais comme un gardon de la station, après 64km et 5300m de D+, avec 1h d’avance sur mon tableau de marche. Jusque là, c’est extra.

Le Pleynet > Gleyzin

6km de descente quasi continue pour reprendre. Sympa pour la digestion. Puis je me fais envelopper par la nuit dans la montée au chalet de la Grande Valloire. J’ai enfin compris comment marchait la frontale stoots. Ouf ! La plupart des pacers ont débuté au Pleynet, et c’est donc par couple de frontales que je reconnais mes poursuivants. Le mien attend impatiemment au Gleyzin, mais j’ai bon espoir qu’il m’accompagne ensuite jusqu’au bout – contrairement à une bonne partie des pacers à moitié prix qui s’arrêtent une fois le soleil levé.

Arrivée joyeuse au chalet de la Grande Valloire. Un grand feu de bois nous accueille et les bénévoles se mettent doux à l’intérieur à coups de pastis. Pour moi ça sera sobrement café + thé svp!

Je fais chemin commun sur toute la deuxième partie de la section avec un sympathique duo familier de Belledonne, qui semble grands pratiquants de ski de rando. Volonté d’économie de salive ou peur de la célébrité ? je ne leur ai pas parlé de skitour, ni de skirandomag 🙂

J’arrive au Gleyzin vers 23h30. Rémy est chaud comme une bouillotte alors que je ressemble plutôt à une bouillotte en fin de nuit. Shuei (?) nous fait notre book au passage, trop bien.

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Ravito de Gleyzin. Il a l’air fatigué votre ami…

Gleyzin > Périoule

La section toute noire du road book ! De la montée longue puis raide, et de la descente technique de nuit. Trop content d’avoir récupéré Rémy pour l’affronter !

Il part à une allure d’Usain Bolt – tout du moins comparativement à moi – et je le freine rapidement. « On va faire de la marche hein, et tu vas gérer l’itinéraire pour moi » ! A ce moment là il s’est possiblement senti un peu roulé 🙂

Montée toute en gestion donc – comprendre « au mieux avec les ressources du moment ». L’arrivée au refuge de l’Oule permet de faire une pause. Rémy me déconseille de dormir, ça devrait passer sans en principe. C’est lui l’expert, j’obéis.

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Un café assez inutile au refuge de l’Oule

On repart pour le col du Morétan, avec une étoile ou une frontale bien plus haut. Il paraît que le ciel est dément et qu’on y voit des étoiles filantes, mais j’ai du mal à regarder autre chose que les chaussures de Rémy !

Arrivé au col bien entamé, on nous annonce que le plus dur physiquement est derrière nous et qu’il n’y a plus qu’à avoir du mental. C’est peut être là le souci 😉

Descente kiffante de l’autre côté, seuls dans la nuit : ski sur névé dans un premier temps, puis descente avec corde sur moraine ultra raide ensuite. Ça permet de rester bien éveillé, et ça dénivelle efficace pour un effort limité ! Puis portion fantastique le long des lacs de Moretan puis le long du torrent du Veyton avec la lune qui se reflète dedans.

Arrivée à Périoule au milieu de la nuit. Fouettés par une soupe chinoise fort dosée en épices ! A la question « ça va ? » je réponds « on fait aller ».

Périoule > Super Collet

Objectif = lever de soleil = base vie de Super Collet. C’est ce que je me mets en tête en sortant du ravito, dans la nuit noire et avec les jambes lasses.

Section très clairement sans plaisir pour moi. Plus de jus, pas d’intérêt dans les sentiers – avec notamment une montée au refuge de la Pierre du Carré aussi ignoble que promise – et une malléole douloureuse sur ces p*t*** de chemins toujours déversants du même côté. J’annonce à Rémy, qui s’en était déjà bien rendu compte, « désolé, je me respecte plus », et maudit chaque aspérité du chemin. Et petit à petit germe en moi l’idée d’abandonner à Super Collet à la sortie de la nuit. Après tout mon objectif minimum sera atteint à ce moment là : faire 24h de course non stop avec un coucher et un lever de soleil, et les 100km tout juste atteints…

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Arrivée vers Super Collet. Un lever de soleil et au dodo?

Super Collet > Val pelouse

Puisque depuis la première ligne vous savez qu’il n’y a pas eu d’abandon, pas besoin de maintenir le suspens dans le nom de la section !

Cela dit, j’arrive donc à Super Collet avec le moral bien profond dans les chaussettes. Je vais voir la podologue en espérant qu’elle me diagnostique une maladie incurable au pied qui me contraindrait à arrêter. Mais au lieu de ça elle ne voit dans ma douleur à la malléole qu’une simple abrasion due à un caillou. « Bah vas-y, traite moi de chochotte pendant que tu y es ! »

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Ravito de Super Collet : dans le doute!

Ce diagnostic me fait prendre conscience que ce n’est pas les ressources physiques mais les ressources morales dans lesquelles il faut désormais puiser en priorité. Et Laure me rappelle que c’est pour tester mon mental que je me suis justement inscrit à cette épopée. Eureka ! Phase de remobilisation mentale, qui débute modestement avec un « bon, on repart pour 1h histoire d’avoir les premiers rayons du soleil, et on avise ensuite ». Cerise sur le gâteau, je change de chaussures et retrouve une foulée confortable, ce qui me faisait cruellement défaut depuis plusieurs heures. Chantilly sur la cerise : le second sandwich amoureusement préparé par Manu (pour les curieux : pain de mie, beurre de noix de cajou, moutarde, viande de grison : une tuerie).

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Allez hop, pas de chichi, on repart pour 12h d’effort!

1h plus tard nous voilà sur la crête des Plagnes, réchauffés et remotivés pour la journée !

Le rythme n’est toutefois pas folichon, et les jambes ne répondent qu’une fois sur deux lorsqu’il leur est demandé de gambader en descente… Et puis la lucidité n’est pas totale, avec par exemple cet échange ubuesque :

« – Rémy, c’est ton téléphone ou mon téléphone qui vibre ?

– C’est une vache mec

– … »

Heureusement cette section est remplie de souvenirs avec le passage au refuge de Claran, puis au pied des Grands Moulins (pensée émue à cette étape du Tour de France écoutée au sommet au milieu du brouillard avec Marco!) et enfin au refuge de la Perrière où nous attendent Laure, Adèle et Raph’. Ca remet de la mine dans le crayon ! A tel point que l’on finit cette portion gambadant tels de jeunes chamois jusqu’à Val Pelouse – enfin en tout cas c’est le sentiment qu’on en a eu.

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Refuge de la Perrière : frais et dispo!

Val pelouse > Le Pontet

Ca sent bon la fin ! Ou pas… Coup de bambou lorsque tous calculs faits il nous reste plus de 30km, au lieu des « 20 et des brouettes » envisagés. Du coup je me retrouve avec les jambes toutes faibles jusqu’au col de la Perche. On se fait doubler par pas mal de monde à ce moment là. Tout cela entame quelque peu le semblant de moral d’acier mis en place depuis le matin. En revanche les chemins jusqu’à l’arrivée seront bien plus roulants que ceux empruntés sur les 24 dernières heures, et je recommence à profiter pleinement des paysages, qui sont depuis le refuge des Férices vraiment superbes.

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Bim les chaussettes de foot!

Arrivés au sommet du Grand Chat j’annonce à Rémy que je me dors officiellement dessus. Ça tombe bien, lui aussi. Pour gagner quelques points de lucidité avec les grandes sections de descente qui nous attendent on se paie le luxe de non pas 7, mais 8min de micro-sieste ! Couplée avec du gel énergétique au café elle a un effet d’enfer, et l’on repart sautant comme des biches de racine en racine – ou presque.

En tout cas les 1150m de D- jusqu’au Pontet passent crème – même si le final pour atteindre le ravito est longuet – et je commence à vraiment concevoir le fait de boucler cette traversée !

Le Pontet > Aiguebelle

Caractéristiques de la section : 14km, 500m de D+ pour 1000m de D-. Comme ça, gentiment assis derrière son PC, on se dit que c’est vraiment une formalité. Sauf qu’en sortant du ravitaillement les 500m de D+ nous font un peu trembler !

Mais le rythme est bon et les chemins vraiment faciles. C’est rando, comme qui dirait. On arrive à faire tourner les jambes dans les descentes, et dès lors l’objectif consiste à rester concentrer jusqu’à la vallée pour ne pas se faire une cheville. « Désolé Rémy, je parle pas, mais c’est pour pas tout gâcher ».

Km 147, on est sur du bitume, c’est plat. C’est gagné. Grande émotion d’avoir parcouru tout ce chemin, et énorme émotion d’en avoir partagé une bonne partie avec Rémy qui, par son unique présence, m’a clairement permis de terminer. Après les applaudissements de la dernière ligne droite, un bisou tout aussi ému à Laure – qui a un peu sacrifié ses vacances pour me permettre d’être là – et un grand sonnage de cloche composé d’un délicieux mélange de fierté, de bonheur et de fatigue de toutes sortes.

A J+7 les jambes ont presque retrouvé leur fraîcheur, les pieds se sont dégonflés de leur rétention d’eau, les chevilles sont quasiment opérationnelles et la fatigue est presque passée. Mais on me dit encore que j’ai fondu et que j’ai une tête de déterré!

L’ultra, ça abîme ? Certainement. Est-ce que ça en vaut la peine ? Pour celui-là, absolument.

PS : pour toutes les stats sur la course, voir directement le suivi live ici. Je suis très satisfait de ma gestion de la première journée, un peu moins pour la deuxième durant laquelle le manque de « jus » – expliqué par la quasi absence de séances de courses à pieds sur les 2 derniers mois? – ne m’a pas permis d’espérer un top 30. Mais tout cela est très secondaire par rapport aux émotions vécues!

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Rémy : pacer et photographe de l’ombre. Encore un immense merci à toi !!!

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Partons en Valais avec skipass :)

Cher ski-Père Noel,

Si tu lis ces lignes c’est que notre data matrix a fonctionné et que tu vas pouvoir te gaver de bon chocolat, ou juste que le mail que nous t’avons envoyé est arrivé avant notre tentative de corruption.

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Nous avons été très sages cette année. Nous ne sommes jamais partis sans notre pack APS ni notre topette, ne nous sommes fait prendre dans aucune avalanche et avons même arrêté de skier entre juillet et octobre pour nous sociabiliser un peu. Mieux, nous avons partagé notre passion avec nos proches et avec la communauté des skieurs français au travers du web et de la presse écrite.

Nous avons été informés de la halte de ton traîneau et de ton beau troupeau de reines dans le Valais du 7 au 14 janvier. On nous a toujours dit que cet endroit en valait la peine (pardon pour cette blague malheureusement obligatoire) et nous sommes donc chauds comme des petites bouillottes pour nous joindre à ton équipe pour une semaine remplie de poudreuse, de découverte, de chocolat Milka, de Valaisanne et de bonne humeur.

Nous? Deux potes d’école qui ont dépassé la trentaine il y a peu et qui partageons depuis 10 ans l’amour de la glisse (sur les skis, hein, pas de malentendu), de l’aventure et de la rigoulade.

Si tu as un peu de temps avant d’emballer tes prochains cadeaux tu pourras jeter un œil sur les vidéos de nos trips en Autriche ou en Albanie, et si tu n’as vraiment que ça à faire après avoir délégué toutes tes tâches ingrates à tes petits lutins tu pourras à loisir flâner sur cette page  où tu pourras voir toutes les petites sauteries que nous organisons avec nos copains pour garder la forme et la bonne humeur.

Trêve de blabla ski-Père Noel, tu as certainement d’autres élans à fouetter. Nous te souhaitons du courage et de l’appétit pour affronter toute cette neige qui s’annonce et te disons à très vite!

Puj alias Stéphane Pugin / spugin@gmail.com / 0630359785

et

Fab alias Fabien Challeat / fabien.challeat@gmail.com / 0666766870

 

L’Ardèche verte : l’option VTT-train depuis Lyon

L’automne est là, les arbres jaunissent ou orangissent à foison et il est grand temps de préparer nos petites jambes pour la saison de ski (quoique celle-ci a en fait déjà commencé!). Et puis comme la COP 21 arrive à grands pas, il s’agit de laisser la voiture au garage pour se donner bonne conscience.

On mélange les idées, on secoue le principe et on ouvre le shaker pour sortir le principe qui ravira bientôt à coup sûr (presque) tous les lyonnais : un WE vélo-train dans l’Ardèche verte!

Chauds les marrons, chauds.

Chauds les marrons, chauds!

Pour la partie train : départ en gare de Part-Dieu, Jean Macé ou Perrache et arrivée en gare de Saint-Vallier ou Tain après environ 1h de TER et 13€/personne l’aller-retour avec une carte de réduction qui va bien.

Pour la partie VTT : se diriger plein Ouest en direction de Lalouvesc, plusieurs options possibles suivant son état physique et le nombre de vomis de la nuit :s Ne pas oublier de se retourner en chemin pour admirer le Mont Blanc et la Meije, entre autres. Trouver ensuite un gîte choupinou (le coin en compte plein) pour voyager léger et choisir par exemple un des circuits enduros du pays de Saint Félicien pour retourner au bord du Rhône le lendemain. Un passage par le marché de Saint Félicien du dimanche matin sera évidemment apprécié.

Saint Félicien, le saint qui vous veut du bien.

Saint Félicien, le saint qui vous veut du bien.

C’est simple, c’est efficace, c’est rempli de chemins qui sentent bon la noisette châtaigne. Bref, on recommande grandement!

L'Ardèche verte, ouioui.

L’Ardèche verte, ouioui.

Concept testé ce WE et entièrement validé. On recommande!

Le Tadjikistan à vélo : les tops et les flops

Avec Fabien, Rémy, Laure, Marco et Edouard

Je possède une frontière avec la Chine, l’Afghanistan, le Kirghizistan et l’Ouzbékistan, je culmine a plus de 4000m sur une large partie de mon territoire et la route la soie me traverse, je suis, je suis ??

Trop fastoche c’est écrit dans le titre 🙂

C’est à 5 que nous sommes partis à la découverte de ce pays trop peu connu, en cyclo randonnée.

1450 km, 16000 m de dénivelé, 21 jours sur le vélo, des paysages incroyables et variés, voila le meilleur et le pire de cette belle aventure :

Top 3 des bivouacs
– Au pied du dernier col de la vallée de ShakhdaraDans une vallée déserte

– Lac du camp de base du Pic Lénine

Au pied du Pic Lenine

– Le champ juste après Sary Tash

En attendant notre Koumis

Top 3 des touiles mécaniques :
– Porte-bagages fendu de Laure

Oh bah mon porte bagage...
 
– Le single-speed d’Edouard

Oh bah mon dérailleur
 
– Le porte-bagages fendu de Marco

Top 5 des galères :
– Le caca mou de Fabien
– Le caca mou de Laure
– Le caca mou d’Edouard
– Le caca mou de Marco
– Le caca mou de Rémy

Top 3 des personnes rencontrées :
– Vladimir Ilitch, le chien fidèle de Sary Mogol
– Les frenchies intarissables de Solidream
– les papis et mamies de la vallée de Shakhdara et leurs abricots et cerises au milieu du désert

Top 3 des pires personnes rencontrées :
– Le chauffeur Osh-Bichkek, qui attend que nous 5 vélos soient bien démontés et ficelés pour augmenter le prix.
– L’arnaqueuse du premier en-cas kirghize : le prix d’une nuit pour un yaourt, abusé cocotte, non ?
– L’ensemble des employés de magasins de Bichkek. « Vous avez des cartons à nous filer pour nos vélos ? » « NIET ! »

Top 3 des expériences culinaires ratées :
– Le Koumis (lait de jument fermenté, pouvant se qualifier par 3 adjectif : acide, pétillant, imbuvable)
– Les pâtes pâteuses cuites pendant 20 minutes à feu doux à 4000m
– Le chinois de Bichkek. Trop de bonne nourriture tue la bonne nourriture.

Top 5 de la nourriture :
– Les pâtes aux oeufs réussies avec du ketchup (et oui, on se contente de peu)
– Le riz-carotte + crème fraîche magique amenée par Mamie en livraison directe depuis sa yourte (et oui, on se contente de peu)
– Le Las Vegas chinois d’Osh
– Le kilo de prosciutto crudo
– Le kilo de sirop de date

Top 6 des objets inutiles :
– le rutilant Leatherman de Laure
– le deuxième t-shirt technique de Laure
– le deuxième t-shirt technique de Fabien
– le deuxième t-shirt technique de Rémy
– le deuxième t-shirt technique de Marco
– le deuxième t-shirt technique d’Edouard

Et le top 10 des photos :

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Agua na Boca : récit d’une journée d’escalade à Rio

J’avais pain (Pao), endives (endivias) et sucre (açucar) à caler dans un titre, mais j’y suis pas arrivé donc j’ai tenté un effet de style protéiforme 🙂

De passage à Rio avec Laure, au début de nos vacances, je compte bien assouvir une envie née il y a 7 ans lors de mon précédent passage au Brazioul : grimper le Pain de Sucre!

Le coup était évidemment prémédité, et nous avons donc tout le matos nécessaire dans nos sacs. Un petit coup de bus depuis le (feu) fatou appart’ de Chloé – merci pour l’hébergement!!! – et nous voilà au quartier d’Urca entre océan, mer et rocher, direction la voie des italiens (si vous voulez les topos vous êtes grands hein : suffit de chercher sur C2C).

Malgré ses cotations à la limite de notre modeste niveau, nous avons finalement préféré cette voie à une autre moins dure en apparence (Iamenja) mais avec un itinéraire plus tortueux – en témoigne la vidéo trouvée la veille sur le net montrant un groupe de brésiliens sortant à la nuit à la frontale après s’être perdus au milieu des plantes grimpantes 🙂 Et puis grimper à l’aplomb du téléphérique, c’est la classe!

Un approche rapide en forêt, qui permet de croiser quelques singes et reptiles, puis 6 très belles longueurs sur ce rocher si caractéristique du Brésil – dit le rocher à grattons qui fait mal aux pieds mais pas aux bras. Les points ne sont finalement pas si espacés que ça (c’est typé « montagne » quoi, mais sans plus) et la grimpe et la vue valent largement le déplacement du matériel. Extra!!!

Une ascension sans encombre, donc, si ce n’est une légère modification d’itinéraire en milieu de voie dans ce qui devait être la longueur facile:

« – c’est pas du 4c ça, si?

– non, je me suis planté, on est dans la variante en 6a ^^

– ah, bah je fais un pied-main sur le clou alors! »

Arrivée juste sous la plateforme du téléphérique, tel des alpinistes sortis de l’arête des Cosmiques à l’Aiguille du Midi devant les japonais, avec en récompense la descente en télé offerte. Une affaire.

La région de Rio (Parcs de Tijuca, Itatiaia, Serra dos Orgaos) compte des dizaines (centaines) de grandes voies tout aussi chouettes. De quoi facilement remplir un trip grimpe, arrosé de caïpirinhas agrémentées de coxinhas!

Tudo bom 🙂

Après L2, c’est gagné!

Presque plus sympa qu’une séance au mur de Champagne.

Le téléphérique, c’est surfait.

La face

Sous les rochers, la plage.

Itinérance sur des chemins au soleil

Par Laure et Fabien

L’itinérance à VTT, c’est le pied.

C’est à partir de ce postulat maintes fois vérifié que nous ressortons les porte-bagages spécial VTT éprouvés 5 ans plus tôt (déjà !!!) sur notre rocambolesque traversée Modane – Chamonix.

Cap vers le Sud cette fois, à l’aide de nos fidèles montures – les Rockriders 8.2 – et de nos amis avec qui nous avions déjà rapidement flirté : les Chemins du Soleil.

L’itinérance à VTT, ça commence quand même par des sacrifices : il faut arriver à faire tenir toutes les affaires sur des portes bagages dont la solidité est incertaine et dans des sacs à dos pas trop gros. Adieu donc les 500g de cacahuètes réglementaires (remplacées par 100g seulement !) et les matelas, et bienvenue aux duvets  « Risk +15°C ».

 1ere étape : (Lyon -) Veynes – Barcillonette – 20 km, D+400m

Départ en début d’aprèm de Lyon et arrivée à 18h à la gare de Veynes, il fait grand beau, chose presque incroyable en ce mois d’août !
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Le périple commence avec la nouvelle passion de toute la BBT : une portion de vélo sur route, avec un mini col à passer sur la D20 toute choupi pour rejoindre notre 1er bivouac.
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On se trouve un petit champ IDEAL quelques centaines de mètres avant Barcillonnette, on se fait cuire des chipolatas pendant que les sangliers rentrent dans la forêt et on passe cette première nuit tant bien que mal par 8°C (cf. la température Risk de nos duvets).
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 2ème étape : Barcillonette –Sainte Colombe – 60km – D+1700m

Bien contents d’avoir trouvé un emplacement à l’Est pour profiter des premiers rayons du soleil, on plie rapidement bagages et on retrouve après quelques coups de pédales le balisage rouge qui ne nous quittera (presque) plus jusqu’à Draix.

D’entrée on retrouve tous les ingrédients du parcours : des montées sur pistes roulantes et des descentes sur single plus ou moins techniques. Il n’y a qu’à faire chauffer les cuisses en montée, rester à l’affut du balisage et gérer sa conduite en descente !
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Le passage du Pas de Roche Courbe est technique sur quelques mètres seulement et ensuite ça déroule. RAS techniquement sur le reste de l’itinéraire.
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Pic-nic en mode panini-frites au bord du lac artificiel du Riou (merci EDF), puis c’est l’heure du choix. Car oui, ce qui est bien avec moi, c’est que globalement y a toujours le choix sur les itinéraires (huhu). Et là, nous avions le choix entre une option à la cool et une option aventure: « On a le choix hein ? Mais bon, sur l’option aventure, dans le topo ils disent que c’est la plus jolie partie sur des beaux singles en crête, alors que dans l’option cool, on reste en fond de vallée sur de gros sentiers ». Voila comment un choix n’en est plus vraiment un, et que Laure se fait embarquer sur la 2ème option qui consiste à rejoindre l’autre itinéraire des Chemins du Soleil (le Grenoble – Sisteron au lieu du Valence – Gap – Sisteron) au niveau d’Orpierre via quelques kilomètres de route seulement à partir d’Eyguians 🙂

Ce choix aurait cependant pût tourner court puisque un de mes pneus s’est éventré dès les premiers mètres. Heureusement il y a à Eyguians un magasin de motos qui a également tout ce qu’il faut pour les VTT (attention en revanche le réparateur indiqué dans le topo des chemins du Soleil à Orpierre a fermé cette année).

Il y a aussi une très bonne charcuterie qui fait des petites chipolatas au piment d’Espelette tutti frutti parfaites pour accompagner la semoule au diner.

VTT réparé et repas du soir empaqueté, la montée jusqu’au col de Benayes passe crème. On trouve un emplacement de bivouac nickel quelques mètres après que l’itinéraire ne quitte la piste forestière descendant sur Sainte Colombe. Seul bémol, c’est orienté Nord-Ouest et on s’est bien caillé !
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 3ème étape : Sainte Colombe – Peipin –55 km – D+ 1400m

Cette fois on a pas les rayons du soleil pour nous réchauffer, mais une bonne petite montée jusqu’au point 1199m de la montagne de Chabre : un raccourci astucieux qui permet de s’offrir une super descente en single à flanc de montagne directement jusqu’au col de la Croisette, évitant ainsi de passer par le col Saint Jean.
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La partie ludique se poursuit ensuite sur les Chemins du Soleil jusqu’à Barret sur Méouge.
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La portion suivante mérite ses quelques suées : la montée au Pic de Saint-Cyr et le portage final sont largement compensés par la superbe descente sur la crête puis dans la forêt jusqu’aux gorges de la Méouge. Très probablement la plus belle section de ces 5 jours !
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Le temps d’oublier toute notion de solitude durant le pic-nic et la baignade dans la Méouge (moult vacanciers tatoués et très bronzés, verre de pastis à la main, pas de doute on est dans le sud), et on se remet en selle : il reste encore du sentier pour rejoindre Sisteron, et comme on n’a pas vraiment pensé à réserver de gîte pour un 15 août, on gagne même la chance de prolonger la journée d’une section jusqu’à Peipin J

Passage à Sisteron pour la traditionnelle pinte de bière de toute traversée VTT qui se respecte et on affronte ensuite joyeusement la dernière section de la journée pour atteindre Peipin ou se trouve notre gîte.

Le gîte la Fenière ne fait d’apparence pas rêver au milieu d’une zone industrielle à quelques centaines de mètres de la nationale, mais nous avons eu un accueil et des digestifs au top avec Raymond et Denise et leurs supers gnoles au thym et à l’hysope (bon pour les mollets qu’il disait…).

4ème étape : Pepein – La Treille –  35 km – D+ 800m

Reveil avec un certain mal de tête…On s’en fout aujourd’hui c’est tranquille !

Enfin tranquille, c’était sans compter sur la section la plus incompréhensible de cette partie des Chemins du Soleil : 4 km forts peu roulants (= de portage-poussage) dans une pinède même pas jolie en sortie d’Aubignosc, on a pas compris et on a bien pesté !

La suite de l’étape est cadeau mais pas (w)ouf’(w)ouf’ avec du plat, une montée tranquille-mimile au col des Pénitents et une descente pas super intéressante sur piste jusqu’à Mirabeau. Cette section en 3 mots : aride, piste, mof.
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On arrive ainsi frais comme des gardons au « Jurameau », LE village de toute la famille Juramy qui nous accueille à bras ouvert pour un après-midi et une soirée d’ode à la gastronomie !

5ème étape : La Treille – Draix – 50 km – D+ 1200m

Le ventre bien remplis, on roule gentiment jusqu’à Dignes.

On décide de shunter une portion qui semble peu roulante et on monte à Entrages par la route (le vélo de route : l’avenir de la BBT on vous dit !).

L’itinéraire est ensuite très joli dans ces fameuses « Te’’es Noi’es ».
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Rapide passage par Arcail, où le café du Couar sur lequel on comptait pour nous ravitallier en houblon est malheureusement fermé malgré plusieurs tentatives de tintage de clochette.
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On remonte en selle un peu déçus et on stoppe finalement les machines à la sortie de Draix, dans un emplacement encore maxi coussinet pour le bivouac, et on se souvient avec nostalgies des repas précédents en inaugurant l’alimentation à base de lyophilisés.
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On reviendra dans quelques années pour poursuivre jusqu’à Nice !

6ème mini-étape : Draix – Dignes – 14 km – D+ 0m

La portion sans intérêt sinon que de récupérer des transports en commun pour rentrer sur Lyon. Attention : les cars régionaux facturent 6,5€ par VTT en soute. On aurait préféré les mettre dans une pinte de bière avec quelques cahuètes J

Raid à ski entre Ubaye et Queyras

Par Laure avec Fabien

« Et dis bidou, on ferait pas un raid à ski ensemble ? » C’est sur ces belles paroles que j’ai lancé Fabien alias la machine infernale de recherche d’itinéraires pour nous concocter quelques jours de jolis paysages à ski en itinérance. Notre choix s’oriente vite vers l’Ubaye et le Queyras histoire de s’offrir un peu de dépaysement au milieu des mélèzes.

A la veille du départ la météo annoncée n’est vraiment pas au top mais les congés sont déjà posés alors Fabien bidouille un petit tour alternatif histoire de limiter les risques.

Et c'est parti !

Et c’est parti !

Mardi matin, nous voilà partis en direction de Maljasset, charmant petit village endormi au bout de 13 km de route enneigée. Aujourd’hui le ciel est bleu, profitons-en ! Les sacs bien chargés et les skis aux pieds on entame une longue, très longue montée jusqu’au bivouac de Mongioia. La première conversion se fera au bout d’une heure et les suivantes ne seront pas nombreuses, c’est dire la raideur de la pente…et pourtant il y a 1200m de dénivelé. J’accuse le coup du poids du sac mais les paysages sont fabuleux et nous sommes absolument seuls ! On fait une pause picnic à la bidou cabane de Rubrens mais nous dormons au bivouac Mongioia (ou Boerio) à plus de 3000 m en Italie. La porte était mal fermée et la neige et le vent on fait leur travail à l’intérieur. Après un petit déblaiement on s’installe dans ce charmant refuge qui a tout pour plaire sauf un poêle ! -5°C à notre arrivée et -11°C au réveil, on est pas déçu.

Des mélèzes et du plat

Des mélèzes et du plat

Le très froid bivouac de Boerio

Le très froid bivouac de Boerio

Mercredi, comme annoncé le temps est mauvais et la visibilité très limitée. Le tout agrémenté d’un risque d’avalanche non nul, c’est avec un taux de sérénité assez bas que nous continuons notre route. Fabien gère l’itinéraire en partie à la boussole via le pas de Salsa et le col de la Noire. Là haut ça souffle fort et les 100 premiers mètres  de descente sont un peu raides. Voir un Fabien hésitant sur des skis, ça fait peur ! On continue dans un vallon bien moins raide mais le manque de visibilité nous donne un style de ski tout particulier. Arrivés au chaleureux Refuge de la Blanche en début d’après-midi, le contraste avec la tempête extérieure est saisissant ! Le gardien est, selon les rumeurs, quelqu’un de désagréable mais nous passons une agréable soirée au son du youkoulélé.

Visibilité quasi nulle

Visibilité quasi nulle

Le refuge de la Blanche, calé !

Le refuge de la Blanche, calé !

Jeudi, pas d’amélioration de la météo, on oublie le col des Estronques et nous décidons de rejoindre Ceillac en stop. On commence par une descente par la piste de ski de fond jusqu’à Saint-Véran, puis 1 navette et 3 voitures plus tard (le stop avec les skis ça marche bien dans les Hautes Alpes) nous arrivons à Ceillac pour le repas de midi. On trouve un gîte dans la station, faute de place au refuge de la Cime du Mélézet.  Un créneau météo pour le lendemain : idéal pour boucler la boucle et rejoindre Maljasset.

Descente sur Saint Véran

Descente sur Saint Véran

La plus vieille maison de la plus haute commune d'Europe

La plus vieille maison de la plus haute commune d’Europe

Vendredi, faux départ. Mon Arva ne marche pas (attention aux Arva Evo 3). Après quelques manip’ il fonctionne de nouveau, ouf ! Trois cols au choix pour rejoindre Maljasset. Pour des raisons nivo, on opte pour le col Albert que l’on rejoint par le col Allongé via une arrête jusqu’au sommet de la tête du Rissace. Le ciel est bleu et la neige plutôt excellente jusqu’à Maljasset malgré quelques pièges sous la jolie poudreuse. Encore une fois c’est seuls que nous avons vécu cette dernière étape dans l’Ubaye…magique ! Arrivée à la voiture en début d’après-midi, il nous reste tout le temps de savourer une bière à Barcelonnette, sous le soleil, en observant les habitants du village jouer aux boules.

Col en vue et grand ciel bleu

Col en vue et grand ciel bleu

Summit !

Summit !

Attention aux pièges

Attention aux pièges

La boucle est bouclée, Maljasset on reviendra

La boucle est bouclée, Maljasset on reviendra