Suite à une inscription compulsive au mois d’avril, on s’est retrouvé à ce « petit » Raidaran dans les Pyrénées…
L’endroit : Le Val d’Aran, en plein cœur des Pyrénées, côté espagnol (ou plutôt côté catalan).
Le format : 50h – 55h en non-stop, le temps de faire entre 200 et 250km de trek / VTT / roller, le tout en orientation. Deux courses : « élite » en équipe de 4, « aventure » en équipe de 2+1 assistant.
L’équipe : la BBTR reloaded, celle du Raid In France 2012, Fabien, Maëlle, Etienne et Rémy.
Le résultat [spoiler alert] : Contre toute attente, on finit sur la 3e marche du podium. Inattendu !

Podium
Le récit…
Attention, prenez un bon fauteuil et des pop-corns, c’est parti !
En parallèle, vous pouvez suivre la trace GPS bien foutue du Track The Race, petit ballon numéro 3 : http://raidaran.com/pages/tracking
Introduction
Le récit pourrait bien commencer quelques semaines avant le départ, au fil de la préparation physique (VTT dans les Cerces, entraînement dans le Jura, découverte du ski-roue…etc), mécanique (un Genius bloqué au SAV de Scott, le dérailleur du Zesty qui explose deux fois en deux week-ends), logistique et psychologique.
Mais c’est sans vraiment avoir vu le temps passer que l’on se retrouve en route pour les Pyrénées en ce mercredi 2 juillet. Première étape en Auvergne et première grosse épreuve pour Etienne et Maëlle : se séparer de la petite Zélie…
La route est longue et il ne fallait pas moins d’un Opel Combo et d’une remorque pour faire le trajet avec tout le bazar nécessaire pour ce Raid…

Combo power
La pluie nous accompagne le long de la descente vers le Sud, et d’après les prévisions elle n’est pas spécialement censée nous abandonner. Y compris pendant les trois jours de Raid. De quoi ajouter un peu plus d’appréhension dans l’air !
Traversée de la frontière, arrivée à Vielha puis au camping d’Arties où on se loue un bungalow. Un toit en dur sera le bienvenu pour la journée de préparation pluvieuse du lendemain…
Préparation et Prologue
Passées les étapes administratives, on récupère le roabook et on peut commencer à préparer la logistique de la course. Quelles sont les épreuves, les distances, dénivelés, timing, que recupère-t-on à chaque transition, va-t-on pouvoir échapper à l’épreuve de natation de nuit, est-il vraiment possible de faire 90km de VTT sur 4000m de D+ après 40h de raid…etc ?
Certaines de nos questions restent sans réponse, et en attendant, la pluie ne cesse de tomber, les caisses de matos se remplissent, les baskets et les vélos commencent à trépigner d’impatience !
19h, briefing, on reçoit les cartes. La pression monte. Pour ajouter à cela, on ne retrouve plus le doigt électronique d’Etienne… Aller-retour express au camping, sans succès… L’orga nous donne un nouveau doigt juste avant le départ !
21h, départ pour le prologue qui selon les versions doit durer entre 1 et 3 heures, ce qui à cette heure avancée change pas mal de choses (on aimerait bien dormir).
Le départ est lancé sur la place centrale de Vielha. Il s’agit en fait d’un double relais. Une boucle en courant à faire en deux fois deux équipiers, puis une boucle en VTT en deux fois deux.
Pas vraiment de stress, ce prologue n’apporte pas de points, juste un peu de temps (qui peut servir en cas d’égalité aux points). L’objectif est de faire tourner les jambes, se mettre en confiance, tout en ne mettant pas trop de temps pour pouvoir dormir !
La pluie s’est arrêtée, et c’est pas dommage.
Maëlle et Etienne s’élancent en courant pour revenir une trentaine de minutes après et passer le relai à Fabien et Rémy. Le parcours consiste à remonter une conduite forcée (Youpi, l’hydroélectricité !!) sur 200m raide, puis traverser et redescendre dans un terrain non moins raide et glissant avec quelques ronces pour marquer le terrain. Fabien et Rémy enquillent bien et reviennent après 25 minutes pour lancer Etienne et Maëlle en VTT.
Cette section VTT s’avère plus longue que prévue ! C’est quasiment une heure après que les premiers raideurs arrivent… Maëlle et Etienne ne sont pas loin derrière et peuvent passer le relai à Fabien et Rémy. 350m de montée puis une descente grasse mais cool, technique dans la nuit maintenant bien noire.
Voilà qui est fait. On s’est fait plaisir, et on termine 4ème du prologue. « Bon bon, ça ne veut pas dire grand chose, on a le droit de rester humble pour le moment ! »
Par contre le dodo n’est pas pour tout de suite, il faut se doucher, manger des pâtes, et surtout tracer les cartes distribuées tout à l’heure (surligner les chemins et marquer quelques noms sur ces cartes qui n’en comportent aucun).

Préparation préparation…
Du coup on se retrouve à fermer les yeux à 2h du mat’, pour un réveil à 6h. En voilà une bonne nuit avant un raid non-stop de 50 heures !
Vendredi 4 juillet : Départ, humidité & humilité
Section 1 – Roller – 10km, 300m D+
C’est le grand jour. Il ne pleut pas ce matin donc l’épreuve de roller / ski-roue ne sera pas annulée (dommage !). Alors départ 9h de Vielha avec nos engins aux pieds. On est la seule équipe en ski-roue, pas le choix pour Fabien et Rémy qui n’ont jamais fait de roller, et oui… Mais on a repéré la route et il n’y a pas de descente, ouf !
Départ en masse en roller avec des bâtons de partout, c’est technique. Ce n’est pas Fabien qui dira le contraire et qui se fouge sur la ligne 🙂

Départ
La sortie du village est raide raide, puis ça se calme et ça n’avance pas trop mal. Ce serait même pas trop désagréable, mis à part pour Maëlle qui n’a aucune sensation. Etonnant, c’est un de nos meilleurs éléments en ski de fond et roller… On apprendra plus tard que sur certains ski-roues, il y a un sens où ça va mieux (hé oui, la boulette !).
Bref, les dégâts sont plus que limités puisqu’en moins d’une heure on récupère nos baskets pour s’adonner à une pratique qu’on maîtrise un peu mieux.
Section 2 – Trek – 32km, 1500m D+/-
C’est parti pour faire du raid pour de vrai. On quitte le bitume de Salardú pour remonter une looongue vallée par la piste. Le temps est humide, brumeux. Puis la bruine fait son apparition, suivi d’une pluie fine, puis d’une pluie forte… Au bout de deux heures, ça va va encore, mais que va-t-il se passer si ça dure trois jours ? Pour nous c’est l’inconnue totale.
Une simple veste ne suffit plus, on s’octroie une mini-pause au premier refuge (première balise) pour enfiler des couches supplémentaires. Ca n’empêchera pas le froid de nous saisir alors qu’on louvoie sur ces névés à 2500m d’altitude. Le froid engourdit également notre orientation, on se retrouve sur un névé au-dessus des falaises à ne pas y voir à 10 mètres. Impossible de rejoindre le vallon qui nous conduit à la prochaine balise !
Décision difficile à prendre, mais il le faut, demi-tour. Du coup on retrouve 2-3 équipes et c’est pas bon pour le moral (enfin si, c’est quand même mieux d’être perdus en montagne à plusieurs !!).
Pour ne rien arranger, grosse frayeur pour Fabien qui se retrouve sur les fesses sur un névé bien raide et qui voit les cailloux du bas arriver très vite… Ouf, rien à signaler.
Mais qui dit premier coup au moral, dit premier regain de moral. On retrouve notre chemin, la pluie se calme, les nuages s’effilochent, et la descente s’avère tout à fait bidou entre les ptites fleurs et les ruisseaux. Les descentes à pied, c’est un peu notre point faible mais pour cette fois avec la fraîcheur de début de raid on se fait plaisir et ça avance vite (bon l’histoire taira que l’on n’a pas pris le chemin le plus court, mais celui-ci était plus joli !).
Section 2bis – VTT – 23km, 500m D+, 900m D-
On retrouve nos chères caisses à vélos. Et c’est la transition la plus efficace du Raid, juste le temps de monter les vélos, remplir les camels et avaler un bon petit sandwich, et on peut s’élancer dans la section VTT.
On se retrouve sur un chemin facile à flanc, et commencent les ennuis balisistiques. Jusque là les balises étaient évidentes, mais là cette balise « lower cliff », ben on ne la voit pas depuis le chemin. Du coup 3km pour rien, demi-tour, et à l’endroit clairement indiqué par la carte, on peut poser les vélos et aller la chercher un peu plus haut. Dans l’histoire une ou deux équipes nous passent devant…
S’en suit une descente sympa dans des épingles faciles.

Jolie descente !
Mais encore une fois, la balise se cache. Pour le coup, pas grand chose à se reprocher de notre côté, la carte l’indique dans un bazar d’épingles, et l’indice est « sentier ». Sauf qu’elle n’est pas du tout sur le sentier, mais cachée derrière une épingle. Tant pis, on se fait 50m de déniv en bonus, et des équipes nous dépassent encore… Pas bon pour le moral ça !
La fin de la section n’est pas bien meilleure. Un chemin cassant et riche en portage le long de la rivière, puis deux passages pénibles où ils faut contourner le sentier emporté par les eaux. Une dernière remontée dans le village d’Es Bordes, et on atteint la zone de transition.
C’est à cette zone que l’on doit enfiler les combis néoprène pour s’adonner à quelques activités aquatique. Mais au moment de vider notre caisse, Maëlle se rend compte qu’il n’y a que des combis taille M ou L… Son moral se rapproche alors dangereusement des -273°C (zéro absolu). Elle qui s’en voulait déjà de ne pas avoir les jambes (sic). Elle était bien la seule à s’en vouloir… L’orga s’occupe bien de nous pour nous remonter le moral.
Il y a eu un cafouillage la veille au moment de récupérer les combis, ils nous en ont changé une au dernier moment, la petite a été échangée avec une grande. Bref, les orgas Marc et Xavi sont compréhensifs, et les guides de raft pourront degotter une mini-combi XS pour notre minirafteuse. (Merciii)
Section 3 – Raft – Bonus
Après une heure de neutralisation où on ne voit pas le temps passer le temps de manger, préparer le raft et le vélo suivant, trouver une combi à Maëlle, on peut descendre dans le lit de la Garonne pour commencer la descente en raft. S’en suit une section revigorante, le raft est bien tranquille par rapport à nos souvenirs du Guil au RIF où nous étions livrés à nous-mêmes, là, nous avons un guide pro à bord et nous sommes avec deux autres équipes espagnoles.

Youhou !
On rigole bien, on discute, Fabien tombe à l’eau (classique !) et on arrive une heure plus tard à la fin de section, bien reposés !
Il n’en fallait pas plus pour que Maëlle reprenne du poil de la bête !
Section 4&5- Trek / Canyon / Cordes – 20km, 1000m D+/-
Après une transition cool (ce qui n’était pas stratégique, on le verra plus tard), on cafouille un peu dans le village puis on part à la recherche des premières balises, objectif porte horaire à l’entrée du canyon 22h ! Sur un bon rythme, on avance… L’entrée du canyon n’est pas sur la carte, mais d’après le briefing, « hay alguien » (il y a quelqu’un à l’entrée du canyon). On court on court on court, on arrive large au ruisseau qui doit sûrement mener au canyon, 21h45. Mais il n’y a personne ! Tergiversations… C’est le Raid Aventure, ce n’est pas impossible qu’il faille s’engager dans ce ruisseau. Mais on n’ose pas, et un espagnol nous double alors en courant, pour lui l’entrée du canyon est plus loin… donc on continue, on accélère, toujours personne… 22h… Trop tard… On continue donc le sentier, après avoir allumé nos frontales, le moral en berne. Quelques minutes de descente plus tard, on tombe sur la sortie du canyon, l’entrée était bien là où on pensait, sauf que la personne en question était plus bas dans la rivière ! Ca nous apprendra… Dur dur de garder la motivation, d’autant plus que l’estomac de Fabien n’est pas au top et qu’il a serré les dents pendant tout ce temps, pour rien… C’était sans doute LA mauvaise décision du raid (faire la boucle de canyon au lieu de rester tranquilement pointer les balises de la via ferrata et des cordes), mais bon, la course n’est pas finie, on se reprend !
Direction les ateliers cordes par quelques balises de trek intermédiaires. Cette fois-ci on arrive avant la porte horaire de minuit mais nous n’aurons le temps de faire que l’un des ateliers sur les deux. On croise les X-Bionics, qui font une belle course et ont pu valider toutes les balises jusqu’à présent. Pour nous, direction l’accrobranche, ce qui nous change les idées et c’est pas plus mal ! Puis, mission retour au départ du raft en trek, une dizaine de kilomètres que nous avions déjà faits plus tôt dans la journée en VTT.
Un retour à pied pas bien fun, et soporifique au possible.
Section 6 – VTT – 46km, 2700m D+, 2300m D-
Arrivée vers 3h du matin au gymnase où nous attendent nos fidèles vélos, on en profite pour manger et essayer dormir une petite heure. Ce n’est pas la nuit de l’année, il y a de la lumière et du bruit. Puis départ 4h du mat, un looooong portage pour se réveiller c’est duuuuuur ! Puis le soleil se lève, c’est beau ! ça redescend tranquillement par une piste, ce qui commence à nous endormir, et on arrive ensuite sur une route qui monte pendant une dizaine de km sur des pourcentages à faire fuir les vélos de route (niark niark), et du coup c’est très dur de rester éveillé ! Morceau choisi : « prochain kilomètre, 11,8% de moyenne, max 23%) » . Fin de la route, une superbe cascade suivie d’une pause lioph, ça y est on est réveillé !
La météo semble être au top, si ça pouvait tenir toute la journée…
On poursuit alors notre montée, par la piste cette fois, et ça nous rappelle la montée du Parpaillon du RIF. Le paysage est superbe, on monte à fond et on rattrape des équipes, ça fait du bien. Arrivés au sommet, on cherche la balise. Rien… les autres équipes arrivent alors et cherchent aussi… toujours rien… elles repartent, on continue de chercher, avant de se résigner à partir nous aussi, sans balise… On le signalera au check point, effectivement elle n’y était plus. 30 minutes dans la vue.
Descente très rapide par la piste, on rejoint ensuite Salardu, ça devient plus technique et plus ludique. On traverse alors la vallée puis on rejoint un sentier à flanc très rapide qui amène sur Arties. Là on croise des randonneurs à VTT dans le sens inverse… et on se rend compte qu’on a oublié de pointer une balise… Demi tour ! Au final elle n’était pas très loin et le sentier nous plaisait bien donc ça roule ! Quand même, le VTT on aime bien bien bien !
Quelques minutes plus tard, on passe devant l’ours à l’entrée d’Arties (véridique !) puis nous voici sur la transition…
Section 7 – THE Trek – +40km, 2800m D+/-
La section est annoncée en 16h (+ de 3000m en entier). 16h on a beau le tourner dans tous les sens c’est trop long pour que ça soit possible pour nos pieds et notre mental, alors on évite de trop y penser… Nous voici donc partis la tête dans le guidon… le long d’une conduite forcée (la thématique du raid !), pour 900 m de D+, tout droit ! L’avantage c’est que ça monte « vite ». 1h30 plus tard, on s’arrête en haut pour soigner les pieds qui commencent à chauffer, puis on part en pseudo courant sur un sentier à flanc. Pendant ce temps, Maëlle se pose des questions existentielles sur le temps qu’il nous faudra pour rejoindre l’arrivée avant la porte horaire de 14h30 le lendemain, puis lutte difficilement contre le sommeil. Les garçons en profitent pour décider de ne pas penser au lendemain et d’aller chercher la balise au sommet du « Tuc de Salana » : c’est plus long mais ça vaut 5 points ! Maëlle n’est pas d’accord, mais n’a pas spécialement le choix et est de toute façon tractée par Fabien. L’avantage c’est que ça nous réveille enfin ! Montée au sommet, la vue est à couper le souffle… Bon ok rien que pour ça ça valait la peine. En plus de ça, ces 5 points feront la différence à la fin, c’était LA bonne décision du raid.

C’est beau le val d’Aran !
On redescend un peu rouillés, Etienne donne le rythme mais c’est dur à suivre. Puis on rattrape une équipe et ça nous booste bien, par des chemins qui deviennent ambiance montagne montagne, on rejoint rapidement le 1er refuge et le 1er lac, on enchaine.
Coup de moins bien pour Rémy, le soleil qui tape, la tête qui tourne, mais avec un camelbak en intra-veineuse, il survit.
Quelques heures plus tard 2nd lac et 2nd refuge. Le gardien vient à notre rencontre et nous donne quelques parts d’un cake magique… Il nous indique que nous avons le choix pour la suite : poursuivre le tracé de la course pour aller prendre les balises, mais il n’y a plus de marquage ni sentier, juste les cairns. Et des endroits où il ne faut pas aller, des falaises… de nuit… Ou sinon, redescendre par le GR. C’est plus long en distance mais de nuit ça ira plus vite. On hésite, on discute. Pour Maëlle, la priorité c’est la porte horaire de l’arrivée et la haute montagne de nuit c’est vraiment le risque de se perdre… Les garçons préfèrent l’option montagne, pour jouer le beau jeu. Au final, on parvient à un compromis en se disant qu’on va chercher la 1ère balise puis on coupera pour rejoindre le GR. On part donc dans cette direction, avant de changer d’avis quelques minutes plus tard. Allez, option sécurité, on rejoint le GR !
C’est alors parti, après 400 derniers m de D+ pour la descente la plus loooongue du monde. D’abord sur un GR magnifique, puis (après avoir croisé un troupeau de biches, ce qui nous rappelle le brame du cerf du RIF !!), sur une route toute droite où l’unité de km doit être fausse car ils nous ont paru bien longs… Les pieds chauffent, on s’arrête pour s’occuper de ça. On discute avec l’équipe Moutain Hardwear, et chacun repart à son rythme. La nuit, la route, ça endort… On essaie de courir mais c’est pas facile ! Traversée du village au rythme d’un concert local et pause lyoph. Puis il nous reste encore en théorie 7 km de route (7 km !!), que l’on essaie de courir pour faire passer plus vite, sauf qu’on ne trouve pas le chemin qui doit couper les épingles… On ne prend pas le risque de couper de nuit, c’est trop raide, donc on continue par la route avec quelques km supplémentaires… c’est long, on s’endort, c’est pas marrant, on en vient vraiment à se demander pourquoi on fait ça…!!
Mais nous voici enfin sur la transition, bien après la porte horaire de la natation, c’est pas plus mal :). Les X-Bionics sont sur le départ de la section suivante, ils ont fait la natation et c’était apparemment dur dur dur…
Nous sommes alors neutralisés 2h (la course prévoyait un arrêt pour toutes les équipes de 4h au total sur cette transition et celle d’avant le raft), pour un sommeil étonnamment très réparateur !
Section 8 – Natation – Zappée
Section 9 – Roller – 20km, 700m D+
Pré-morale de la section : Ne jamais prendre de ski roue à la place de rollers en raid sauf si c’est obligatoire ! (ça c’est Maëlle qui le dit, pour Fabien et Rémy, ne jamais prendre de roller, c’est bien trop casse-gueule).
Allé, le réveil sonne – euh non en fait il ne sonne pas mais Etienne et Rémy se réveillent tout seul par miracle à l’heure voulue ! Au menu, 3 km de trek, une balise, puis 18 km de ski roue en montée. Les 3 km de trek sont durs, on a mal aux pieds, mal aux pieds, mal aux pieds ! Enfin le bitume. D’après le roadbook, on peut chausser à la sortie du village. Sortie du village, youpi ! Sauf qu’Etienne se rend compte qu’il lui manque un axe sur l’un des ski roue… Bon pas de panique, on va traverser d’autres villages, on trouvera une solution (sauf qu’en fait, à 6h du matin, en Espagne, un dimanche matin, il n’y a pas grand monde… on ne trouvera personne pour nous aider !). En plus de ça, en fait le départ est descendant, et en ski roue, pour nous, c’est pas possible… donc nous voici de nouveau à pied, le moral dans les chaussettes, sans oublier qu’Etienne n’a toujours qu’un ski… Enfin ça s’aplanit, on chausse ! Après moultes tergiversations (on part en run & ski-roue ? on laisse Etienne partir en stop quitte à être disqualifié ?), Etienne choisit de poursuivre coûte que coûte et invente une technique toute particulière du ski roue à un pied, et il faut dire qu’il s’en sort vraiment bien. On attaque la montée, les ski-roues de Maëlle sont dans le bon sens cette fois, ça va mieux. C’est le métier qui rentre, mais pas sûr que ça nous servent tellement puisque l’on n’a pas spécialement l’intention de faire carrière dans le ski-roue… On avance doucement. Sauf que cette section qui ne devait que monter comporte au final pas mal de descentes… Etienne part à un pied en éclaireur, il peut « freiner » plus facilement que nous et nous dit si ça passe ou pas. On déchausse souvent mais on arrive à faire quelques descentes (parfois de façon involontaire car on n’a pas eu le temps de s’arrêter avant, Fabien s’en souviendra longtemps !!!) et Maëlle développe la technique de freinage avec bâtons dans le bas côté, ça marche pas mal… On remonte toute la vallée de la mythique Noguera Pallaresa, c’est superbe !
Un grand coup de chapeau à Etienne qui invente et perfectionne le monoski-roue !
Section 10 – VTT – 50km, 1300m D+/-
Ce sera donc pour nous la dernière section ! On sait à ce stade que l’on n’aura pas le temps de faire l’escalade qui était prévue (dommage car en grande voie on avait une carte à jouer !).
On sait que l’on n’aura pas le temps de faire la boucle bonus en VTT (blague, 45km pour 3000m de déniv à ce stade du Raid, en fait aucune équipe n’a pu la faire).
Mais ce qu’on ne sait pas, c’est si on aura le temps de rallier l’arrivée ! On a environ 6h devant nous pour 40-50km, ce qui devrait aller, mais on n’est jamais à l’abri d’une section hyper cassante et longue…
Du coup, la stratégie est simple : avancer. De toute façon forcer ou se mettre dans le rouge n’a plus vraiment de sens après 45h de Raid. Pédaler fait vraiment plaisir. En plus Etienne et Rémy récupèrent une peau de chamois, omise lors des premiers tronçons VTT (ouille ouille ouille).
C’est presque les vacances sur cette section, montée coulos le long d’un torrent. On perd tout de même quelques points de moral en ne trouvant pas une balise dans les ruines. Mais pour cette fois on est quasi-sûr de nous, la carte apporte plein d’éléments qui prouvent que la balise n’est pas là. On aura gain de cause à l’arrivée.
De gros nuages noirs arrivent, et repartent. On comprend pourquoi en arrivant sur le Plateau sommital : un vent à décorner les VTT sévit !

Team Mountain Hardwear sur le plateau
C’est sous vent que l’on doit traverser les champs détrempés du plateau. On a connu plus roulant… La balise est située sur une petit butte, un miracle qu’elle ne se soit pas envolée !
La suite, c’est une descente tip top sur Salardu, pas très technique, mais raide et rapide. Ne pas s’endormir quand même ! On connait le reste du chemin jusqu’à Arties, cette fois on n’oublie pas une balise en route.
Il est environ 12h30, on est large pour rentrer à Vielha. Mais quand même, pas le moment de fanfaronner, on n’est toujours pas à l’abri d’une grosse erreur d’itinéraire ou d’un fourvoyage. La route pour gagner l’arrivé est interdite, donc il faut négocier un petit chemin à flanc. Un panneau temporaire nous met le doute, mais après un bref portage il ne reste plus qu’à se laisser glisser vers Vielha 🙂
On franchit la ligne d’arrivée avant 14h, objectif atteint, bien content d’en avoir fini, sentiment (pour l’instant) mitigé d’avoir autant galéré pendant la montée au canyon, la descente du trek, les balises cachées, le ski-roue…
On debriefe avec les X-Bionic qui ont fait une belle course et savent qu’ils sont deuxième. En fait ils savent aussi qu’on est troisième mais nous laissent la surprise, sympa 🙂
Donc la surprise, la voilà, remise des prix, « Tercer equip, Bim Bim Team Raid » (l’accent catalano-espagnol, sur un mot comme Bim Bim Team, ça vaut le coup !)
Nous y voilà, on termine sur le podium, ce n’est pas grand chose, mais en vérité c’est un vrai soulagement. Sur la plus haute marche, les intouchables et impressionnants Diedre qui ont fait bien plus d’épreuves que nous (dont le trek haute-montagne), bravo !
Ne reste qu’à profiter de l’après-course, discuter avec le sympathique team anglais Mountain Hardwear avec qui on a partagé la galère nocturne sur la route. Leur histoire vaut son pesant de cacahuètes, avec une anecdote à base de brouette rigolote (par ici).
Et passer un peu de temps avec l’orga qui ont été bien présents et attentionnés tout au long de la course, Marc, Xavi, Carolina, Silvia…etc merci !
Un grand merci également aux personnes qui nous ont prêté des ski-roues, c’était pas gagné, Guillaume, Marco, Elie, Vincent, Nolwenn, merci !
Bilan
Environ 230km et 10 000m de déniv.
Commencer les Adventure Race par le Raid In France, c’était une affaire !
Des jeunes parents au top de leur forme.
Zéro casse mécanique, zéro sequelle physique.
Une bonne dose d’expérience et de souvenirs en plus.
Des paysages tipi topo.
Première édition réussie pour l’équipe du Raidaran !
Vous étes formidables, et le texte est toujours très plaisant à lire….bravo.
Françoise