Extrême LSN

Bien au chaud à l’abri, petit bonheur de vous faire ce compte-rendu d’une nouvelle aventure pleine d’émotions fortes… Crédit photos : orga LSN 🙂

Nous revoici avec une équipe de choc ! Joseph et Dam’s en méga forme, Etienne avec une préparation en amont avec un nutritionniste pour tenter de résoudre les problèmes digestifs et moi-même, Maëlle, en grande motivation, mais moins grand entrainement et avec un peu d’appréhension face aux mensurations monstrueuses des sections annoncées (330 km VTT, 60 km trek, 60 km packraft) et aux conditions météorologiques froides (tempête de neige sur le trajet aller pour se mettre dans l’ambiance !) mais heureusement, plutôt sèches…

Départ de la course, CO ludique rapide, puis packraft sur le Lot, portion toute mignonne pour nous mettre en jambes.

Puis nous voilà partis sur un 1er VTT de 33 km, c’est très roulant donc vite avalé, avec une ambiance magique, il neige des flocons énormes avec un timing impeccablement calculé par l’orga (merci ! ❤ ) pour nous faire arriver au coucher de soleil sur le plateau ! Un choix en orientation nous coûte une dizaine de minutes, rien de méchant.

On arrive à la tombée de la nuit à la 1ère transition, on doit être 5-6e, mais c’est encore le début de course donc ça ne nous importe pas beaucoup. Températures glaciales adoucies grâce à la localisation de la transition dans une grange à foin, petit détail qui change tout ❤ quand on doit repartir…

On pose nos vélos et on repart donc à pied, pour la 1ère CO, la vraie, 20 km annoncée. Nous voici courant en descente dans des champs mouillés, questions existentielles « mais comment on va tenir encore 45h dans ce froid, trempés ? » puis « mais c’est quoi tous ces gros cailloux coincés sous mes pieds dans mes chaussures ?? » Bon en fait, quelques minutes plus tard, les pieds se réchauffent et on retrouve des sensations et on quitte le mode survie, quel bonheur ! En plus la section est ultra sauvage, des choix en orientation, des trajectoires dré dans la pente, à travers les genêts, à flanc de forêt, sur les crêtes de granite… c’est ça qu’on vient chercher en raid, se « perdre » loin de tout, juste avec ses coéquipiers… Et plus les conditions sont difficiles, plus les souvenirs sont forts… ça déroule bien, on voit les frontales des équipes de tête, 400team-MUC et FMR devant, puis Ligéraid et MUC-Vertical. L’orientation est fluide, Joseph serein, on profite. On recolle Ligéraid et MUC puis passons devant. La section est superbe, on se régale ❤ . Nous atteignons le plateau en fin de section, avec un vent qui se déchaîne, on ne tient plus debout, on farfouille un peu pour trouver le bon menhir et la balise, MUC nous rejoint, pour ensuite s’enfuir au plus vite vers l’AT et quitter cette zone peu hospitalière !

On retrouve la super aire de transition dans la grande à foin…

…. Et c’est reparti pour… 95 km de VTT, de nuit pour démarrer. Bon, 95 km de VTT d’affilée en début de saison, quand on a pas trop le temps de s’entraîner, ça fait peur, et sans parler du froid et de la fatigue !! Mais on range toutes ces questions au placard et on y va, en 3ème position, avec MUC et Ligéraid pas loin derrière. Benjamin nous l’avait annoncé, la 1ère moitié du vélo est très roulante, du coup un peu soporifique, et heureusement que Dams a sa laisse pour m’aider à ne pas lâcher prise, mais c’est dur. En parallèle, pour Etienne, ça y est, l’estomac commence à se révolter. Bon de toute façon, pas trop le choix que d’avancer, et d’espérer que ça passe…

Les FMR nous doublent à 2 comme des avions de chasse, ils ont eu un pépin mécanique à cause du froid, et un VTT HS… dur dur… La 2e moitié de section nous fait passer dans des villages perdus, splendides ❤ , avec quelques pépites en sentiers techniques, de quoi remettre de la mine dans le crayon ! 

Etienne serre les dents, ça ne va pas mieux, il ne peut plus manger mais arrive encore à boire.  On croise aussi souvent Alaïs qui nous dit que Lola et tous les copains sont au taquet sur le suivi de la course, ça nous motive…

Arrivée à l’AT en fin de matinée nous devons, maintenant ou après la section suivante (un monstre trek de 40 km), faire une pause de 3h30. Le choix est vite fait, on s’arrête là en espérant que le sommeil remettra l’estomac d’Etienne d’aplomb. Les 3 autres profitent du repas sur place de l’orga (encore un détail qui change tout 10 ), puis tentative de sieste, moyennement concluante du fait de l’horaire en milieu de journée. On sera les seuls à prendre cette option, ce qui fait qu’au réveil, on se retrouve derrière la quasi-totalité des équipes. Etienne ne va pas mieux, on va voir le médecin de course, on tente un anti-nausée et on fait coucou aux copains des gones et on repart. Trek plus roulant, qui démarre par une longue descente en trottinant. Pas encore bien re-rentrés dans la carte, on s’égare un peu et lâchons une quinzaine de minutes dans les ronces à tenter de rattraper le coup. Dans la suite du trek l’orientation sera plus fluide, nous traverserons plusieurs vallées magnifiques, c’est beau la Lozère ! ❤  Et on a même chaud ❤ … On croise des poneys sur nos chemins qui veulent nous suivre ! Bien plus loin, au croisement de la route sur l’approche de la B20, on entend du gros son… et il y a au moins 15 personnes de l’orga à fond pour nous encourager ! ❤ Ils nous surprennent en nous disant qu’on fait un trek énorme, alors que nous pensions seulement « limiter la casse »… Etienne essaie de négocier avec des bénévoles pour que l’un d’eux le remplace mais rien n’y fait, va falloir aller au bout… On poursuit, c’est encore long mais on tient le bon bout. Moi je guette Etienne, je le vois encore concentré dans sa carte, c’est plutôt bon signe (même si ça fait maintenant 6h qu’il vomit toutes les heures et demi ☹ ). On se rapproche avec quelques frayeurs quand on tombe sur des chevaux en pleine nuit ! Allé, on y est, de retour à l’AT vers minuit après 10h de trek…

Bon, Etienne ne va toujours pas mieux. Que fait-on, on dort de nouveau 3h et on avise ? On comprend qu’aucune équipe en full race n’a encore quitté la transition, ce qui fait que, potentiellement, on bascule en tête de course. Ça ne va pas nous aider dans notre choix… Malgré tout on ne dit rien, on ne veut surtout pas influencer Etienne. On se change doucement, on recharge en eau, nourriture…  Etienne nous fait comprendre qu’on continue. Allé, vaille que vaille ! Bon, sauf qu’en fait c’est le cœur de la nuit, on part pour 50 km de VTT sur du roulant, sur le plateau, il fait froid… du coup c’est un peu l’hécatombe. On s’endort sur nos vélos, perdons quasi dès le début 15 min sur un embranchement manqué, on a froid, on n’avance pas un cachou… Je réclame une pause de 5 min pour relancer la machine mais il fait trop froid, pause refusée ! Puis enfin le jour se lève. Etienne ne mange toujours rien mais ne vomit plus (il nous dira après coup en rigolant qu’ « en vélo j’ai pas le temps… »). Arrivée à la transition !

La section suivante est un trek-packraft sur le Tarn, rien de mieux pour se motiver. L’orga nous annonce que 4 balises, et une portion de navigation, sont annulées pour tout le monde. Etienne réclame un bout du sandwich chaud proposé par l’orga, ça c’est méga-bon signe… En quittant l’AT nous croisons les copains d’XTTR63 qui arrivent, ils ont dû mettre les gaz à vélo ! Nous comprenons donc que nous sommes toujours en tête en full race. Cool ! Descente au train vers le Tarn, avant d’embarquer les 1ers sur la rivière, juste au lever du soleil, quelle chance ! La rivière est incroyable, l’eau limpide défile sous le bateau, les falaises sont majestueuses… Pause à mi-descente pour rejoindre un rappel 100 m au dessus de la rivière ! les genoux grincent un peu avec le froid mais bon, ça passera. Rappel ambiance depuis la passerelle de saut à l’élastique, merci l’orga !! ❤ De retour sur les bateaux pour une petite demi-heure et un débarquement à l’amont de l’infran du Pas de Souci, avant de rejoindre un raidillon magnifique qui nous ramène sur le plateau, où l’on croise Benjamin (il est partout !). Direction la balise 29, qui donnera du fil à retordre à pas mal d’équipes. Concentrés, nous l’attaquons parfaitement et la trouvons dans une zone magique d’arbres moussus entre 2 falaises… Les attaques des balises suivantes sur le Causse sont intéressantes en terme d’orientation, tout est fluide, mais les inter-postes sont longuets, avec le poids des packrafts et combi mouillées qui nous empêche de courir. On essaie de suivre les grandes enjambées de Joseph (qui nous dira après qu’il aurait pu marcher encore plus vite !)

Allé, Transition, nouveau sandwich « made in LSN », Etienne est au taquet, ça nous requinque ! on repart à vélo pour la dernière section, 50 km de VTT, avec cette fois-ci pas mal de sentiers, plus ludiques et des magnifiques descentes, notamment la descente de St Enimie ❤ 

La fin est un peu longuette, avec une option et une piste manquée qui nous font perdre quelques minutes (en plus de la faille de mentale quand on se croit arrivés alors que non !) mais nous y voilà !

Sacré morceau, sacrée bambée ! Comme d’habitude, une équipe soudée, tout est fluide et naturel, nos deux orienteurs nous ont donné du rêve, Joseph un festival à pied et Etienne une fusée à vélo, génial. Damien et Joseph en grande forme, ils nous auront bien aidés… Etienne d’une résistance et résilience incroyable, et éternel phœnix… Après près de 50 h de course on termine à quelques minutes devant les 2e , XTTR 63 très solides, et idem des 3e 400 team-MUC, Ligéraid pas loin derrière, on est tout émus de ce résultat !

Chapeau bas à toutes les équipes sur ce parcours exigeant dans des conditions compliquées… et dans un cadre incroyable. Chapeau bas à l’orga pour tout ce travail de préparation tant sur la logistique que sur la beauté du tracé, nous avez gâtés ! et bichonnés en course, ça fait plaisir… Merci !! Prochain défi pour nous, maintenant, le GRAM ! Côté organisateurs pour Etienne, Dams et Maëlle, et coureur pour Joseph… En tous les cas on prend bonne note de toutes les bonnes idées de LSN 🙂

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