Par Marco, avec Tifix.
Après avoir visité les glaciers de 20 km de long dans l’Oberland l’an dernier, on retourne en Suisse chercher un peu de tranquillité pour le pont du 8 Mai. Cette fois-ci, on vise plus efficace: la face Nord du Fletschhorn.
Nous débutons le séjour par une petite acclimatation aux hospices du Simplon, la Confédération des Chanoines Réguliers de Saint Augustin est là pour nous accueillir, dans une belle bâtisse aux murs de 1 mètre de large.
Nous partons le premier jour des hospices, skis aux pieds, pour le Breithorn (3438m), afin de découvrir les conditions du coin. Du sommet nous pouvons bien apprécier l’itinéraire du Fletschhorn, et dans notre tête, nous sommes déjà au jour suivant.
Le lendemain, nous décollons à 6h du matin d’Egga (1500m), pour se garantir une place au chaud dans le biwak Piero de Zen (3000m), qui ne comporte que 9 places, dans 10m²… Vu que l’approche ne fait que 1500m, nous partons sur une variante en mixte (herbe/rocher), plutôt que de longer tranquillement la moraine, le but étant de tenter de ne pas arriver les premiers au bivouac pour éviter de tracer la pente finale… Mais c’est raté, nous découvrons ce petit havre de paix, tout chaud tout vide.
L’après midi passant, nous sommes 2, puis 4, puis 7, puis 12 après l’arrivée d’un groupe de Freeriders Pro à 18h43…qui ont pour mission de réaliser un film dans la face…avec des hélicoptères… (« tranquillité assurée en Suisse pour le 8 mai »)
Après une bonne heure de débat enlevés en Austro-germano-suisso-italo-anglo-français, langue d’usage courant au bivouac, le groupe de Freeriders comprend que ça ne va pas être possible que nous partions (c’est la loi de la montagne mon vieux Milou), et décide de se scinder en 2 pour compléter la maison.
Nuit Cosy, grand vent, heureusement que le Biwak est solidement attaché par 4 câbles, sinon nous aurions finis dans le lac majeur.
Départs différés le lendemain à partir de 5h, pour éviter la coactivité dans le biwak, les italiens partent à l’assaut de la face N les premiers. Un peu brassé par le vent, la Freerideuse et son cameraman partiront vers 7h.
La montée de la face se fait très bien, rimaye bien bouchée, le tiers supérieur est très peu enneigé, ce qui augure une descente des plus techniques. Arrivé au sommet, Tifix tend les bras pour accrocher un 4000, mais malgré son envergure surhumaine, il échouera, le sommet a récemment été abaissé de 3995m à 3984m.
Tifix, au vu des condis et de l’état de forme, décide de redescendre plus tranquillement sur Saas Grund avec les italiens, et de rejoindre gentiment le Simplon en car postal.
Je décide de descendre la face, je ne suis pas tout seul, l’hélicoptère qui filme la Freerideuse en train de monter est là pour me surveiller.
Le premier tiers est quelque peu technique, et demande un peu de sang froid, puis la pente devient super à skier, d’une longueur incroyable, avec une pente bien constante et soutenue tout le long.
En conclusion, ce camp de base aux hospices du Simplon représente un plan fin de saison de toute beauté, à exploiter au plus vite, la face glaciaire du Fletschhorn semblant être un peu en péril, au vu des photos estivales. Une expérience mémorable, malheureusement je ne garantis pas apparaître dans Shade of Winter (Red bull Coproduction), le film étant vendu comme une #solomission #steepskiing.
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